Chapitre 2 : La mascarade

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Mascara, crème teinté, rouge à lèvre, poudre. Après avoir revêtue ce masque d'artifices, je dénoue ma natte. Mes boucles brunes acajou retombent sur l'avant de ma poitrine.

Désormais je laisse place à la fille qui apparait confiante, sure d'elle et intouchable. Belle mise en scène je dois reconnaitre. Belle arnaque également. Je détache mon regard de cette toute nouvelle personne qui ne cessera de me fasciner. Je suis fin prête à affronter le monde. Du moins j'essaye de m'en auto-persuader.

J'ouvre la porte de ma chambre dans un impitoyable grincement strident risquant fortement de réveiller mes collocs. A quoi bon se préoccuper de leur sommeil , eux ne s'inquiètent pas du mien lors de leur nombreux retour de soirées arrosés. J'avance dans le couloir d'un pas sur accompagné de mini craquèlements de plancher. Je me donne un malin plaisir à envoyer mon talon dans un gros bruit sourd à chaque pas. Arrivée dans la cuisine je m'attelle machinalement à la préparation de mon traditionnel thé matinal. Pour patienter j'observes la cuisine d'un regard scrutateur. Une grosse araignée est accrochée à sa toile. Elle parait si frêle et délicate malgré sa nature prédatrice. J'essaye de me visualiser à sa place, suspendue à un fil a regarder les humains passer. Que-peux elle penser ? a-t-elle la capacité de le faire ?

La sonnerie de mon réveil me ramène à la réalités. j'éteins la bouilloire qui s'agite dans tout les sens et infuse un earl grey à la vanille avant de retourner dans mon entre. Sur le chemin la tasse me brule les doigts. J'en renverse quelques gouttes par terre. Tant pis. Avec un peu de chance mon voisin de chambre glissera dessus et se rompra le cou. Je vais aller en enfer.

La grande fenêtre longeant tout le mur adjacent à ma porte est mon endroit préféré dans cet appartement. J'y ai stratégiquement placé ma commode en dessous afin de pouvoir l'escalader et me glisser sur le rebord. Les jambes suspendues dans le vide à plus d'une bonne 10 aine de mètres, j'observe Amsterdam se réveiller doucement ma tasse à la main. Je haie le quartier ou je réside. Mais je dois tout de même reconnaitre que la vue compense les nombreux désagréments. De là ou je suis je surplombe un petit canal parsemé de verdures. Je n'aie pas de vis à vis, aucun pédophile, pervers ou petit curieux pour guetter à ma fenêtre. Seulement la charpente d'un grand hangar abandonné recouvert de feuilles de lierres se trouvant face à moi.

 Seulement la charpente d'un grand hangar abandonné recouvert de feuilles de lierres se trouvant face à moi

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Il n'y a aucun doute Amsterdam offre une vue incroyable de la ou je suis située.

L'humidité due au canal me provoque quelques frissons, j'attrape un gilet posé sur ma commode en passant le bras par la fenêtre, et l'enfile en dessous de la veste noir cintrée que l'on nous impose dans notre école. Je n'avais jamais portée d'uniforme auparavant. Je suis ni pour ni contre. A vrai dire je n'ai pas d'avis sur le sujet donc aucune réticence à le mettre. Si l'on omet le fait qu'il soit désagréablement inconfortable. La jupe trapèze me lacère les hanches lorsque je suis assise. La taille M étant beaucoup trop grande j'ai du choisir la taille XS par défaut. J'ai tout de même réussis à me trouver quelques astuces pour contrer ces désagréments. Comme remonte la jupe en taille haute, ce qui à mon avantage la raccourcie et rallonge mes jambes. D'une pierre trois coup. La chemise blanche à manche longue ne me pose pas souci, si ce n'est la cravate qui vous donne l'impression d'être étranglée à chaque mouvement de tète. Sinon j'aime beaucoup la douceur des collants noir, ils réussissent à renfermer la chaleur comme dans une pièce isolé. Idéal pour les températures hivernales. Cependant la tenue reste très sombre, très passe partout. De quoi facilement se fondre dans la masse. A ma plus grande satisfaction.

Je contemple ma tasse de thé refroidie quasiment terminée. Il est temps d'y aller. D'un geste fluide et rapide je me hisse à l'intérieur de ma chambre, récupère mes clés, ma carte de métro et sort aussitot de l'appartement direction le campus weatonchaild, l'école d'art la plus réputée du pays.

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