Au commencement l'attente. L'attente toujours, terrible attente.Et tout doucement, l'angoisse qui s'installe. Le jour trop éclatant d'abord. Le soleil brûlant sur ma peau. Les yeux piquants, larmoyants. Le corps las. Les jambes flageolantes. Les rayons sévères, cruels, sans merci pour mon corps affaibli.
Ensuite, l'obscurité grandissante. Les ténèbres qui progressent. Le noir qui envahit tout, toujours plus intense, plus impitoyable. Mes mains tremblent. J'ai toujours eu peur du noir. Dans ma tête, que de peur. Le jour a disparu. Et avec lui l'espoir. Reste l'attente.
Dans cette cache depuis des heures, j'attends. Quoi ?
Moi même, je ne sais plus.
Je me souviens juste des paroles de Mentor « planque toi Sacha, et ne bouge pas, surtout pas, ce soir les choses peuvent changer ».
Je sais que j'ai intérêt à obéir. S'y opposer est trop dur, j'y ai perdu plus qu'un bout de peau, une partie de mon innocence. Des souvenirs gravés à jamais. Des choses qu'on n'aurait pas du connaître. Pas du voir. Ce n'est pas pour les enfants, même les grands enfants et pourtant je m'y suis jeté à corps, et surtout âme, perdus.
Machinalement je caresse les cicatrices sur mon avant bras. Elles ne disparaissent plus. Il est trop tard.L'angoisse qui progresse, aussi vicieuse qu'un serpent avant d'attraper sa proie. J'étouffe, j'esquisse un mouvement mais me ravise, « ne pas bouger, courage Sacha ». J'ai de la volonté, ou du moins je l'espère.
Je me demande comment j'en suis arrivé là, à me cacher dans un trou humide. J'ai peur de me savoir responsable. La vie ne me fait pas de cadeaux pourtant.
Au moins je suis à l'abri des regards, personne ne pourra me trouver, enfin ... c'est ce qu'on m'a dit. C'est ce pour quoi je prie intérieurement. Je ne vais ni à la messe, ni ailleurs. Je prie une autre étoile. Celle de mon cœur à jamais.
Je commence à avoir le souffle court, la gorge nouée. « Mais pourquoi? Pourquoi Sacha, pourquoi tu es là, comme un rat dans son trou, à frémir ? » J'aimerais dire que ce n'est pas de ma faute. Que la vie s'acharne. Qu'elle est plus forte. Mais l'est-elle vraiment ? Ou bien serait-ce la mort ?
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Encore une partie
Short StoryUn cache cache, mon cache cache. Ce n'est pas un jeu pour les enfants. Merci pour votre soutien.