Les Eveillés

Chapitre IX - La haine

Résumé des chapitres précédents : Alors qu'il revenait de l'université, James retrouve les jumeaux Mark et Laura, ainsi que leur agent Tyrone. Celui-ci apprend à James et Ariana que l'un des éveillés, Nathan, s'est laissé dominer par son pouvoir ; après avoir tué Peter, son agent, il s'en est pris aux jumeaux et a tué leur mère. Tyrone met James en garde : il se peut que Nathan tente de le tuer aussi. Sa prédiction se vérifie une semaine plus tard : alors qu'il se trouvait chez Alex, Nathan attaque James. Au cours d'un combat acharné, et malgré qu'Alex dévoile lui aussi maîtriser l'éveil, Nathan tue Caroline et s'enfuit... 

L'enterrement de Caroline eut lieu trois jours plus tard. Le gouvernement étouffa l'affaire en prétendant une fuite de gaz. La famille d'Alex fut placée dans un logement social en attendant que l'assurance prenne en charge les travaux. Lorsque Kendra et Michael apprirent la nouvelle, tous deux s'effondrèrent. Alors que la première essaya de ne rien montrer en se jetant dans le travail à en craquer, le second préféra se noyer dans l'alcool. James observait le tout en gardant le silence. En effet, il n'avait plus parlé à personne à part sa mère dans les jours qui avaient suivi la mort de Caroline. Il ne répondait ni aux messages ni aux appels de ses amis. Il se contentait de rester dans son lit toute la journée, ne bougeant que pour manger ou aller aux toilettes. Lorsque l'enterrement eut lieu, il pleuvait. Il y avait du monde. Du monde que James ne connaissait même pas. Il en avait marre de devoir supporter tous ces hypocrites, ces gens qui faisaient semblant d'être triste, lui adresser leurs condoléances. Des gens qui n'avaient jamais pris de leurs nouvelles, pour qui ça ne changeait rien que Caroline soit morte. Des gens pour qui ce n'était qu'une excuse pour sortir leurs beaux costumes. James, le regard sombre, se tenait debout devant le cercueil qui était lentement descendu dans la tombe portant le nom et la photo de sa petite soeur. Il regarda sa mère, en larmes, et son père, qui adoptait le même regard fermé que lui. Une main se posa sur son épaule. James tourna la tête et vit son meilleur ami, Alexander, en costume lui aussi. Gwendoline, à ses côtés, regardait la mise en terre de son amie.

- Tu tiens le coup ? Demanda Alexander.

- Hmpf. 

Ce son, plus proche de l'onomatopée que du vrai mot, caractérisait bien le manque de mots que James ressentait à l'instant. Il ne pouvait pas dire ce qu'il ressentait. Les larmes se mirent à couler sans qu'il ne puisse les arrêter. Il n'y pouvait rien. A quoi bon tenter de les retenir ? Tout cela lui importait peu, désormais. Seule comptait la douleur de la perte. Finalement, les hommes des pompes funèbres refermèrent la tombe, la scellant à jamais.

Cinq jours plus tard

La vie avait repris son cours. Il y avait déjà une semaine qu'elle était morte. Malgré ça, James devait continuer à aller en cours. Bien évidemment, tous ses amis prenaient soin d'éviter le sujet. Tous... sauf un.

- James !

James, qui rentrait chez lui après les cours, fut étonné d'entendre cette voix l'appeler. En se retournant, il vit Elsa arriver en courant. 

- Elsa ? 

- Je t'ai vu de loin, alors j'ai couru... 

- Je vois ça, on dirait que t'as fait un marathon. 

- Je voulais te dire... Je sais que ça a pas été facile pour toi ces derniers jours, mais... Je voulais que tu saches que si tu as besoin de quoique ce soit, je suis là, d'accord ?

James resta un moment étonné. Elsa le regardait dans les yeux avec sincérité et détermination. Alors, il sourit.

- Merci, répondit-il simplement. C'est gentil.

Deux jours plus tard

James soupira. Il était sur la route de la maison de son père. D'habitude, il exécrait prendre cette route, car elle signifiait qu'il allait passer une journée ennuyeuse. Mais ici, c'était différent. C'était la première fois qu'il allait le voir depuis l'enterrement de Caroline. Il ne l'aimait pas beaucoup, mais il était conscient qu'il représentait tout ce qu'il restait à Michaël. Il devait s'assurer qu'il ne fasse pas de connerie. Alors, après avoir lancé un album d'Eminem dans ses écouteurs, il avait pris la route. Lorsqu'il arriva devant le domicile de son père, une petite maison de rangée en face d'un bar, il frappa à la porte. Il attendit plusieurs minutes sans que personne ne vint lui ouvrir. Il tourna vers son regard vers le bar en face et soupira. Il n'était pas dur de trouver son père. Alors, il traversa la rue et entra dans le bar.