Je ne connaissais pas cette petite à la robe bleue et pourtant mes larmes ruisselèrent pour elle. Plus aucuns doutes, ce que je vivais était bien réel. La solution était simple, mon instinct m'ordonnait de partir. Le plus jeune soldat s'avança avec une expression indéchiffrable.
- Lève toi, je t'emmène.
- Ou ça ? Grognais je en m'essuyant les joues.
- En lieu sûr.
- Depuis quand tu mens Frotz ? Ricanait le plus vieux.
Le soldat snobait son ami et tendait la main dans ma direction. Je me suis levais sans son aide, le dévisageant méchamment.
- Tu vas réussir à te lever Dieg ? Demanda le jeune en se retournant.
- Je n'ai pas le droit à ta galanterie ? S'exclama le bouffon.
Le blond affichait un rictus d'amusement et se dirigeait vers son amis pour l'aider. Il était temps de partir, c'était le moment parfait. Mon cœur battait la chamade, d'une adrénaline puissante. J'étais prête. Profitant de l'inattention des soldats, je pris un élan remarquable. Tel un coureur d'élite, je cavalais à travers la pièce puis traversais la porte entre ouverte à une vitesse folle. Le plus jeune avait essayé de m'attraper la jambe durant ma course, mais étonnement j'avais réussi à l'esquiver. Le blessé hurla avec rage : "La garce !".
je sprintais dans les rues terrifiantes de ce royaume. Le vent sifflait dans mes oreilles et mes cheveux claquaient violemment. Je ne sentais plus mes jambes, ni le reste de mon corps. Je perdais haleine dans cette course terrible, fuyant la mort avec détermination.
*
* *Je carapatais à présent depuis un moment et mes pieds nus n'étaient curieusement pas douloureux et s'élançaient sans hésitation sur le goudron moue. J'observais les ruelles qui défilaient des deux côtés de la route principale. Elles étaient tant étroites qu'une personne en léger surpoids n'aurait pas pu y passer. Animée d'un instinct de survie, je me faufile dans l'une d'elles, espérant avoir mis un certain écart entre moi et mes poursuivants.
Mon dos appuyait avec férocité contre le mûr. J'eu même un instant l'impression de m'y enfoncer, je ne faisais qu'un avec lui. Je rentrais le ventre, mes cotes ressortaient et je reprenais ma respiration avec difficulté. La terreur rendait la douleur infime. Une explosion non loin me fit sursauter.
"C'est quoi ça encore ?" Grognais je.
Le ciel se recouvrait d'une épaisse fumée noire, qui brulait mes poumons. je me mis a filtrer l'air toxique dans mon maillot. Mes yeux tournaient de fatigue, mon corps s'épuisait de l'effort extraordinaire que je venais de faire. Je sentais une chaleur désagréable aux pieds, lorsque j'eu le courage de descendre le regard, je vis qu'un liquide verdâtre s'écoulait le long de la ruelle. Je n'eu pas le temps de gémir de dégoût que des cris apeurés raisonnèrent subitement. Je ne pouvais dire s'il s'agissait d'animaux ou d'humains mais les bruits horrifiés se déplaçaient dans la même direction. Ils fuyaient tous la même chose. Ayant les sens décuplés, je reconnu la voix d'un de mes poursuivants.
- Frotz laisse tomber, on a plus important à faire. On la retrouvera. Hurla l'homme.
Je pleurais de soulagement. Le danger s'en allait. Certes, j'étais tout de même dans une ville inconnue dont des explosions et des cris de terreurs se faisaient entendre. Je me situais au centre de l'enfer. Une idée me rassurait, si l'enfer existait alors le paradis aussi. Je devais sortir au plus vite d'ici et le trouver.
Je passais la tête, méfiante, en dehors de la ruelle. Mon cœur s'accélérait une nouvelle fois, prêt à courir. Il n'y avait rien de vivants sur la grande route. Les cris venaient de l'autre côté des mûrs. On m'observait, un visage à l'une des fenêtres d'une vieille maison disparu lorsqu'il vit que je l'avais aperçu. Je sorti d'un pas silencieux de ma cachette. Une nouvelle explosion surgit et par réflexe, je me mis à sprinter, tel un animal traqué. Je n'avais jamais eu une telle force et j'en fus extrêmement surprise. J'adorais courir. J'avais gagné énormément de médailles pour ma vitesse durant mes années de lycée et pourtant jamais je n'avais ressentis ça. Il y eut plusieurs explosions, par la suite. Et chacune d'entres elles étaient accompagnées de cris incessant, se multipliant. Peu importe où je me dirigeai, je fonçai forcément dans un lieu de vie et de terreur.
Lors de ma course, mon pied glissa sur une pierre et s'ouvrit de toute sa longueur. Du sang s'écoulait sur le goudron et marqué mon passage d'un filet violet visqueux. Ma vitesse avait diminué et j'entendais la foule se rapprocher à grande vitesse. Je continuais ma route en boitant, observant les alentours à la recherche d'une sortie. Je pouvais apercevoir l'agitation dans les rues qui se dressaient au dessus de moi sur la pente de la montagne.
- C'est quoi ce bordel ? Râlais je intérieurement.Je me retournais régulièrement et scrutais les ruelles sombres, redoutant que l'on m'observe. Un coup de feu retentit à quelques mètres de moi.
- Lève les mains en l'air ! Cria un inconnu.
J'obéis, terrifiée. Les pas se rapprochaient lentement derrière moi.
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Le royaume des loups
ParanormalUn nouveau monde parallèle, une nouvelle vie, de nouveaux dangers. Les histoires d'horreur que vous racontent vos parents, deviennent maintenant réalitées. Mais une seule personne est choisie pour les découvrir, Alice Drator. D'une vulnérabilité imp...