CHAPITRE QUATRE

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La femme. C'était elle. Elle était perdue entre ses jupons massifs et ses cheveux d'or. Elle avançait avec lassitude. Freya était intimidée maintenant qu'elle l'avait vue. Le corps fébrile de la personne qu'elle admirait était presque hors de vue, ce qui la poussa à courir pour la rattraper. Quand elle voyait cette femme Freya ne pouvait rien voir de plus, il ne restait plus qu'elle. Aussi quand elle disparu la jeune femme comprit aussitôt qu'elle s'était écroulée. Elle se précipita vers la femme. Son visage était tendu et elle semblait perdue et fatiguée.
« - Est-ce que vous allez bien?, demanda Freya avec inquiétude, tenez-vous à moi je vais vous aider. »
Elle présenta son bras à la blonde. Cette dernière eu une étincelle dans ses yeux et après quelques secondes elle saisit ce bras tendu. Freya sourit chaleureusement. Elle ne savait quoi dire et elle se contenta d'observer le visage de la femme. Elle était encore plus belle que ce dont Freya se rappelait. Elle avait des yeux fatigués mais on pouvait y voir des étoiles. Ses lèvres étaient pincées. La femme était blême, aussi il lui fallut un instant pour pouvoir se remettre à marcher.
« Je m'appelle Freya, commença la jeune fille, je ne sais pas si vous m'avez déjà vue mais nous nous croisons des fois le soir... Quel est votre nom ? »
Elle senti que la femme allait rechuter donc elle resserra son bras.
« - Amaliah. »
Freya ne comprit pas immédiatement que la femme venait de lui dire son nom.
« - Oh! C'est un joli prénom. Digne de sa propriétaire, ajouta-t-elle en riant, très joli...»
Elle ne sût plus quoi dire et continua à observer Amaliah tandis qu'elle avançait dans la rue. Elle était très maigre, plus encore que Freya. Ses poignets en particulier étaient très fins. Ses épaules étaient faibles et son corset rendait son corps encore plus svelte. Les jupons de la blonde cachaient entièrement ses jambes, seul le bruit de ses chaussures indiquait qu'elle marchait. Son cou menait à ce visage que Freya aimait regarder. Soudainement les deux femmes se stoppèrent. Elles se trouvaient face à une étendue d'eau.
« - Oh. C'est le fleuve, commenta la rousse.»
Elle se pencha et plongea son bras dans l'eau. Amaliah se mit à rire, elle avait un peu repris ses couleurs. Freya sourit malicieusement, elle regarda la joyeuse blonde avant de lever son bras et d'arroser sa camarade.
« - Ah! C'est glacé!, hurla-t-elle. »
Elle poussa la coupable dans l'eau et tenta de lâcher sa main mais Freya la tira dans sa chute. Les deux femmes se retrouvèrent trempées avec de l'eau jusqu'aux cuisses. Amaliah n'avait cependant pas terminé sa vengeance aussi la femme eut tôt fait d'éclabousser l'artiste entièrement et d'être elle même trempée jusqu'aux os.
« - C'était bien amusant, remarqua Freya, mais maintenant nous allons être malades. »
Amaliah acquiesça et essora ses cheveux et se tira sur la berge. Elle présenta son bras à sa nouvelle amie tout en lui répondant:
« Viens, nous allons nous sécher. »
La rousse s'extirpa de l'eau avec difficulté. Sa robe, bien que simple, était si lourde, elle se demanda comment Amaliah avait fait pour sortir de l'eau avec des habits si amples. Elle garda son bras autour de celui de cette dernière et elles continuèrent leur chemin en tremblant sous le vent frais de la nuit.

Le fleuve guidera notre amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant