Le démon angélique

Chapitre 7 : Tensions en vue

Je suis fixée de tous, à part David, ils crient bien haut et fort : 《 le bisou ! Le bisou ! Le bisou !》
Je crois que je me suis rarement sentie aussi gênée de toute ma vie. Je ne vous parle bien sûr pas de l'attitude de Caleb qui ne fait que me provoquer et ne cesse de me rappeler que la semaine n'est pas terminée et que je dois encore faire ce qu'il me demande.
Fichu pari !
Les acclamations se font de plus en plus fortes, le regard de Caleb devient plus insistant. Avoir le visage de Caleb aussi proche de moi est une tentation irrésistible...pour ne pas lui mettre de baffe. Ce n'est pas vraiment le baiser dont je rêve, mais je ne vais pas me démonter maintenant. Tant pis ! Je prends mon courage à deux mains, me penche vers Caleb et prend ses lèvres avec les miennes.
Je m'attendais à tout sauf à de la douceur de sa part, le baiser était tendre mais passionné. Je m'étais laissée emportée et c'est lui qui rompit l'échange.

J'étais rouge pivoine.

Et je compris.

Comment avais-je pu être aveugle à ce point sur mes sentiments ? Je me sens tellement bien avec Caleb, je le considérais comme mon ami le plus précieux, mais je remarque que je souhaite bien plus. Mes battements qui s'accélèrent quand je le vois, cette sensation de vide lorsqu'il n'est pas là, ces moments à deux qui me font frémir...Oui, il n'y avait aucun doute, j'étais amoureuse et ce baiser m'avait ouvert les yeux. Comment ai-je pu être aussi sotte ?
Le seul problème était que je ne savais pas si cela était réciproque. Et puis, comment lui dire ? Une voix me sortit de mes pensées :

- Ouh Ouh ! Elle l'a fait !

C'était Hurley et Tori, j'avais complètement zappé que j'étais en train de jouer. Tous pratiquement, me fixaient au bord de l'explosion de rire. J'étais GÊNÉE voilà tout, et je n'avais pas quitté des yeux Caleb. Son habituel sourire narquois ne le quittait pas. Instinctivement, je retournai la tête en direction des autres joueurs, je ne voulais pas affronter son regard. Par fierté ? Par peur de voir que mes sentiments ne sont pas partagés ? Je ne sais pas à vrai dire, cette explosion de sentiments en moi est toute nouvelle, ou plutôt, je 'autorise à la ressentir.

- Bon je vous laisse, je dois y aller.

- Mais David, il n'est que 18 heures ! s'exclama Joe

- Hmmm...j'ai des choses à faire.

David partit l'air blasé, cela me faisait de la peine de voir mon ami dans cet état là. Nous dûmes arrêter de jouer car la plupart devaient rentrer à l'internat. Il ne restait plus que moi, Caleb et Hurley. Je fus la première à partir :

- À demain les mecs !

- À demain Liz ! répondit Hurley toujours aussi décontracté. Il mérite bien son surnom de "Brice de Nice" par Caleb avec son attitude toujours aussi relax.

Caleb me fit juste un signe de la main murmurant un inaudible 《bye poupée》. Je marchais tranquillement vers  chez moi, perdue dans pensées, le cœur flottant au vent. Le chemin parut court, et pourtant, j'avais marché au moins 1 km. Je pris mes clés et ouvrit la porte, un petit mot m'attendait sur la grande table de la salle à manger :

Nous sommes partis pour l'Italie. Débrouille toi pendant 1 mois et ne te fais pas choper par la sécurité sociale.

Tes "parents",
Jack et Nathalie.

Ils avaient appuyé sur le mot "parents". Un mois...ça allait être long mais surtout risqué. Je jetai un œil à ma montre : 19h06

Je me préparai un petit repas composé de concombre, riz, poulet, haricots et une pêche. Je n'avais pas très faim, j'étais bien trop dans mes pensées pour pouvoir manger. Comme toujours dans ces moments là, j'enfilai un pantalon de sport, un débardeur, mes baskets adidas et partit courir pour me rafraîchir les idées. Je mis mes écouteurs, ferma la porte à clé et entama ma course.