Si j'avais osé

Chapitre 12

                                                                            

   27 septembre

C'est le grand jour, c'est aujourd'hui. 
A mon réveil, les rayons du soleil frappent contre la baie vitrée qui se trouve à droite de mon lit. J'observe le ciel ; aucun nuage, c'est un néant de bleu. Il fait beau, la chaleur est douce. Je me redresse et m'étire. Je suis anxieuse et tendue, mais ma respiration est fluide. Je traîne les pieds sur mon sol froid jusqu'à la cuisine afin de m'y préparer un café. Tout en buvant ma tasse, j'observe mon téléphone. 

De ; Kelly
A ; Emily

C'est aujourd'hui Emy. Comment tu te sens ? 

Je souris nerveusement. Comment aurais-je pu oublier que c'était aujourd'hui ? Ce genre de chose ne s'oublie pas. 
J'entre dans ma douche. La température de l'eau est parfaitement réglée ; loin d'être froide mais proche d'être brûlante. 
Je me sèche et j'enfile mon costard que j'avais soigneusement préparé depuis des jours. Je sèche ensuite mes cheveux que j'ai fais couper la veille et y met du gel. J'apporte ma montre à mon poignet, et ensuite vient mettre du parfum au creux de mon coup. Je prend ma cravate et, délicatement, la noue autour de mon cou. Les minutes défilent comme des secondes. Il est déjà temps de partir. 
Je sors dans mon jardin afin d'y prendre une rose blanche. Je choisis la plus belle et vient la mettre dans ma veste de costard. Je prend les clés de ma voiture et m'observe une dernière fois dans le miroir qui habille mon hall d'entré avant de prendre la route. 

Au volant de ma voiture, j'augmente le son de la musique espérant couvrir le bruit de mes pensées.  Show me love de Robin Schulz résonne dans mes oreilles. 

J'arrive sur le parking. Je reconnais la voiture de beaucoup de personnes, dont celle de Jess et Lou, ainsi que celle de Kelly et Estelle. Je pose le pied au sol et au même instant, ma meilleure amie vient me rejoindre. 

-Quelle élégance. Me dit-elle tout en observant ma tenue de bas en haut. 

-Je te retourne le compliment mademoiselle. 

Elle est vêtue d'une robe rouge s'arrêtant au dessus du genoux. Ses cheveux sont lissés et ses lèvres légèrement recouvertes de rouge à lèvres. 

On se dirige ensemble vers le reste du groupe. Je fais la bise à beaucoup trop de personne pour prendre la peine de tous les observer. Une chose est certaine, ils sont tous très chics.

Tout le monde rentrent dans l'église, moi également. J'attend, je l'attend elle. Impatiemment. Je suis angoissée, mon cœur bat si fort. Jusqu'au moment ou elle rentre, elle. Tout le monde se retourne sur elle, y comprend moi. Sa beauté m'éblouie. Elle est habillée avec une grande robe blanche, bustier en cœur échancré. Un voile blanc recouvre son visage, ses cheveux sont parfaitement coiffés, légèrement bouclés avec une couronne de rose rouge sur le dessus. Elle avance lentement au bras de son père, souriant à chaque personne présentes jusqu'à arriver devant le prêtre. Je sens mon pou s'accélérer et mes mains deviennent de plus en plus moites. Je n'arrive pas à réaliser à quel point elle est magnifique. 
Je croise le regard de Jess et Lou quelque part dans la foule. Elles m'adressent toutes les deux un large sourire, afin de m'encourager. 

Le prêtre commence son discours, mais tout ça me parait tellement irréel que j'ai du mal à rester attentive. Seule sa voix résonne dans l'église. 

Veux-tu prendre cette femme, James Brooklyn, pour épouse légitime, et vivre avec elle selon la loi de Dieu, dans le saint état du mariage? L'aimeras-tu, la consoleras-tu, l'honoreras-tu, dans la maladie, comme dans la santé, et renonçant à toute autre union, lui resteras-tu fidèle jusqu'à la mort?

-Oui je le veux. 

Je souris tout en la regardant. 

-Consens-tu à prendre cet homme, Thompson David, pour époux légitime, à vivre avec lui selon la loi de Dieu, dans le saint état du mariage? L'aimeras-tu, le consoleras-tu, l'honoreras-tu, le garderas-tu, dans la maladie comme dans la santé, et, renonçant à toute autre union, lui resteras-tu fidèle jusqu'à la mort?

-Oui, j'y consens.

 -Par leurs consentements mutuels, je les déclare unis aux yeux de tous par les liens sacrés du mariage. 

Je sens les larmes montées aux bords de mes yeux, mais je les retiens de s'échapper en mordant l'intérieur de ma lèvre. Je sens mon coeur se déchirer en un milliard de morceaux, assise à coté de Kelly au fond de l'église. Je les regarde s'enfiler les alliances, tandis que ma meilleure amie me sert la main en guise de réconfort. 

Je me dis que ça aurait pu être moi si je lui avais avoué mes sentiments le soir ou je suis partie de chez Joy.

Je me dis que ça aurait pu être moi si j'avais agit au lieu de tout imaginer.

Je me dis que ça aurait pu être moi,

Si j'avais osé.