Amizade Perd|da

A.P 9

Je promets, j'ai essayé .. Oui ! J'ai vraiment essayé de mettre ce vêtement qui est censé mettre les formes d'une femme en valeur, communément appelé robe, hélas je n'y suis pas arrivée. Et voilà tout le drame de ma vie : ne pas savoir faire des compromis quand il le faut. Mais bon, je ne suis pas tout de même arrivée nue à la fête bien que ça ne m'aurait pas tellement dérangé.

Un pantalon taille haute de couleur jaune moutarde avec une corde que j'ai nouée et des poches latérales, me sert pour recouvrir mes cuisses et mes jambes. Bien qu'il n'était pas forcément nécessaire de recouvrir ma poitrine presque inexistante, je l'ai quand même fait avec un t-shirt démembré blanc ; le tout est magnifié par mon manteau mi-jaune mi-noire. Moi porter des talons ? La blague ! J'ai mis mes espadrilles blanches, il ne manquerait plus que j'aille m'écrouler devant la moitié de la classe.

Pour ce qui est de ma coiffure, j'ai d'abord opté pour une queue-de-cheval mais c'était tellement mal réalisée, en plus avec mes cheveux qui ne sont pas très longs ; je l'ai tout de suite défaite. C'est donc une tresse de côté qui maintient mes cheveux acajou en place.

Je me sens ridicule placée ici à attendre ce chère Nils, mais bon, c'était ça ou devoir supporter la tronche de mon père et bien sûr, le choix n'était pas compliqué à faire. D'ailleurs, Nils a voulu venir me chercher à la maison mais la grosse cruche que je suis a méchamment décliner son offre. On a donc convenu qu'il viendrait me chercher à quelques mètres du lieu où va se dérouler la fête, vu qu'il a insisté pour qu'on fasse notre entrée ensemble.

Les phares d'une voiture qui se dirige visiblement vers moi me brouillent carrément la vue, ça doit être Nils. Je vérifie que rien ne cloche dans ma posture le temps que ce-dernier gare.

— comment je suis bluffé, dit la personne en se dirigeant vers moi.

Étant plus proche de moi, je constate qu'il ne s'agit pas de Nils, mais de Charly. Je suis tellement choquée que je ne parviens pas à parler.

— c'est quoi cette tête ? Ne me dis pas que j'ai encore une tête de chien aujourd'hui, clame-t-il en souriant.

Je pouffe de rire. En effet la dernière fois que j'ai vu Charly, j'étais tellement anxieuse que je lui ai dit qu'il avait une tête de chien, pour qu'il arrête de bavarder.

— mais non... tu as une tête de bouc aujourd'hui.

Charly change de mine, laissant voir qu'il est vexé par ma remarque. Cette expression sur son visage me fait encore plus rire.

— génial ! Maintenant les gens croiront que je suis un clown qui donne des spectacles en pleine rue, sans même être payé.

Il se met à rire mais ne le trouvant pas drôle, j'esquive sa remarque.
Il remonte dans sa voiture puis vient garer devant moi. Lorsqu'il redescend, il m'attrape par la main.

— on y va, dit-il en ouvrant la portière du côté passager.

Je retire ma main de son emprise, étonnée.

— aller ? Mais où ?

— à la fête de Zack. C'est bien là-bas que tu pars non ?

— à quel moment j'ai dit que j'allais à une fête ? Et d'ailleurs c'est qui Zack ? Demandé-je agacée.

— je te savais ignorante des événements de la classe, mais pas à ce point, répond-t-il moqueur.

— Vas droit au but tu veux ?

Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai du mal à rigoler avec Charly, qui fait pourtant de son mieux pour se rapprocher de moi.

— eh ben Zack c'est notre camarade et lorsque hier je t'invitais, c'était pour aller à son anniversaire justement.