Règle n°2 - Voler pour vivre

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Je scrutai le marché d'un oeil attentif et vis le marchand de viande. Parfait cette semaine sera une bonne semaine.

Je marchai jusqu'au stand du marchand le plus discrètement possible, lançant des regards de tous les côtés. Une fois à côté, j'essayai de paraître la plus naturelle possible et je dirigeai discrètement ma main vers une belle poitrine de porc.

J'arrachai vivement le morceau de viande et le fourrai dans mon sac. Je m'éloignai ensuite du stand serrant dans mon sac le repas de ce soir.

Soudain j'entendis des cris et des protestations provenants du marché.

- Merde, dis-je en serrant les dents.

J'accélerai le pas pour atteindre ma maison sans me faire voir mais derrière moi, les cris se rapprochaient. Je courrai maintenant dans les ruelles pour échapper au marchand qui avait remarqué la disparition du bout de viande. J'aperçu enfin ma maison. Je rentrai dedans sans me poser de questions et claquai la porte.

Je m'adossai essoufflée à la porte en reprenant ma respiration. Mes parents étaient tous les deux assis sur la petite table en bois qui trônait au milieu de la plus grande pièce de la maison. Aucune décoration n'était présente pour utiliser le moins possible de ce petit espace.

Tous les deux me regardaient avec de petits yeux dont l'âge avait laissé les traces.

- Tu es encore allé au marché ? me demanda mon père sans quitter sa soupe des yeux.

J'acquiesçai en montrant mon sac.

- Tu vas nous attirer des ennuis si tu continues. Voler ici, c'est pire que mourir, dit-il en machant quelques feuilles de salade. Et encore comment peut on voler alors qu'il n'y a rien.

Je haussai les épaules pour toute réponse et m'installai à côté d'eux.

- Montre ce que tu as ramené, dit ma mère en tendant les mains vers mon sac.

Je sortis lentement la viande de mon sac comme pour savourer ce moment de victoire. Les yeux de ma mère s'illuminèrent à la vue du morceau que je tenais entre mes mains.

Elle me l'arracha presque des mains et se dirigea vers le fond de la pièce pour allumer un feu. Sans un mot.

- Reste ici pour le reste de la journée. Va pas t'attirer d'ennuis dehors, me dit mon père.

Je me levai et m'allongeai dans un coin de la pièce. Ma mère toujours près du feu n'adressait toujours aucun mot à personne.

Je me réveillai à cause de grands coups frappés contre la porte en bois. Je me redressai au moment où mon père ouvrait la porte. Des hommes en uniformes entrèrent et me fixèrent.

Je savais que j'allais payer pour tous ces vols.

The Rule - Parmis les loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant