IRL [Magcon]

19. NE ME QUITTE PAS.

Les rues de San Francisco étaient agréables en cette matinée d'automne, Plouf gambadait joyeusement à mes côtés quand nous sommes ( enfin ) tombés sur un collecteur de la Poste. Je cherchais attentivement dans quel trou je devais poster pour l'étranger quand une voix m'interpella.

- Ne fait pas ça.

Je me suis lentement tournée. Plouf s'était redressé comme un piquet.

- Danila, s'il te plaît.

J'ai soupiré en glissant l'enveloppe dans le collecteur, il a gelé mon mouvement en une phrase : " Dante ne répondra jamais à ta lettre."

J'ai cligné des yeux, puis je lui ai adressé un regard las : " T'en as pas marre de vouloir diriger ma vie amoureuse, Joshua ? Joris, Pierce et maintenant Dante, non mais, laisse moi vivre mes erreurs et ma vie comme je l'entends."

Mon frère a haussé les épaules : " C'est parce que je t'aime, que tu es ma sœur et que je veux ton bonheur Dani."

Puis il ajouta, tout bas : " Et Dante te fera autant souffrir que les autres."

J'ai retiré ma main, tenant toujours l'enveloppe, de la fente de la borne de Poste. J'ai caressé mon chien en souriant tristement : " Tu vois bien que quoi que je fasse, avec qui que je sois, je souffrirai.."

Il a attrapé mon menton pour me redresser la tête vers lui (c'est tout torticolis ) : " Parce que tu te refuses au bonheur, tu penses que tout ce que tu mérites c'est la douleur et le malheur."

J'ai fourré mon enveloppe dans ma poche pour plus tard et suis rentrée à l'hôtel avec mon imbécile de frère et mon adorable chien.

11:34 pm.

Je montais dans ma chambre pour aller chercher le téléphone que Matt avait laissé charger là bas ( que voulez-vous je suis une amie géniale ) il voulait filmer une vidéo avec Carter et Mahogany. La plupart des membres du MOS était dans sa chambre ou dans la salle "détente" de l'hôtel.

Mais quand je poussais la porte, telle ne fut pas ma surprise que de trouver la pièce plongée dans la pénombre, quelques bougies étaient allumées et Shawn, la guitare à la main, était assis sur le lit en face du mien, appartenant à un des garçons.

Je refermais la porte : " Je fais vite, ton date verra même pas que je suis passée."

- Dani..

Je l'ai coupé : " Non, t'inquiète je m'éternise pas promis, je viens juste chercher le.."

- Téléphone de Matt ? " Me coupa-t'il à son tour. " Oui je sais."

Je me suis arrêtée net.

Plaît-il ?

Il a ri : " C'est moi qui lui ai suggéré cette excuse. Tu voudrais bien t'asseoir cinq minutes, faut que je te montre un truc."

J'ai pris place au bout de mon lit, face à lui : " Si c'est ton pipou, je te jure que je te le coupe."

Il a mprfé ( ça faisait longtemps ) : " Mon pipou ?"

J'ai fait la moue : " Ouais, ton zizi, ta bite, ta buche quoi. Je t'assure qu'on a assez vu d'horreurs pendant la guerre."

Il a éclaté de rire, sans se vexer ( bizarre ) : " C'est pas ce que tu disais avant..."

J'ai levé les yeux au ciel en souriant : " C'était y a plus d'un an, reste flex. Bon, tu me voulais quoi ? "

Il s'est léché les lèvres et a positionné sa guitare avant de commencer à gratter un air.