6 (partie 2)

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Deux ans auparavant



        Il faisait sombre, l'air était lourd, mes yeux avaient du mal à s'habituer à l'obscurité et pourtant je continuais de marcher, je ne pouvais pas me retourner, je ne pouvais même pas faire une pause pour espérer reprendre mon souffle. Et s'il me suivait?

        C'était la première fois que je faisais ça, que je le laissais, que je choisissais pour moi et que je fuyais. J'étais à la fois terrifiée et en paix. J'étais enfin libre. A cette pensée mon sourire sur mon visage s'agrandit et je marchais plus vite à la limite de courir. J'étais pieds nus, avec ma tenue pour dormir. Je n'avais même pas d'affaire, seulement mon téléphone.


      L'air me caressait le visage et faisait doucement voler mes cheveux qui étaient violets à cette époque. Je me souviens de cette brise, de ce calme. Je me souviens de m'être arrêtée, d'avoir levée mon visage en l'air pour respirer l'air de ma liberté. J'étais si heureuse, et je savais que plus personne ne pourrait jamais m'arrêter.


   Je me trompais. Lourdement.


     Je me souviens de cette brise, je me souviens de ce calme. Puis je me souviens de mes cheveux tirés en arrières. Douleurs. Cris. Larmes. Haine. Honte. C'était donc comme ça que ma vie allait s'arrêter?

    Mon visage toujours agrippé par mon agresseur par les cheveux était tout près de Lui. Je sentais son souffle sur mon nez. Ce souffle écoeurant. Alcoolique. Enflure. Haine. Honte.


   Mon corps entier tremblait. Etait-ce de peur ou de rage? Encore aujourd'hui je me pose la question. Il continuait de m'agripper les cheveux, il les tirait encore plus fort tout en sachant que ça me faisait souffrir. Il aimait ça. Il vivait pour ça. Il jouissait grâce à ça. La douleur le représentait, l'animait, l'enveloppait.


   Et je n'étais que l'objet qui lui permettait d'assouvir tous ses fantasmes.

   Je me souviens de sa bouche se rapprochant de mon oreille, amenant avec Lui son haleine d'alcoolique. Puis il me me murmura avec une sensualité qui me donna envie -qui me donne encore aujourd'hui- de vomir.


   — Où vas-tu princesse? Tu sais que je suis triste quand tu n'es pas à mes côtés.


    Je savais sans même le regarder qu'il avait un sourire des plus amères. Si je rentrais avec lui ce soir, ce serait probablement la dernière fois que je sentirais l'air sur mon visage. L'air tout court.


— Tu as perdu ta langue bébé?


  J'étais tétanisée, j'étais effrayée. J'allais mourir aujourd'hui. Je le savais, je le sentais et je ne savais pas quoi faire. Personne ne m'a jamais préparé à fuir quelqu'un qui veut vous faire du mal.

   Le pire dans tous ça était le fait que personne aux alentours n'a daigné bouger son doigt pour m'aider. Personne ne s'est dit en me voyant agrippé par les cheveux, la douleur sur mon visage, les larmes aux coins des yeux, terrorisée, que je voulais être aidée. J'étais seule face à mon sort et je ne savais pas comment j'allais m'en sortir cette fois-ci.


— tu veux m'abandonner? Tu ne m'aimes plus?

Il me murmurait ça avec un calme qui m'effrayait.


   Habituellement il était le premier à me sauter dessus, le premier à me jeter des objets aux visages, sur le corps. J'avais encore plus peur de son calme. C'était beaucoup trop étrange pour que ça cache une gentillesse.


   Je n'osais pas me retourner, mes os et mes muscles entièrement tendus face à sa main qui descendait vers des parties de mon corps qui à force d'être touchées par lui m'écoeurait au point de me faire vomir pour qu'elles disparaissent et qu'il n'ait plus jamais à les toucher.

— qu'est-Qu'est-ce que tu fais ? Ne-Non, s'il te plait. Ne-Non je t'en supplie.

Je le suppliais tandis qu'il me tirait pour aller dans une ruelle.


   Il me regardait avec le même regard que d'habitude, cette même étincelle folle, ce même sourire amer, cette même excitation de me violer.

   Et comme d'habitude je le regardais larmoyante. Désespoir. Haine. Honte.

  Il me retourna contre un mur en brique sale, me leva mon tee-shirt avec sa main gauche pour prendre mon sein gauche à pleine main. Avec sa main droite il défit ma ceinture, il baissa mon pantalon. Tout ça avec une lenteur et une douceur qui me traumatisait.

   J'allais souffrir pour avoir tenté de fuir, il allait me le faire payer, ce soir, demain et tout le reste de ma vie.


  Il baissa mon pantalon au niveau de mes chevilles, un court instant il dû donc enlever sa pression sur ma poitrine et baisser entièrement mon pantalon. Je savais que ce moment était celui où je pouvais reprendre mon souffle, me préparer pour la suite. J'avais tellement l'habitude.

   Puis comme à chaque fois, il revint derrière moi. Sa main gauche se mit cette fois sur sur mon sein droit et sa main droite baissa son pantalon à lui juste au niveau des genoux. Il me prenait pour sa salope. Pour celle qu'il pouvait baiser en plein milieu de la rue, en pleine soirée, avec autant de monde.


   Je ris intérieurement rien qu'en pensant à ces gens qui ont vu mon regard, qui ont vu ma détresse et qui ne m'ont pas aidé. Pas une seule seconde. Haine. Dégout.

   Je ne bougeais pas, je ne voulais pas en plus qu'il me frappe, qu'il me défigure encore. Je m'extirpais de mon corps, me cachait dans un bout de mon cerveau et attendit que ça passe. Mais mon corps n'était pas dupe et malgré mes tentatives, la douleur était présente.


  Me diriez-vous c'est normal, quand quelque chose rentre en vous sans votre consentement, sans l'envie. Evidemment que ça fait mal. Mais Lui prenait mes bruits comme du plaisir, comme une manière de lui montrer que j'aimais ce qu'il me faisait. Et cette fois-ci encore, il me broya l'entièreté de mon corps, en me salissant, en me pilonnant si rapidement que je pensais à la fois vomir et tomber dans les pommes.


— ça tu vois, c'est pour avoir essayé de partir avec mon gosse.


    Peur. Tétanie. Dégout. Honte. Et comme d'habitude, je me suis laissée faire. Je l'ai entendu prendre du plaisir à me violer à travers ses râles d'hommes es cavernes et moi j'attendais, en me disant que demain j'essaierai encore, et encore. Jusqu'à ce qu'un jour ça marche, ou que je perde la vie.





   Ce monstre n'aurait jamais pu avoir mon enfant.














Bon dans ce chapitre il y a un essai pour ecrire d'une nouvelle manière, je ne sais pas encore si ça me plait mais dites-moi ce que vous en pensez !

Dites-moi aussi ce que vous avez pensé de ce chapitre, vos impressions et vos ressentis ça me ferait super plaisir !

Mon intime étrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant