L'otage

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- Attends quoi ? me réveillé-je complètement.

La voix de Lino avait tremblé en me disant ça. Quand je vois ses yeux dans le noir alors qu'il est accroupi au bord de mon lit, je comprends que ce ne sont pas des conneries.

Lino, t'es sérieux là ? pensé-je, mais je n'arrive pas à le dire et reste silencieux.

- Vinz, qu'est-ce qu'on fait ? Comment tu le sens ? On y va ou pas ? s'angoisse-t-il en me remuant plus.

- Comment tu sais... ?

- Quelqu'un a frappé à la porte, t'as pas entendu ? (Je fais non lentement de la tête.) J'y suis allé et il y avait qu'une note par terre.

- Oh ça craint, couiné-je.

- Tu veux y aller ?

Je réfléchis. Il a l'air effaré. Mais ouais, je sais pas si j'ai envie d'y aller, mais il faut y aller...

- On pourra plus jamais se regarder dans une glace, hein Lino ?

Il sourit malgré lui et se lève.


Ouah... Je suis défoncé. On est en pleine nuit et on court comme des dératés dans la rue. L'endroit qu'on cherche, il est pas caché bien loin : c'est une ruelle, plongée dans la pénombre sinon, ben, c'est pas drôle. Je le sens mal. S'ils veulent nous attirer ici, c'est pour capturer Lino comme la dernière fois... On ne sait toujours pas pourquoi il leur est si intéressant.

A un dernier tournant, on se retrouve face à une impasse avec à quelques pas, une fille ligotée et bâillonnée. Elle mugit tout ce qu'elle peut à notre vue. Elle me regarde, moi particulièrement, ses sourcils se retroussent pour supplier de peur.

- Maiven...

- On fait vite !

Lino s'est engagé en courant vers elle et s'est attaqué au nœud de cordes dans son dos. Moi mes pieds restent dans le ciment. Je guette, la sueur commence à apparaître sur ma tempe.

- Vinz, aide-moi !

Il retire d'un coup sec le scotch sur la bouche de Maiven.

- Vinz ! s'écrit-elle dès qu'elle le peut.

- Mais tais-toi ! réplique Angelino.

Je m'approche à pas lents alors qu'elle continue de m'appeler et de m'implorer. Elle emploie des mots touchants qui bousculent mon cœur.

- Tais-toi, tais-toi ! répète Angelino à voix basse et rapide.

- Lino, faut y aller, dis-je sans la quitter des yeux. Ils vont arriver, profitons qu'ils soient en retard.

- J'espère que tu sais courir !

Maiven ne lui répond pas. Quand les cordes se défont enfin, on se met à courir en sens inverse. On fout Maiven devant, Lino derrière et enfin moi. Il faut surtout pas que Maiven reste derrière ou elle n'arriverait pas à suivre, et il ne faut surtout pas que Lino soit à l'écart, donc au milieu.

Très vite, on en croise un. Il pointait son pistolet sur nous et ça nous oblige à changer de direction. Quand un type posté au tournant d'une ruelle nous fait le même coup, Lino et moi on s'aperçoit que c'est pour guider ailleurs.

- Lino, tu peux devenir un ninja comme avant ? Faut aller à droite là !

Angelino grince une espèce de « à droite ! » entre les dents et il passe devant en sprintant. On tombe sur un homme armé qui nous empêche de passer et nous aurait fait tourner à gauche. Lino l'assomme je sais pas trop comment et nous dégage le passage. Maiven commence à ralentir et je lui prends le poignet pour la tirer parce que là, on ne peut pas trop ralentir. D'autres types plus balaises vont débarquer quand ils verront qu'on n'a pas suivi leur itinéraire.

Puis un autre cri éclata dans la nuit...

- Au secours !

A ton tour, Vinz [MUTAFUKAZ FANFICTION] FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant