[Les rebelles]

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Je ne bougeais plus et entendais les pas se rapprochaient lentement de moi.

- Qui es tu ? Demanda l'inconnu d'un ton sévère.

- Je vous en supplie ne me faite pas de mal. Bredoullais je.

- Je t'ai posé une question.

- Alice. Repondais je la tête basse.

Des mains se baladèrent sur mes hanches et sur mes jambes.

- Tu n'as rien. Baisse les bras et n'essaye pas de te transformer, je ne suis pas seul, toi si.

J'obeis en faisant un signe d'acquiescement. Il me retourne brutalement et me fait face. C'était un homme de la trentaine. Il était grand, chauve et possédait une barbe épaisse brune. Il me regardait sérieusement.

- Tu habites ici ?

- non. Repondais je, tremblante.

- Pourquoi tu es là ?

- Je ne sais pas, je suis perdue.

- Hum.

Il me fixa avec curiosité.

- Sais tu qui je suis ?

- Non.

- Je suis un rebelle.  J'imagine que tu as déjà entendu parler de nous ? De quel rang es tu ?

- Je...un rang ?

- Ta classe.

- Je ne sais pas...

- Tu travailles pour qui au juste ?! s'agaça t'il.

-Personne ! Je vous le jure, aidez moi. Je ne viens pas d'ici, j'ai peur...

- Tu dois être une esclave...Bon écoute, sois tu viens avec nous, sois tu dégages. On n'est pas là pour rigoler, on n'est pas des nounous mais on est contre cette ville donc...

- je viens avec vous ! M'exclamais je.

- Tant mieux petite. Maintenant tu te met pas dans mes pattes c'est clair ? Ose me faire chier et je te tue.

- Bien...

Il me scruta quelques instants et d'un pas lourd, se dirigea vers la forêt qui se tenait devant nous, de l'autre côté du mûr de barbelés, celui qui entourait la ville. Je le suivais sans trop réfléchir. Il me manquait trop d'éléments pour être indépendante. Les bruits de la ville derrière nous, devenaient presque chaotiques. Des foules criaient à l'aide.

- Excusez moi mais...

- Chut.

Il leva sa main, ordre de me taire, et pivota la tête à l'écoute. Le vent soufflait fort sur mes vêtements et le froid s'infiltrait, me picotait. Figée, je l'observais. Il a le nez fin et des yeux de chat verts. Sa barbe le vieillissait. Il se retourne dans ma direction, les yeux écarquillés.

- Tu es suivie ?

- Je l'étais.

- Le garde qui te suivait, il s'appelait comment ? Paniquait-il.

- Euh....Frog ? Non....froz...

 - Frotz.

Il sortit précipitamment un engin de sa poche. Un bouton rouge était en évidence, il appuya dessus brutalement. Il me pris le bras et me tira près du barbelé.

- Vous me faites mal...murmurais je, de peur de l'énerver d'avantage.

Il prends le barbelé de pleine main et l'envoi dans les airs, d'une force surprenante. Je reste bouche bée. Il a eu tellement d'aisance et de facilité pour arracher ce fer tranchant; c'est surhumain. Il me traine vers la forêt, en soupirant et au pas de course. Mon coeur s'arrête net. Une dizaine de loups et quelques hommes étaient apparus subitement devant nous. Je ne les avais même pas remarqué. Un jeune garçon d'une vingtaine d'années se précipita dans notre direction.

- Léon, content de vous voir.

- De même. Explique moi la situation. Demanda t'il tout en continuant de marcher rapidement.

- Plus de la moitié de la ville est occupée par nos hommes. Quelques affamés ont essayés de nous attaquer, mais heureusement on s'y attendait, on les a maîtrisé. Bafouilla le jeune, suivant de près son interlocuteur.

- des morts ?

- Non mais...

- Mais ? Interroga t'il en narguant le sourcil.

- Une dizaine de nos soldats sont blessés. Ils ont eu affaire avec un guerrier du roi noir.

- Frotz. Je l'ai sentie. Il suivait cette gamine tout à l'heure. Dit il en me tirant le bras pour me montrer à ses suivants.

Les loups trainaient derrière nous; comme un bouclier, ils nous encerclaient. On s'enfonçait dans la forêt.

- Pourquoi courir après une enfant ? Demande un autre homme, grand et maigre qui venait de s'avancer.

-  Je n'en sais rien. Cela signifie que le roi la veut et ça nous donne des avantages. Répondit Léon, l'homme à la barbe.

Je me laissais toujours tirer sans savoir où nous nous dirigeons. Une voix aiguë retentit dans les profondeur de la forêt où aucun oiseaux ne se faisaient entendre. Les explosions étaient plus discrètes mais les cris raisonnaient dans ma tête. Tous se sont immobilisés.
Une femme apparue d'un buisson. Brune aux grand yeux, d'un marron profond. On pouvait deviner les belles formes de son corps sous sa combinaison.

- Léon ! On a capturé le guerrier !

- Vraiment ?! Hurla le jeune de tout à l'heure. Volant la réponse du barbu.

- Oui Arthur. On l'a eu ce connard, enfin ! Mais on a tout de même besoin de renfort, il est imprévisible.

Léon me jeta dans les bras du grand mince et couru en direction de la jeune femme accompagné d'Arthur. Il cria une dernière fois avant de disparaître dans les ténèbres des bois:

- Sage, garde la pour moi et attends mon signal.





Le royaume des loupsWhere stories live. Discover now