28 . L'étreinte du temps . entre fuite et éternité.

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Le temps . Voilà bien l’une des plus grandes énigmes qui nous accompagnent . Il file , insaisissable , nous échappe dès que nous croyons l’attraper . Il nous façonne , nous pousse en avant , mais nous ramène aussi aux échos du passé . Il est à la fois douceur et rigueur , élan et entrave , complice et témoin silencieux de nos jours .

Ce texte est une méditation sur cette présence invisible qui gouverne nos existences . Il explore notre relation intime avec le temps , entre désir de l’arrêter et nécessité de l’accepter, entre crainte de l’inéluctable et quête d’un équilibre avec son rythme .
L’étreinte du temps n’est ni soumission ni combat : c’est un dialogue , un apprentissage , une danse perpétuelle entre fuite et éternité .

         
                             L'étreinte du temps . entre fuite et éternité.

Le temps , insaisissable et prévoyant, s’est emparé de l’éternité pour ne nous laisser que la fin. Pourtant, il ne se limite pas à cette implacable conclusion. Il est bien plus qu’une rengaine monotone ou une fatalité qui se répète.

Sous son influence, chaque chose vibre et danse au rythme qu’il impose. Le temps passe avec audace, silencieux et serein. Il fait mûrir et décroître le soleil comme un fruit gorgé de vie. Il est la lune bienveillante, gardienne des nuits, qui veille avec tendresse sur un monde endormi.

Le temps réveille en moi les souvenirs d’un passé révolu, ces fragments de vie empreints de douceur dont il est le gardien . Ces images éclatantes surgissent comme des éclats d’un miroir brisé, me rappelant que le temps, malgré ses caprices, ne m’abandonne jamais. Au contraire, il m’offre ses bras, une étreinte constante et familière.

Ah, le temps ! Je l’aime pour tout ce qu’il m’accorde : la joie de débattre, de rire et de pleurer, le plaisir de bouger, de m’éveiller à l’aube et de trouver le repos au crépuscule. Il est la toile sur laquelle je peins chaque jour de ma vie. Que ferais-je d’un temps qui ne serait qu’un spectacle muet à contempler ?

Et pourtant, il y a cette horloge, implacable et irritante. Son tic-tac régulier agace mes pensées, trouble mes rêves, et me prive parfois du plaisir de savourer l’instant présent. Je tente de le défier, ce temps, de le saisir, mais il glisse entre mes doigts, insaisissable comme le vent. Ai-je vraiment le choix ? Le temps m’appartient-il, ou suis-je à lui ? il est à moi autant que je suis à lui.

Je sais bien qu’il file, qu’il me glisse entre les doigts. Je tente de le défier, de le saisir, mais je ne peux jamais le retenir. Il m’échappe, laissant derrière lui des fragments manquants, comme des pièces d’un puzzle jamais complété.

Je l’accuse souvent, à tort, d’être trop rapide ou trop lent. Dans les moments de bonheur, je voudrais l’arrêter, figer ces instants précieux. Mais le temps, insaisissable, s’enfuit toujours, emportant avec lui mes plaisirs.
Dans la douleur, je souhaiterais qu’il accélère, qu’il abrège mes souffrances. Mais il reste sourd à mes prières, continuant sa course inexorable.

Le temps est un paradoxe : il est à la fois mon allié et mon adversaire. Il impose son rythme, indifférent à mes désirs. Et pourtant, qu’est-ce que le rythme, sinon une autre forme de temps ?

Je suis toujours en retard, mais sur quoi exactement ? Ce n’est qu’une question de temps. Alors, je tente de fixer des heures, de définir des moments, mais encore une fois, je me trompe : ce n’est pas moi qui maîtrise le temps, c’est lui qui dispose de moi . Ça reste une quête sans fin .

Je contemple le sablier qui emprisonne chaque grain de sable, égrenant les secondes avec une régularité presque cruelle. Je regarde l’eau s’écouler dans la clepsydre, fragmentant ce temps sans jamais pouvoir l’épuiser. Ces outils ne sont que des illusions, des tentatives humaines pour appréhender l’infini.

Et si, la clé résidait dans l’attente patiente ? Si au lieu de lutter contre lui, je choisissais de l'accepter , de l'aimer  ? D’attendre patiemment, d'apprendre à respecter son rythme ? Grâce au temps, les étoiles offriront un lendemain, la lumière succédera à la nuit, et le printemps chassera les rigueurs de l’hiver. Chaque instant, même éphémère, porte en lui une promesse de renouveau.

         Il n'y a pas de longues années , de longs mois ou de longues journées . Le temps ne s'arrête jamais . Aveugle et sourd , dans son galop monotone , il continue d'user les rouages des horloges et des pendules .
En écoutant le temps passer ... L'oisiveté titille mon stress et mon angoisse . je décide de m'approprier ce temps , de l'apprivoiser . Je saisis ma plume et , pendant que j'écris je ne l'entends pas , il se fait silencieux . Par respect ,  le tic-tac de la pendule se fait discret . Je ne le vois pas  passer cependant je sais qu'il est là! Je sais qu'il est présent ! N'a-t-il pas pris l'éternité ? 

Quand je m’abandonne à l’oisiveté, le temps devient une source d’angoisse, son passage un fardeau. Alors, je décide de l’apprivoiser , d'écrire pour le suspendre . Je saisis ma plume, et dans l’acte d’écrire, le temps semble s’arrêter. Son tic-tac se fait discret, respectueux. Il disparaît presque, mais je sais qu’il est là, toujours présent, toujours fidèle.

Car, en fin de compte , le temps est le maître de l’éternité , et nous , les passants éphémères , ne pouvons qu’apprendre à l’aimer .

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