Chapitre 7

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Je reçus la première décharge lorsque je me jetai sur la main que Makan plongea dans l'eau

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Je reçus la première décharge lorsque je me jetai sur la main que Makan plongea dans l'eau.

Trop légère pour me blesser, elle ne me freina qu'un bref instant où, désorientée, je perdis ma concentration. Ça donna amplement le temps à la sentinelle de retirer ses doigts, et je m'écrasai contre le bord du bassin dans un claquement sec.

Ce n'était pas la première fois qu'on jouait à ce petit jeu, et le déséquilibre des pouvoirs me donnait envie de le saigner. Cet enfoiré avait de la chance de se trouver à la surface !

Il y avait bien eu un moment où, folle de rage, j'avais sauté hors des flots protecteurs, tout ça pour m'écraser sur le carrelage, ma queue absolument inutile dans l'air mordant. A la manière d'un poisson, je m'étais dandinée, mes bras pas assez puissants pour me tracter dans sa direction.

Ça l'avait fait rire. Evidemment que ça l'avait fait rire ! Il n'avait eu qu'à faire un ou deux pas en arrière pour se mettre hors de ma portée. Aucun de mes grognements furieux n'était parvenu à le défaire de son petit rictus, alors j'avais arrêté de m'exposer de la sorte.

A la place, je tournais en rond dans l'attente d'une ouverture qui ne venait jamais. A la place, j'avais le droit à toujours plus de coups de jus, assez pour que j'aie déjà essayé de me débarrasser du collier.

Trois fois.

Makan possédait bien plus de patience que moi. Il déclenchait les décharges au bon moment, m'obligeait à retrouver mon calme et recommencer à réfléchir. Il fallait lui reconnaître un certain doigté et une précision incroyable.

Jusqu'à la crise suivante, en tout cas. Il suffisait d'une fraction de seconde pour que la soif de sang revienne, pour que le besoin de plonger mes crocs dans sa gorge puissante m'ôte toute pensée cohérente et me fasse à nouveau passer à l'attaque.

Après quelques ajustements, la sentinelle avait réussi à trouver la juste puissance, celle qui m'immobilisait sans me blesser. J'en gardais de sales picotements dans les doigts, mais au moins je n'étais pas encore frite dans un coin.

C'était une victoire non négligeable, surtout dans l'état dans lequel je me trouvais. J'étais suffisamment en phase avec ma nature profonde pour ne pas être inquiété par mes propres réactions.

Elles étaient naturelles, de la même manière que l'instinct de survie poussait à fuir devant un prédateur trop puissant. C'était dans l'ordre des choses, un mécanisme instinctif, inscrit dans l'ordre des choses, qui avait permis la survie de mon espèce.

Le problème tenait plus dans le fait que je n'avais pas un semblant de contrôle. Sans Makan, j'aurais tué n'importe qui à proximité de mon bassin.

Jusqu'à une heure auparavant. Désormais, j'étais tellement épuisée que le simple fait de me maintenir à la surface me donner envie de pleurer. Mes muscles étaient fourbus, douloureux à un point que je n'avais jamais connu, et je savais que l'électricité avait dû me laisser une épaisse brûlure au niveau du cou.

[1] The Mermaid SinksOù les histoires vivent. Découvrez maintenant