-Tu feras moins la maligne quand on aura détruit ton lycée avec tout ses élèves dedans.
Que dire?
-Allez-y, le provoquais-je.
Alors qu'il commence à lever sa main pour me donner encore un coup, j'empoigne mon couteau, lève la main et le lui plante dans le bras. Je donne un coup de pied à celui tout près de lui, qui tombe à terre son arme valsant à trois mètres de lui. J'attrape le bras du chef, le retourne et le prend comme bouclier. Je retire le couteau de son bras et appuie sur sa blessure. Il hurle et tente de se débattre mais il ne peut pas gagner. Ce n'est pas question de force.
Je place le couteau sous sa gorge et m'avance vers le troisième terroriste. Il pointe toujours son arme sur nous, mais ne tirera jamais sur son chef.
Quand le troisième terroriste se redresse et attrape son arme, je pousse le chef contre le terroriste en face de moi et lance le couteau dans le dos de celui qui courrait. Les deux autres, tombés à terre, je cours à la suite de celui qui s'est pris le couteau dans le dos. Il bouge encore mais se vide de son sang. Il n'en a pas pour longtemps.
J'attrape l'arme de celui que je viens de tuer et vise les deux à terre. Malheureusement je ne touche que le maigrichon. Il se prend la balle dans l'entre-jambe et se laisse tomber à terre en hurlant. J'ai bien visé.
Le chef commence à se relever et me pointe de son arme. Je lui tire dessus ce qui l'oblige à se replier. Je cours en direction de l'escalier pour aller au premier étage mais j'entends les balles fuser près de mon oreille. Je m'oblige à me cacher derrière un mur en attendant de trouver un plan.
Je penche la tête pour voir où il est mais je n'aperçois que les deux terroristes qui étaient partis avec les quatre otages dans la salle. Un énorme soulagement m'envahit quand j'entends l'alarme de la police. Ils arrivent enfin. J'ai juste à patienter. Mais évidemment, ça ne se passe pas comme prévu.
J'entends quelque chose rouler au sol. Quand j'abaisse les yeux, un petit objet ovale en métal, avec un voyant rouge, roule à mes pieds. Une bombe. Je donne un coup de pied dedans et plonge en sens inverse pour ne pas être touchée. Quand elle explose, je reçois un violent coup de vent. Je plaque mes mains sur ma tête.
En relevant ma tête, j'aperçois mon arc quelques mètres plus loin. Que faire? Le pistolet ou l'arc? Je penche pour l'arc car je ne sais pas manier un pistolet. Je ne sais pas visé. Je place tout de même le pistolet dans ma ceinture et rampe jusqu'à mon arc, dissimulée par la fumée. Je l'attrape et me cache derrière le mur. J'ai encore quatre flèches. C'est suffisant.
Je bande mon arc d'une première flèche et vise un des terroriste qui s'aventure à découvert. La flèche le transperce dans le haut de la jambe. Il se laisse tomber en hurlant, envoyant son arme valdinguer derrière lui. Je ne trouve pas les deux autres. Je me penche et aperçois la police arriver. Je sors de ma cachette voyant qu'aucun terroriste ne traîne par là.
Je m'avance vers les policiers qui arrivent quand une balle m'entaille la cuisse. Je fais volte-face en oubliant la douleur et tire sur l'homme qui se tient en face de moi. Je n'ai toujours pas eu le chef.
Le policier me crie quelque chose mais je ne l'écoute pas. Je lui crie qu'il n'en reste plus qu'un et que je vais m'en occuper.
Je bande une fois de plus mon arc et m'avance à pas de loup dans le hall cherchant le chef. J'entends des bruits de pas et me retourne. Je vois que plusieurs policier sont entrés. Ils s'avancent vers la pièce où sont retenus les otages. Je suis soulagé. Mais les autres se dirigent vers les escalier.
Quand je vois deux policiers s'affaler par terre, encore vivant grâce à leur uniforme, je comprends que le chef et là. Je cours dans cette direction et tombe nez à nez avec une bombe. Les policiers font tous demi-tour mais moi je la prends et appuie sur le voyant rouge. Il a lancé le modèle que j'ai étudié. Une seule pression sur le voyant suffit à la désactiver.
-Dommage, ta petite bombe n'a pas vraiment marché.
Il sort de sa cachette et se place devant moi, l'arme plaqué contre la cuisse. Je lève mon arc et vise entre les deux yeux. Il s'avance vers moi, l'arme toujours contre la cuisse. Je n'ai toujours pas revu les policiers. Je recule à mesure qu'il s'avance. Je ne comprends pas pourquoi, je n'arrive pas à tirer. Je tremble. Mes blessures me font terriblement mal et me rendent de plus en plus faible. Je recule jusqu'au moment où j'arrive à l'entrée. Je risque un coup d'oeil et aperçois les policiers près de leur camion, à attendre le bon moment pour je ne sais pas quoi. Et à ma plus grande surprise mon père et mon grand-père sont là.
-Cléa! hurle mon père.
Quand je retourne la tête vers le chef, un énorme sourire s'étale sur ses lèvres. Et je comprends. Il relève son arme et me vise. Ma flèche fend l'air et atterrit entre ses deux yeux pendant que la balle qu'il vient de tirer m'arrive dans la poitrine.
Je lâche mon arc et m'effondre au sol.
Je n'ai pas mal. J'ai juste du mal à respirer. Je ne ressens plus rien. Je sens juste le sang couler à flot sur mon ventre. Mon coeur bat irrégulièrement. Un battement puis deux. Je sens qu'on me soulève et qu'on m'agite mais je n'arrive plus à réagir.
Puis là, une jolie lumière blanche gonfle au dessus de moi. Un visage apparaît devant moi. Elle est magnifique. Elle me tend sa main. Je la prends et elle me prend dans ses bras. Je me relève et marche avec elle au fond de cette lumière aveuglante.
-Maman, dis-je dans mon dernier souffle.
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Un attentat tiré à l'arc
AksiCléa, une adolescente de 16 ans, archère depuis dix ans, est prisonnière dans son lycée suite à un attentat. Grâce à un arc rétractable en stylo et des flèches pliables, c'est elle qui va devoir déjouer les terroristes. Tous droits réservés.