Un soir après les péripéties du film...

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- Tu fumes ?

- Non...

Je baisse mon poignet. Entre mes doigts était coincée cette saloperie dont personne ne voulait se défaire ici.

On restait accoudés dos au comptoir d'un bar extérieur. Il faisait nuit. Et la nuit, c'est pas le même trafic dans la rue. La fille à côté de moi, plutôt jolie sans être le canon derrière lequel Lino courrait, lorgnait un type qui dépassait de sa ruelle sombre, une batte de baseball cloutée entre les mains. Elle ne bougeait pas et restait attentive.

Dark Meat City craint, c'est la ville malfamée et remplie de racailles jusque dans les égouts. Pas l'endroit où on se sent le plus en sécurité.

Je fais partie de la misère de ce bled américain, et encore je suis pas le plus à plaindre. J'ai un toit, une chambre dans l'hôtel moisi Rios Rosas avec mon pote Angelino. Je m'appelle Vinz. J'ai jamais travaillé si on exclut un expérience de deux semaines qui a mal tournée. Lino enchaîne les petits boulots qu'il tient sur trois semaines. Ça fait deux mois qu'on a pas payé le loyer.

Vies craignos, tronches craignos aussi. Je suis né avec la tête d'un squelette et mon corps a pas été loin de finir avec la même constitution. Faut aussi que je fasse gaffe à approcher aucun liquide inflammable près du sommet de mon crâne, où y brûlent des flammes. Lino lui, c'est un mec entièrement noir comme de la suie, avec une tête bien ronde et sans le moindre cheveu. Comme moi.

Y en a dans la vie qui sont pas gâtés...

Avec Lino, on venait de se sortir d'une situation où j'ai appris qu'il était un alien ou un truc dans le genre. C'est dingue mais je m'en fous, c'est toujours mon pote. On s'est pas trop fait embêter depuis un mois, alors la vie a repris comme elle s'était arrêtée. Je m'étais vaguement promis de trouver un taff et à la place, je me suis mis à errer trop loin de chez Pipo, le kebab qui nous connaît bien.

Je me retrouvais les coudes sur ce bar au bord du trottoir, à côté de cette fille. Ça me rappelle que Lino écrit souvent à Luna, cette fille mi alien, alors qu'il ne connaît même pas son adresse. Il vient ce moment où je laisse échapper un soupire en m'égarant dans mes pensées.

- Des problèmes ?

- Qui n'en a pas ici ? répondis-je cyniquement.

- C'est pas faux...

Je finis mon verre et me dit qu'il serait bien que je rentre. Mais quelque chose me clouait le dos au rebord de ce bar qui commençait à me faire mal à la colonne. C'est que je n'ai pas grand-chose sur les os moi.

- T'habites ici ? engagé-je la conversation.

- Pas tout à fait ce quartier.

- Et tu vas rentrer toute seule ? C'est pas hyper prudent à cette heure, là.

- J'ai trop traîné, admit-elle sur le ton du constat.

Ça m'énerva un peu, est-ce qu'elle se rendait compte dans quelle merde elle était avec ses bras nus et ses talons ?

- Il est plus de deux heures de matin et tu vas rentrer chez toi toute seule ? T'as bien regardé la rue ?

Elle ne répondit rien.

- Allez j'te raccompagne, et fissa parce que je veux rentrer chez moi aussi.

La fille lève un regard surpris vers moi alors que je saute de mon siège.


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Salut! Voici peut-être la première fanfiction de Mutafukaz, film sorti le 23 mai 2018 en France pour être exacte. Je l'ai écrite et ça vient du cœur parce que j'ai beaucoup aimé le film.

J'ai fait un petit rafraîchissement de mémoire pour contextualiser.

Et je rame pour les titres et les noms de chapitres, comme vous avez pu le constater.

J'espère que vous passerez du bon temps en lisant!


(ps : si vous connaissez d'autres fanfic de mutafukaz, dites-moi svp ça m'intéresse)

A ton tour, Vinz [MUTAFUKAZ FANFICTION] FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant