Chapitre 1

40 3 3
                                    



Du sang. Des litres et des litres de sang. Dégoulinant le long de ses bras. C'était tellement réjouissant...les tuer...les démembrer...tout le plaisir qu'elle avait éprouvé à le faire...elle plongea sa main droite dans le torse d'une jeune femme et lui arracha le cœur. Oh mon dieu, c'était si boooooooooon...Les murs étaient tâchés par cette si belle couleur, ce rouge grenat, comparable à une pièce de velours. Jonglant machinalement avec l'organe dans sa main, elle avança à travers les corps, lorsqu'une pression sur son épaule l'arrêta. Elle se retourna. Et un sourire empli de folie se dessina sur son visage.

-Duncan, mon cher ! Je suis si contente que tu sois là !

Un râle retentit. Silencieusement, Duncan glissa vers le bruit et écrasa la gorge du survivant avec son pied.

-Il t'est impossible de faire proprement ton travail ? Je suis fatigué de devoir achever à chaque fois ce que tu as commencé.

-Ne sois pas jaloux, la prochaine fois je te laisserai quelques proies avec lesquelles jouer !

Il regarda autour de lui. Cela devait être un chouette bureau. Avant l'arrivée d'Alice. Observant le carnage, une chanson lui vint à l'esprit, qu'il chantonna sans y prêter grande attention.

-Sunday, Bloody Sunday...

-Oh non, nous sommes dimanche aujourd'hui ?! , s'exclama Alice. J'avais promis à Luis d'aller chercher son chien chez le toiletteur...

Il la regarda sans rien dire. Cette femme le dégoutait. Mais bon. Il devait reconnaître qu'elle était efficace. Et puis, elle faisait le sale boulot à sa place, donc il n'avait pas réellement de raison de se plaindre. Une vibration. Il regarda son téléphone. Un message du patron. Il voulait les voir. Tous les deux. S'apprêtant à interpeller la psychopathe pour lui dire de revenir, il s'arrêta sur un détail, agacé.

-Alice.

-Oui mon chou ?

-Qu'est-ce que tu tiens dans ta main droite ? , lança-t-il, accusateur.

-Un petit cadeau pour Francis, répondit-elle, enjouée.

-Tu sais très bien que le patron déteste lorsque tu l'appelles par son prénom.

Elle ne l'avait pas écouté. Encore une fois. Mais bon, elle ne cherchait pas à le tuer, alors autant ne pas se retrouver sur la liste de cette dégénérée. Cela aurait été ennuyeux pour la suite. Et puis, du moment qu'il touchait sa prime de fin de mois, il pouvait bien supporter de tenir en laisse le chien du patron, même si celui-ci était particulièrement déchaîné.

-On doit rentrer au siège, dit-il à Alice.

-Déjà ? Mais on commençait à peine à s'amuser ! , répondit-elle en lui prenant la main, qu'il repoussa aussitôt.

Pourquoi la ramener maintenant ? Il y avait encore tellement de choses à faire avec ces cadavres fraichement tués ! Elle jeta un regard de supplication à Duncan, mais celui-ci l'ignora et partit. Elle détestait quand il faisait ça. Quel rabat-joie...rageusement, elle donna un coup de pied dans une chaise, la faisant valser à travers la pièce et s'écraser sur des corps. Elle s'approcha discrètement de l'un d'eux, commença à planter un couteau dans la nuque et...

-Alice !

Elle se releva d'un bond et retira l'arme d'un air faussement innocent, laissant couler le liquide vermeil en dehors du corps. Tiens, elle ne l'avait même pas vidé de son sang...cela renforçait le sentiment d'inachevé en elle, mais, le regard dur de Duncan la transperçant, elle rangea le couteau dans son étui, posant momentanément le cœur, et le reprit quelques instants plus tard, sous les yeux blasés de son coéquipier.

ContactOù les histoires vivent. Découvrez maintenant