La Guerre des Clans - The Raven with the Sheep

Chapitre 4

↑Nuage de Givre↑

ɴᴜᴀɢᴇ ᴅᴇ ᴍᴏᴜᴛᴏɴ se réveilla en sentant une patte s'enfoncer dans son flanc. Il poussa un feulement contrarié et repoussa Nuage d'Abeille, qui dormait presque sur lui. Le jeune novice regrettait la pouponnière, ou personne ne risquait de le frapper en plein milieu de la nuit pour le réveiller. L'apprenti se leva : autant faire quelque chose, maintenant qu'il était réveillé. Tout en zigzaguant prudemment entre les litières de ses camarades endormis, il se dit qu'il devrait se faire un nid à l'écart, comme Nuage de Corbeau. Sauf que lui, il a une excuse : c'est un ancien solitaire.
Une fois dans la clairière, il aperçut des guerriers discuter. Au vu de leurs mines graves, Nuage de Mouton se glissa dans un buisson de ronces pour ne pas perdre une miette de la conversation.

«Vous croyez que c'est lui ? miaula Vif-Éclair.

– Qui d'autre ça pourrait être ? soupira Plume d'Argent.

– Il a survécu, c'est un miracle, fit remarquer Poil de Charbon.

– Sera-t'il comme son père ? reprit Vif-Éclair.

– Vas-tu arrêter de poser des questions auxquelles on ne peut pas répondre ? C'est son fils, certes, mais il peut hériter du caractère de sa mère.

– Il hérite du sang froid de son père, en tout cas, soupira Poil de Charbon. Espérons qu'il n'hérite pas du reste.»

Les buissons remuèrent tout près de Nuage de Mouton. Il aperçut alors Nuage de Givre qui sortait de la clairière pour faire les besoins. Son aîné sembla le repérer, si bien qu'il se glissa dans le buisson de ronces.

«Qu'est-ce que tu fais là ?» s'enquit-t'il, plus curieux que hostile.

Nuage de Mouton n'eut pas le temps de répondre.

«Nuage de Givre ? fit Plume d'Argent, incrédule.

– Oui, c'est moi !» répondit l'apprenti en poussant Nuage de Mouton plus loin dans les ronces.

Le novice s'extirpa du buisson, puis trotta vers les guerriers.

«Va dormir, miaula Plume d'Argent.

– C'est ce que j'allais faire !»

Nuage de Givre salua son père, puis s'en fut dans le repaire des apprentis en jetant un dernier coup d'œil au buisson de ronces.

«On devrait clore cette conversation, avant que certains entendent plus que ce qu'ils devraient savoir, suggéra Poil de Charbon.

– Oui, de toute façon, on verra bien, renchérit Vif-Éclair.

– Dans ce cas, allons dormir, nous aussi», conclut Plume d'Argent.

Nuage de Mouton attendit que les guerriers aient rentré dans leur tanière pour se tortiller, essayant tant bien que mal de s'extirper des ronces. Il aurait pu m'enfoncer moins profondément ! Je parie que c'était pour m'énerver, songea-t'il, furibond. Le novice blanc finit par s'en sortir en laissant quelques énormes touffes de poils blancs au buisson de ronces. Il s'empressa de rejoindre la tanière des apprentis, et se lova dans son nid pour s'endormir aussitôt.

***

Nuage de Corbeau se réveilla aux première lueurs de l'aube. Il s'assit dans son nid, la fourrure en bataille, et entreprit de faire sa toilette en écoutant les autres novices converser en s'éveillant petit à petit.

«On a l'impression que tu as passé ta nuit dans les ronces !» gémit Nuage d'Abeille en se tortillant pour essayer d'attraper une épine qui s'était plantée dans sa fourrure.

Pour toute réponse, Nuage de Mouton marmonna quelques injures indisérables. Nuage de Corbeau se retint de soupirer. Qu'est-ce qu'il était énervant ! Et c'est avec lui que je serais coincé pendant tout mon apprentissage.
Le novice slaloma entre les nids, tête et queue hautes, ignorant les deux autres.
En arrivant dans la clairière, il remarqua aussitôt Nuage de Rose, qui courait vers lui. Oh non, pas elle !
Nuage de Corbeau ne pouvait plus respirer : elle n'arrêtait pas de le coller, encore plus que les autres.

«Tu es réveillé de bonne heure», ronronna-t'elle en lui tournant autour.

Le novice gris foncé acquiesça silencieusement, ravalant une réponse cinglante.

«Tu veux chasser ? Pelage de Saule veut chasser, reprit-elle.

– Non, merci, je préfère d'abord être sûr d'avoir la bonne technique.

– Si tu veux, je te montre ! pépia gaiement la novice.

– Non, non, je t'assure, je veux que ce soit Étoile Cendrée en personne qui me le montre !

– Oh, dans ce cas... marmonna-t'elle, déçue.

– Désolé, Nuage de Rose», miaula-t'il d'un air qu'il espérait désolé.

L'apprentie au pelage crème foncé ronronna bruyamment, ce qui exaspéra au plus haut point Nuage de Corbeau, qui recula.

«Je vais faire connaissance avec les anciens, salut», ajouta-t'il, pressé de s'en aller.

À cet instant, Nuage de Corbeau aurait tout donné pour s'éloigner de son aînée, mais lorsqu'il pénétra dans le repaire des anciens, il regretta aussitôt.

«N'est-ce pas là le fameux nouveau ? fit un vieux mâle blanc en levant la tête.

– Je n'ai senti personne, répliqua une femelle grise tout aussi vieille que son congénère en posant ses yeux argentés sur Nuage de Corbeau.

– Forcément, tu ne sens rien, marmonna l'ancien.

– Bonjour, je suis Nuage de Corbeau, miaula le novice en se dandinant une patte sur l'autre.

– Ça, on le savait, railla la vieille femelle.

– Rohh, tu veux arrêter de gueuler, Sans-Truffe ? marmonna l'ancien. Bonjour, petit. Moi, c'est Demi-Griffe, et pour cause !»

Il leva la patte et sortit ses griffes, qui étaient minuscules.

«Litière», fit Sans-Truffe.

Nuage de Corbeau pencha la tête sur le côté, incrédule.

«Elle veut que tu changes sa litière, traduisit Demi-Griffe, et moi aussi, d'ailleurs. Dans les Clans, les apprentis s'occupent des anciens», ajouta-t'il devant la mine déconfite du novice.

Nuage de Corbeau haussa les épaules et entreprit de faire un tas de litière sale, qu'il fit rouler dans la clairière. Il fit rouler le tas jusque dans la forêt, où il ramassa de la mousse fraîche.
Le novice revint au trot dans la tanière des anciens, la mousse dans la gueule. Il posa son tas au sol et entreprit de garnir les nids avec.

«Voilà ! fit-t'il, une fois son travail terminé.

– Merci, petit, miaula Demi-Griffe. Toi, t'es aussi serviable que ta mère.

– Je me rappele de son odeur, intervint Sans-Truffe.

– Mais oui, c'est ça !»

Nuage de Corbeau emprofita de leur inattention pour s'extirper de la tanière des anciens. Ils sont fous à lier. Ils doivent me confondre avec un autre, mes parents étaient solitaires, et rien d'autre.

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Heya ! En fait, j'vais ralentir le rythme en attendant les vues x). À voir !