Le jeu : Amis à en mourir ?

-XXII-

Chandler — Vous avez tué Laureen...
Cara — Légitime défense.
Chandler — Et vous pensez que ça passera tel quel au tribunal ?
Cara — J'en suis certaine. Et puis nous n'irons pas jusque-là.
Chandler — Arrêtez d'être aussi sûre de vous. 
Son portable vibra. Un message apparut, elle le lu.
Chandler — Mon coéquipier a trouvé votre « film »...
Cara — Alors c'est le début de la fin...

Chandler paraissait pensive. 
Cara — Vous n'avez plus de questions ?
Chandler — J'en ai tellement qu'il m'est impossible d'en choisir une. 
Cara — Vous pouvez me remettre mon horloge ?
Chandler — Comment êtes-vous sortis ?
Cara — Par la porte. 
Chandler — Donc elle n'était plus piégée. Et la serrure. Il vous fallait une clé. Vous avez dit que la seule clé était dans la baignoire que Laureen avait vidée...
Cara — Les maîtres des jeux ont beaucoup plus de pouvoir que les joueurs. 
Chandler — Vous êtes sortis... Et ensuite ? 
Cara — J'ai atterri ici. 
Chandler — Pourquoi n'êtes-vous pas parti ?
Cara — Comment ça ? 
Chandler — Vous vous êtes jetée tout droit dans la gueule du loup. 
Cara — Il est plus facile pour un intelligent de se faire passer pour un imbécile qu'un imbécile pour un intelligent.
Chandler — En claire, vous me dites qu'être ici fait partie de votre plan ? 
Cara — Je dis juste que je vais là où le vent me mène.
Chandler — En même temps, vous n'avez plus personne. Votre mère s'est suicidée...
Cara — Ne parlez pas de ma mère !
Elle avait frappé là où ça faisait mal. 
Chandler — Votre mère vous manque... Alors tout ce que vous avez trouvé à faire c'est de tuer vos amis ! Si moi, je ne suis pas heureuse, pourquoi ils le seront ! C'est ça n'est-ce pas ?
Cara — Je n'ai tué personne ! 
Chandler — Vous n'avez peut-être pas appuyé sur la détente, mais vous visiez avec l'arme ! 
Cara — Ils n'avaient pas le droit d'être plus heureux que moi ! Ils n'avaient aucune reconnaissance d'être en vie ! Ils avaient tout et pourtant ils se comportaient comme de pauvres enfants pourris gâtés ! 
Chandler — Vous étiez jalouse d'eux. 
Cara — Non !
Chandler — Ça n'était pas une question. Je vous le dis. Vous enviiez vos amis. Je suis à peu près sûre que votre père ne connait toujours pas votre existence...
Le visage de Cara s'assombrit. Elle continua.
Chandler — Mais j'y suis... Laissez-moi imaginer... Votre mère et le père de Sarah ont une relation de longue date... Vous êtes née de cette idylle, mais il ne vous a jamais reconnu... Durant plusieurs années, tout se passe ainsi. Votre mère a dû vous dire que votre père est mort à la guerre ou quand vous étiez petite...
Cara la coupa.
Cara — Fermez-la.
Chandler — Je la fermerai, lorsque j'en aurai envie. Maintenant, écoutez-moi bien
attentivement, je ne sais pas pourquoi vous essayez de me faire perdre du temps, pourquoi vous avez tué vos amis... Vengeance, troubles psychologiques...
Cara — Je ne suis pas folle.
Chandler — C'est moi qui parle. Vous la fermez et vous m'écoutez. 
Cara — Ne me parlez pas comme ça ! Vous ne me parlez pas comme ça ! Parce que si je veux, je fous toute votre vie en l'air.