Le bonheur de Vinz

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Comme je guettais de tous les côtés de la rue en l'attendant, je l'ai vu arriver de loin. Elle n'est pas très grande et ça m'arrange bien, parce qu'avec ma taille... Cheveux attachés en chignon, lunettes de soleil rondes, t-shirt usé gris et vermeil étincelant, short en tissu noir, légers talons noirs qui la faisaient se cambrer joliment.

- Stylée... murmuré-je alors qu'elle n'était pas encore là.

Je me sens un peu piteux, moi. Heureusement que Lino m'a prêté son parfum premier prix et qu'on a quelques fringues mettables.

- H-Hey... !

- Salut, sourit-elle en relevant ses lunettes dans ses cheveux.

- Tu veux aller quelque part ?

- On pourrait juste se promener ?

- Ok ! Allons-y.

On parcourt les rues au début en silence, puis la conversation vient tout seule en faisant des remarques autour de nous. Je la fais même rire. Je regarde son visage quand elle rit, elle est belle... Elle a la pudeur de mettre sa main repliée devant sa bouche.

Comme Lino et moi on a toujours vécu dans cette mégalopole, on sait que la violence est partout. En revanche, on connaît des coins où il y en a moins. Je nous mène un square qui sert de parc dans le quartier. On s'assoit dans l'herbe, sous un arbre, on s'attire l'un contre l'autre et on passe un bras dans le dos de l'autre, la tête contre l'épaule... Je suis tellement bien...

On reste blottis un moment, puis je lève la tête pour regarder son visage peut-être endormi. A la place, je rencontre ses yeux fermés, près, et mes lèvres sentent les siennes.

C'est tellement le bonheur, cette journée...




- J'y pense, Vinz, ta meuf c'est pas une créature tentaculaire bizarre au moins ?

Je me redresse sur les coudes à la question de Lino.

- Non, retombé-je flegmatiquement sur le canapé. Elle a des origines chinoises et ces bestioles sont uniquement aux Etats-Unis.

- Qu'est-ce qu'on en sait ? Et puis, ça pourrait faire d'elle un demi-alien, comme Luna et moi.

- Oh mais laisse-la, t'es parano Lino ! Et puis ces machins sont censés être morts de froid, alors qu'est-ce qu'on a à craindre ?

- Depuis un mois et demi, rien.

Je zappe mais il n'y a rien d'intéressant à la télé. Il y a toujours Willy qui se démultiplie dans l'oxygène ce crétin, mais je l'aime pas trop ce type. Je le supporte parce que c'est le pote de Lino. J'éteins la télé.

- Et Luna, tu as des nouvelles ? Une adresse ?

- Non, rien.

- Fais chier mon pote...

- Comme tu le dis.

Son ton un peu mélancolique me ramène l'image de Maiven dans les pensées.

- Oh, hé, tu vas la revoir ?

- Demain, répondis-je.

- Mec, ça va t'empêcher de trouver un boulot ça. Il faut que...

- J'en ai parlé à Pipo, il va m'embaucher.

- Non ?! s'écria-t-il, avant de se calmer. C'est trop cool ! Mais tu commences quand du coup ?

- Après-demain.

- On voit clairement tes priorités, me taquine-t-il en posant ses fesses dans le canapé. T'es super amoureux, tes flammes s'en remettent pas.


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(Non ce n'est pas la fin.)

A ton tour, Vinz [MUTAFUKAZ FANFICTION] FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant