A.P 12

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Dans ma tête tout se mélange ; je me suis couchée hier la gorge nouée ne comprenant pas ce qui se passe. Je me disais que cette histoire n'était qu'une farce et qu'une fois réveillée ce matin, tout serait redevenue normale ; mais non ! Il est là, paisiblement endormi sur le sofa, mon chère frère… Depuis hier soir aucun de nous n'a parlé à l'autre ; il est si arrogant et imbu de lui même, il se prend pour le chef à peine installé. J'ai souvent entendu que les liens du sang sont les plus forts et que lorsque deux personnes partagent le même sang, il y'a comme cette sorte de connexion entre elles. Mais moi je ne ressens rien pour ce bâtard tout au contraire, il me passe en travers de la gorge.

Une fois de plus, mon père m'a déçu. Je ne peux lui reprocher d'avoir eu un enfant avant de rencontrer maman mais au moins, il aurait pu me le dire. Et quel genre d'enfant ne cherche pas son père alors même qu'il sait où il vit ? Je trouve cette histoire bizarre franchement. C'est vrai que j'ai parfois secrètement nourri l'idée d'avoir un aîné, fille ou garçon, qui prendrait soin de moi de sorte à ce que je ne sente pas toujours que le bien-être de ma famille repose sur mes épaules. Cependant, je n'espérais pas que les choses se passeraient ainsi. Et lorsque Maddy l'apprendra ? Comment réagira t-elle ? Mon père est vraiment une racaille, et dire que je m'en voulais de l'avoir toujours mal traité.

Comme pour me faire revenir sur terre, un bruit provenant de la cuisine me fait sursauter. Je me dirige vers la porte lorsque mon frère dont j'ai oublié le prénom me lance un coussin en pleine figure.

— Non mais t'es fou ! M'écrié-je énervée.

Contre toute attente, il se contente de se retourner comme si je parlais au vent. Il me soûle vraiment lui et rien que pour ça, je ne compte pas en rester là. Je retire le drap sur lui et lui dose le même coussin sur la tête et puisqu'il ne réagit pas sur le coup, je me jette sur lui et lui pince le bras.

— Dé …

Je me retrouve dos à terre avant même qu'il n'ait terminé sa phrase. Je cherche à me relever quand tout d'un coup il bondit du sofa puis se met à quatre pattes au dessus de moi. Cette position est d'autant plus gênante qu'elle n'est inconfortable ; intérieurement la peur s'empare de moi mais je fais l'effort de ne rien laisser paraître.

— Quitte de là ! Hurlé-je agacée.

— C'est toi qui m'a provoqué je te signale.

J'essaie de me débattre de son emprise mais la force que contient son corps frêle est juste impressionnante. Je me surprend à envier sa copine ;

Tu ferais mieux de chasser ces pensées bizarres de ta tête Dalya

Pour une fois je suis d'accord avec toi madame conscience.

— Pourquoi tu m'as balancé le coussin sur la figure d'abord ?

Cette fois-ci je suis plus calme. Je ne sais pas pourquoi, je ne parviens simplement plus à me mettre en colère.

Il a l'air de prendre conscience de la gêne que suscite cette position car il se relève précipitamment et porte son T-shirt tout en me scrutant du regard.

— J'ai besoin de quatorze heures de sommeil pour être en forme moi alors prochainement pas de bruit à sept heures du mat'*. Pigé ?

Sans que je ne puisse articuler un seul mot il m'ébouriffe les cheveux avec sa main gauche et ne prêtant pas attention à ma réaction, se dirige vers les toilettes. Stop ! Il se dirige vers MES toilettes… mes toilettes à moi. C'est lorsqu'il pose sa main sur le poignet de la porte que je comprend qu'il n'est pas entrain de blaguer.

Amizade Perd|daOù les histoires vivent. Découvrez maintenant