Chapitre 10 - Closer

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Il m'a fallut trois jours avant de retrouver mes couilles. Trois jours. La question n'est pas de savoir si oui ou non je suis un pauvre type -c'est assez évident que la réponse est positive -, mais bien de comprendre pourquoi une fille que j'ai vu à peine deux fois m'obsède à ce point. Non mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Même si je ne m'en souvenais pas clairement, les dizaines de magazines people qui affichaient ma tête en première page peuvent en témoigner : j'étais un véritable Don Juan. Alors pourquoi je me retrouvais dans cette situation ? Ça n'arrivait pas souvent, mais pour cette fois, l'ancien Eden me manquait. Au moins lui n'avait aucune difficulté pour baiser.

Je prends une grande inspiration et compose son numéro d'une traite. J'hésite une seconde avant d'appeler. Si ça se trouve, ce n'est même pas son numéro. Ça serait bien son style de me faire marcher, encore. Au moment où je me convainc qu'elle s'est foutue de moi, j'entends sa voix sexy à l'autre bout du téléphone.

- J'ai cru que tu ne trouverai jamais mon numéro.
- Je suis plus malin que ce que l'on pourrait penser, James.

Son prénom fond sur mes lèvres, et je suis à peu près sûr que cela lui fait quelque chose.

- Je veux bien te croire, susurre t-elle à mes oreilles. Je suis comme ensorcelé par sa voix, jamais je n'avais ressenti une telle attirance pour quelqu'un. J'ai vraiment hâte de la mettre dans mon lit.
- Qu'est-ce que tu fais dans deux heures ?
- Rien du tout à vrai dire, je commence le boulot à dix-huit heure.

Parfait. Je savais que j'avais eu raison de ne pas traîner au lit ce matin. Pour être honnête, c'est surtout que j'avais eu du mal à ne pas tourner en rond dans l'appartement, obsédé par un numéro de téléphone enregistré sur mon portable.

Pris d'un enthousiasme à la limite du ridicule, je jette un rapide coup d'œil à ma montre et donne rendez-vous à James au Parc du Trianon. Je n'y suis jamais allé mais les avis sur Google sont plus qu'encourageants, ça devrai le faire.

Une heure plus tard, je suis sur les lieux. Je suis légèrement en avance et le stresse m'envahit. Bon dieu Eden, calme toi. Il faut vraiment que je reprenne la situation en main. Au premier abord, il est vrai qu'essayer de séduire la seule personne que je connaisse et qui parle la même langue que moi dans un pays totalement inconnu ne semble pas être la meilleure idée du siècle. Certes. Mais au fond de moi, je sais que James en a envie. Ce n'est pas le genre de fille qui se laisserai draguer par un crétin de mon genre si elle ne le voulait pas. J'ai toutes mes chances.

Perdu dans mon conflit intérieur, je ne la vois pas arriver.

- Salut toi, dit-elle en rigolant. Ce rire. Il n'a rien de mignon à vrai dire, mais il est si franc et si sincère que je ne peux que l'adorer. C'est vraiment surprenant de la voir autrement qu'en petite peste sarcastique. Je ne sais pas encore quelle version d'elle je préfère.

Je l'attire brusquement contre moi et plaque mes lèvres sur les siennes. C'est la deuxième fois que je l'embrasse. Mon baiser est doux mais ferme. Je recule légèrement et lui souris.

- On marche un peu ?

Elle semble déroutée mais acquiesce avec un sourire.

- Ce parc est vraiment magnifique ! dis-je réellement épaté par le paysage qui nous entoure.

- C'est l'un de mes endroits préférées, confesse James. J'adore venir ici pour dessiner.

- Tu dessines ? Tiens donc, une artiste ein.

Elle me bouscule en riant. C'est si léger entre nous, j'ai du mal à réaliser.

- Arrêtes de te moquer ! Tu es la première personne à qui je le dis, me dit-elle.

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