A.P 2

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Les rayons de soleil qui frappent mes yeux me font réaliser que j'ai dormi un peu trop tard, mais quelle heure est-il ? Oh oui dans la fatigue hier, j'ai omis de fermer la fenêtre de ma chambre quel boulet je fais. Je me sens mal ; à chaque fois que je m'endors étant en colère, je me réveille avec cette boule au coeur, cette boule qui me donne des envies de tout casser ; mais non, je ne peux me permettre ce luxe.

Étant donné qu'il est huit heures passées, je ne vois pas la nécessité ni l'intérêt de me rendre en classe aussi en retard, et de toutes les façons j'ai une permission. De ce fait je peux m'offrir une journée tranquille à la maison, sans personne pour m'agacer ; surtout qu'à cette heure-ci, mon père doit déjà être à l'hôpital.

Je descends les marches qui mènent à la cuisine pour me préparer un bon petit déjeuner, et là surprise des surprises, mon père est entrain de cuisiner. Quelle chance, me dis-je sarcastique. Il daigne enfin sortir ses yeux de ses casseroles et me voit adossée sur une chaise et sans dire un mot il se remet aux fourneaux ; il n'espère quand-même pas que tu vas lui faire la révérence après ce qui s'est passé hier, me souffle ma très chère conscience avec qui je suis parfaitement d'accord.

— tu ne vas pas en classe aujourd'hui ?

— wow quel accueil monsieur mon papa.

Petite, j'adorais appeler mon père comme ça à chaque fois qu'on se disputait.

— ça ne répond pas à ma question, poursuit-il imperturbable.

— peut-être que je n'ai tout simplement pas envie de répondre à ta question. Tu as déjà pensé à cette possibilité ?

Moi qui croyais avoir la chance de passer une journée tranquille, on peut dire que tout est fichu maintenant. Je prends un bol que je remplis de céréales accompagné d'une bonne quantité de lait frais, le petit déjeuner parfait pour moi. Bien qu'autrefois je me serais permise des aliments plus consistants que ça, aujourd'hui je dois faire attention à ce que je mange, pour ne pas chopper du diabète comme maman ... pendant que je suis entrain de savourer mon petit déjeuner, papa lui s'accélère dans sa cuisine, comme si nous allions recevoir un ou devrais-je dire plusieurs invités.

— tu vas bouger tes fesses de là ou pas ? Lâche mon père d'un air furieux.

Je ne comprends pas son attitude, ni pourquoi il tient tant à ce que j'aille en classe ce n'est pas comme s'il s'inquiète réellement pour mon avenir. Dans tous les cas, je fais exprès d'ignorer sa question et continue à manger encore plus lentement. Tout d'un coup, une fille d'à peu près mon âge sort du couloir, une serviette attachée autour de la poitrine, avec des allures de pétasse bon-marché ; j'ai vraiment du mal à accepter ce qui a pourtant l'air évident.

Ne m'ayant pas encore remarqué, elle se dirige vers mon père qui lui, est entrain d'étouffer de gêne.

— Alors bébé tout ça c'est pour moi ? Dit-elle, séductrice.

Je regarde mon père qui reste immobile face aux attouchements de cette fille, espérant peut-être pouvoir se racheter de cette manière. J'ai envie de crier mon dégoût, de cracher mon mécontentement mais de ma gorge aucun son ne sort. Une douleur indescriptible transperce ma poitrine, comme si quelqu'un était entrain de me broyer les intestins avec un tournevis.

Finalement cette demoiselle daigne remarquer ma présence, mais elle ne dit rien, et rejoint mon père dans son silence absolu. Okay! puisqu'ils n'ont rien à me dire autant que je me barre d'ici.

Je remonte les escaliers qui mènent à ma chambre en courant, et n'y faisant même pas dix minutes je redescend aussitôt mon sac au dos, un Jean, un blazzer et des baskets aux pieds, prête pour aller en cours bien qu'il se fasse très tard ; je sors sous le regard impuissant de mon père, qui sait parfaitement qu'il n'est pas en droit de me demander quoi que ce soit.

Amizade Perd|daOù les histoires vivent. Découvrez maintenant