Je parcours les rues comme ça jusqu'à ce qu'un homme m'arrête une main sur l'épaule. Tendu, je me retourne en sursaut.
- Du calme, ptit gars. Tu cherches Wen, hein ?
- Ouais, Ming Wen, dis-je en me calmant. Vous la connaissez ?
- Oh que oui je la connais, tout le monde ici la connais.
- Tout le mon... ? Et vous savez où elle est ?
- Ouais. Il y a une fête dans le quartier. Comme d'habitude, elle au centre de la foule. T'es qui, toi ? Un ami ?
- Uh... ? Ouais, un ami...
- Viens, je vais t'amener à la fête.
Une fête, Maiven est à une fête ? Tout le monde la connaît ? Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
Dark Meat City est construit sur les décombres laissés après des cataclysmes géologiques, et San Presca est basé sur une faille soudaine de plusieurs mètres de profondeur, complètement habitée et peuplée 365 jours l'an. Alors que le type me mène à cette fête posée en même temps que notre rendez-vous à Maiven et moi, j'informe Lino de l'emplacement où il devait me rejoindre. Comme je m'apprête apparemment à constater la sécurité de Maiven, il est sûrement venu pour rien, pas de grabuge.
Grabuge dans mon cœur.
Le type me pointe le regroupement de quelques dizaines de personnes en contre-bas de la faille. Au milieu du plus gros cercles que les formaient, il y avait Maiven. Les cheveux en deux couettes, maquillée comme je ne l'aurais pas cru oser se maquiller. Elle porte un débardeur décolleté, un short en jean ras et des collants en résille qui s'effiloche plus que le canapé sur lequel sont posés les mecs qui la matent. Bière à la main, elle semble parler à sept personnes à la fois...
- Maiven...
L'homme était déjà parti et personne n'entend mon murmure de naufragé. Je suis tétanisé par la scène. Et comme je suis un spectateur avec des mètres de hauteur en diagonale, je vois tout. Je vois aussi le mec beau-gosse qu'elle attrape par la taille et embrasse avec la langue pendant des heures. Un son étranglé sort de ma gorge et je tombe sur mes genoux cagneux.
Elle paradait. Un grand sourire sur ses lèvres déloyales, elle riait aux paroles enjouées de son entourage. On aurait dit que rien n'aurait pu l'arracher à l'ambiance du groupement. Lâcherait-elle seulement sa bouteille si je me jetais soudainement à ses pieds en pleurant ? J'aurais plutôt dit qu'elle lèverait un sourcil hautain et poserait sur moi un regard plein d'ennui et de dédain. Qu'est-ce que je peux être poétique... C'est amer quand même...
Qu'étais-je réellement pour elle ? Elle devait se moquer de moi depuis le début... Avec mon physique de squelette, ma vie pourrave... Elle devait se foutre complètement de ma sale gueule en rentrant « chez elle », à penser que je croyais à tout ce qu'il se passait... Elle avait l'air si sûre d'elle, me jeter maintenant aurait été si facile à la regarder rire magnifiquement de sa gorge gracieuse.
Je t'aime, Maiven. Mais là, je sens les larmes me monter au cœur, déjà qu'elles m'inondent le visage. Je t'aime...
- Vinz ? Vinz ça va ? Ouah mon pote qu'est-ce qu'il se passe ?!
Angelino baisse les yeux de lui-même et constate en silence. Il me prend le bras.
- Viens vieux, on rentre.
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A ton tour, Vinz [MUTAFUKAZ FANFICTION] FR
FanfictionEt si Vinz avait le droit de vivre sa romance, lui aussi? Fanfiction du film Mutafukaz. Moins de 10 chapitres. L'univers, les personnages de Vinz, Angelino et Willy, ne m'appartiennent pas. Tout comme les illustrations. Bonne lecture!