Chapitre 6

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Point de vue de Melvin :

Nous voilà dans le « jardin ».
Dans le plan que nous avions prévu, il n'y avait pas de Johnson ni de surveillante. On avait vraiment la poisse pour le coup.

Clem était à l'autre bout du bâtiment, et on ne pouvait pas communiquer. Il fallait que je fasse quelque chose.

La vieille Callum était dans mon champs de vision. Elle était assise sur une chaise en bois, en fumant une clope. Je regardai mon râteau...
Un frisson de plaisir parcourut ma nuque.

C'est la seule et unique solution, me dis-je.

Je prends mon râteau, et marche d'un pas lent et déterminé vers la surveillante. Elle me regarde et dit :
« – Qu'est ce que tu veux la sous merde ? »

Je reste silencieux, puis je souris.
Je lève mon râteau, et j'oriente les quatre pics en acier vers son coup, et les plante sans hésiter.

J'ai senti chaque couche de sa peau que je traversai avec mon arme improvisée.

Il n'y avait... rien de plus plaisant que cette sensation.

Mon râteau est toujours planté dans son coup. Je lâche le manche de l'outil, et il tombe sur le côté, toujours accroché au coup raidit et plein de sang de Mlle Callum.

Le sang coule à flot, et de longues gouttes parcourent son coup, son torse, sa poitrine. Elle n'était plus qu'une rivière de sang, calme, endormie. Pour toujours.

Ses yeux bleus clairs étaient écarquillés. On voyait encore un sentiment de terreur dans son regard...

Soudain, quelqu'un me poussa violemment par terre, ce qui me sorti de mes sombres pensées.

C'était Clem. Elle avait les deux mains devant la bouche, tout en regardant mon œuvre d'art.
Son regard croisa le mien. Ses yeux étaient vides... dénués de sentiments, comme s'ils étaient éteints. Elle les ferma une fraction de seconde puis les rouvrit aussitôt.

Elle me tendit la main pour que je me relève, puis, à ma grande surprise, elle me pris dans ses bras.
« Qu'est-ce que tu as fait... » murmura-t-elle dans mon épaule.
Elle desserra son étreinte et me regarda droit dans les yeux.
« – Faut pas qu'on reste ici, chuchota-t-elle. Fouille ses poches pour voir si elle a de l'argent. Je vais voir Johnson, on est obligés de l'emmener. »

The Bloody ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant