CHAPITRE 3 : Le début de la fin

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Ce bruit qui résonne si fort. Dans la rue. Dans ma tête. Des casseroles s'entrechoquant. Des dents claquantes. Des portes battantes.

Le début de la fin. Ou plutôt une sorte de commencement. La partie devient sérieuse.

Et puis plus rien, le silence. Assourdissant. Étouffant. Terrible présage. Menace imminente.

Ils savent où je suis.

De longues minutes passent. Je n'attends plus, je les attends. Ceux qui viendront mettre fin à ce calvaire. Peut être ne sont ils pas si méchants. Peut être que leur action est la bonne. Je suis déjà en train de céder. De me laisser convaincre. J'ai si peur.

On dirait un enfant.

Toujours rien. Et c'est encore pire. On a beau savoir que quelque chose va arriver, l'attendre sans savoir quand précisément, est terrible et on sursautera au moment fatidique. Les aiguilles vont piquer mais cela surprend toujours, du moins au début.

Je tends l'oreille, aucun bruissement. Finalement, je semble être encore seul. Ou me battre contre des ombres. Je respire tout doucement. Ce n'est pas si terrible. Peut être que la nuit passera vite.

« Arrête d'être parano Sacha, tu es ridicule. » mais au fond de moi je sais que je ne le suis pas tant que ça.

Comment expliquer que l'on sente la fin arriver ? Même au moment où l'espoir pourrait ressurgir, une déferlante sombre vient le tuer dans l'œuf, peut être abrège-t-on ainsi ses souffrances. L'espoir n'est qu'un leurre. Il n'y a pas de pauses dans ces parties là.

Ma respiration ne se calme pas, le froid m'étouffe. Je reste caché. Je joue. Je suis en phase de gagner. Mais cela ne me plait guère.
Je veux rentrer, être un enfant insouciant, « mais tu ne l'as jamais été Sacha », c'est vrai. Pourtant cette nuit, je ne suis qu'un enfant, priant pour que le jour se lève. Un enfant qui attend désespérément sa mère. Vainement. Un enfant avec trop de problèmes. Un enfant isolé, apeuré.

Des pas !

Oui des pas, je les entends, ils s'approchent.

Quelques mètres tout au plus.

Je tremble dans ma planque. Suis-je assez caché ?

Je bloque ma respiration, ils passent.

Leurs pas se confondent bientôt avec le silence.

Je sors un œil. Personne. Ils sont ailleurs.

Parfait.

Je me décale.

Mes muscles tétanisés n'en demandaient pas moins. Je me dresse sur le bas côté et j'observe les ténèbres, impénétrables, comme un rideau nous séparant d'un autre monde, inaccessible. J'ai quitté ce monde réaliste depuis longtemps maintenant. Il me parvient par vagues, de plus en plus infimes.

Je fais quelques pas hésitants.

Encore une partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant