7- Pensées (2/2)

17 4 0
                                    

Bonjour, ici LondonPaper ! Excusez mon retard, j'ai eu un petit soucis technique... Mais pour me rattraper vous avez deux chapitres d'un coup !

Liora gémissait, les yeux fermés, tandis qu'il accentuait ses vas-et-viens avec ardeur. Elle imaginait son regard posé sur son corps, sentait ses mains agrippées à son bassin, écoutait ses râles timides de plus en plus audibles... Un sourire se dessina sur son visage.

Un retentissant "Coupez !!!" résonna et Liora ouvrit les yeux. De puissantes lumières s'allumèrent, lui faisant immédiatement regretter ce réflexe. Se dégageant de son partenaire, elle se leva et accepta dans un soupir de mécontentement le peignoir que lui tendait une assistante indistinguable dans le flot lumineux. Elle s'habilla en vitesse, puis se tourna vers un petit homme grassouillet assis sur une chaise pliante, un mégaphone à la main. "Quoi encore ? C'est la cinquième fois qu'on refait cette scène ! Qu'est ce qui ne va pas cette fois ?!"

Le petit homme se leva pour faire face à l'actrice. "On est obligés de la refaire car tu as encore souris ! Ton expression est beaucoup trop heureuse, ça ne va pas du tout ! Tu as lu le scénario ou quoi ? Tu es censée être une employée de bureau qui se fait prendre par surprise par son patron, tu te fais violer là ! Tu ne dois pas sourire !
  -C'est vraiment débile, ça plait à qui ce genre de connerie ?
  -Les apprendra que les hommes aiment voir leurs actrices préférées soumisent, ma petite, alors tu remballes ce sourire et on reprends."

Liora fit demi-tour en serrant les poings, et lâcha un "vieux con" sorti tout droit du fond de son coeur. Malheureusement le petit gros avait une excellente ouïe, et il la rappella immédiatement.

Elle se tourna de nouveau, trop énervée pour se rendre compte qu'elle venait peut-être de mettre sa carrière en jeu dans un affrontement et bien décidée à envoyer à cet abruti ses quatres vérités. Elle ouvrit la bouche mais avant qu'elle ne réponde Yann apparu entre le petit homme et elle et posa une main sur l'épaule de chacun. D'un sourire enjôleur, il se tourna vers l'homme: "Monsieur le réalisateur, laissez-la faire une petite pause avant de reprendre s'il vous plait." Il ponctua sa phrase d'un discret signe de tête, que le réalisateur lui rendit après un temps d'hésitation.

Yann attrapa brutalement Liora par le bras et l'emmena à l'écart. Une fois loin de toute oreille indiscrète, il la foudroya de ses yeux gris. "Tu es folle ou quoi ? Je peux savoir ce qui t'as pris ?"
Elle évita soigneusement son regard, les enjeux de sa petite crise de rébellion revenus dans sa mémoire. Yann soupira: "Écoutes Liora, j'ai bien remarqué qu'en ce moment ça n'allait pas, tu es toujours dans tes pensées et tu te jettes sur ton portable à chaque pause. Tu sais bien que tu peux me parler s'il y a un problème..."

Un problème ? Oh non, c'était même tout l'inverse, mais elle ne voulait pas se confier à lui. Liora glissa un regard vers son partenaire qui jouait le patron violeur. Il était lui aussi bien bâti, mais c'était un grand blond aux yeux verts. Elle soupira, déçue que l'apparence qu'elle ne pouvait s'empêcher de lui imaginer dès qu'elle fermait les yeux quand ils étaient en plein acte ne soit qu'un fantasme.

Yann remarqua son soupir, et jeta un oeil vers le faux patron. "C'est Malcolm qui te pose problème ?
  -Hein ? Dit-elle en sortant de sa rêverie. Non non, pas du tout ! Il fait de son mieux pour qu'on finisse enfin cette scène et je plombe tout, c'est ma faute...
  -Tu es vraiment perturbée en ce moment, tu veux quelques jours de congés ?"

Liora n'en revenait pas. La proposition de Yann tombait à pic ! Mais elle devait la jouer fine, elle savait qu'il était suspicieux au plus au point et n'hésiterait pas à lui imposer une garde rapprochée 24/24 s'il lui donnait bel et bien ces congés.

"Non ça ira, je ferai plus attention, ne t'inquiètes pas."
Comme elle l'avait supposé, Yann se senti géné qu'elle refuse son offre et lui imposa une semaine de congés. Tentant le tout pour le tout, Liora refusa encore, et Yann lui offrit alors de prendre sa soirée et ne pas revenir avant de s'être reposée au moins 10 jours.
Elle le remercia du fond du coeur et fila vers sa loge, passant devant le petit gros avec un grand sourire aux lèvres.

Une fois seule, elle se changea rapidement, se félicitant d'avoir manipulé son producteur en jouant la modestie, puis saisit son portable et cria de joie devant le message qui y était affiché. Son coeur battait la chamade grâce à ces cinq mots: "Je suis devant le studio."

Elle allait enfiler ses chaussures quand elle croisa son reflet dans le miroir. Elle fut prise d'une crise de stress devant son apparence: ses cheveux étaient emmêlés, son tee-shirt préféré lui paraissait soudainement piteux, et son manteau jaune donnait à sa tenue un affreux mélange de couleurs ! Elle ne pouvait pas se présenter devant lui comme ça !

Elle dénicha dans ses costumes la robe de soirée la moins osée qu'elle put, ce qui ne fut pas une mince affaire, ainsi qu'un chapeau assorti. Arrangeant une dernière fois son maquillage et sa coiffure, elle attrapa sur un cintre une petite veste noire et quitta sa loge.
Elle passa devant Yann qui discutait avec le réalisateur et Malcolm qui avait quitté son costard de patron. Elle remercia une dernière fois son producteur et sorti. En descendant les marches qui menaient à l'entrée du studio, elle repassa dans sa mémoire les expressions stupefaites des trois hommes qu'elle venait de dépasser. Ils n'avaient pas eu l'air de la trouver ridicule, loin de là, ce qui la rassura un peu.

Avant de pousser la dernière porte la séparant du parking, elle observa encore une fois son reflet dans le grand miroir du couloir. Elle s'attarda un instant sur son comportement plutôt que sur son apparence. Ce n'était la première fois qu'elle se demandait ce qu'un homme penserait de sa tenue, mais c'était la première fois qu'elle avait plus envie de plaire que peur d'être jugée.

Liora poussa la porte et sourit en le voyant.
Elle appréhendait un peu la fin de cette soirée... De part son métier, elle n'avait jamais eu peur de dévoiler son corps. Cependant, en de rares occasions, elle n'était plus un corps parfait se prêtant à toute sorte de fantasme, mais une femme. Ces occasions n'avaient qu'un déclencheur. Sam.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jul 06, 2018 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Jaggar et LioraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant