Le fleuve guidera notre amour

CHAPITRE SIX

Freya avait ensuite revu Amaliah à plusieurs reprises, et par plusieurs reprises on parlerait plutôt de plusieurs fois par semaine. Leur relation s'était approfondie et plus elle pouvait voir son amie moins elle était certaine de ce qu'elle ressentait pour elle. Elle aimait particulièrement la dessiner, elle aimait son corps et son visage toujours très clair. Freya ne pouvait se passer de la voir. Quand elle souffrait sous les coups de la mère, elle s'encourageait à continuer en pensant à Amaliah. Un jour, elles s'étaient donné rendez-vous dans un parc pour pique-niquer. Elles s'installèrent sur un drap et discutèrent de tout et de rien. Freya était apaisée au côté d'Amaliah. Elle aimait être avec elle et pour rien au monde elle n'aurait voulu que cela change.
« - J'ai trouvé un contrat de serveuse à notre bar. »
Ce fut la seule chose que Freya retint des paroles de son amie. Quand ses mots arrivèrent à ses oreilles il lui semblait que le monde s'écroulait. Depuis que Freya avait été en retard au rendez-vous pour son mariage arrangé la mère ne lui avait pas pardonné et sortir de la maison avait été de plus en plus compliqué, comme en témoignaient les hématomes sur son corps. Alors si Amaliah ne travaillait plus de nuit les deux amies risquaient de ne pas pouvoir se voir. Le choc ne permit pas à la rousse de réfléchir plus longtemps. Elle s'excusa et se coucha sur le sol. Elle sentait son corps se dérober même si elle ne pouvait aller plus bas. Des larmes qu'elle ne sentait pas coulaient sur ses joues en silence. Elle ferma les yeux. Légèrement assoupie elle entendait les pas d'Amaliah. Et elle comprit. Elle comprit pourquoi son cœur se resserrait, pourquoi il avait autant battu quand elle avait entendu parler d'une nouvelle importante, pourquoi elle voulait être avec Amaliah. Elle comprit qu'elle était tombée amoureuse de cette femme perdue entre les bas bouffants et ses hauts serrés. Mais c'était trop tard maintenant si elle n'arrivait pas à fuir la mère. Les bruits de pas s'étaient stoppés. Amaliah s'était penchée au dessus d'elle. Elle avait posé ses lèvres sur sa joue doucement pour ne pas la réveiller si elle avait dormi. Et tout aussi doucement elle était descendu jusqu'aux lèvres. Freya n'était plus ensommeillée du tout. Elle avait senti ce baiser et elle voulait que Amaliah sente elle aussi un baiser aussi doux et avec autant d'amour, elle qui avait tant souffert auparavant. Freya ouvrit les yeux et enroula ses bras autour de la blonde elle roula au dessus d'elle et sourit avant de se pencher pour lui voler un baiser. Elle caressa la joue d'Amaliah. Ses yeux était lumineux comme le premier soir. Freya promena sa main le long de son cou puis le long de son épaule avant de caresser son ventre et sa poitrine. Amaliah l'embrassa à nouveau tandis que le jeune femme promenait sa main sur son corps. Freya s'esclaffa avant de descendre jusqu'au nombril de sa belle. Elle lécha le corps de son amante du milieu de son ventre à sa clavicule. Soudainement elle se sentit tirée en arrière. Une douleur aiguë lui saisit le crâne. Une main avait saisie ses cheveux et la tirait vers elle. Freya réussit à se dégager d'un coup de pied. Elle fit volte-face pour voir la mère dans toute son envergure. Sa main immense attrapa le cou de la jeune femme. Elle suffoqua tandis que la mère la tirait après elle. Elle ne put voir que Amaliah qui disparaissait tandis qu'un homme l'empêchait de suivre la mère avant de perdre connaissance. Quand elle reprit connaissance elle était dans une chambre richement décorée. À côté d'elle se tenait l'homme qui avait aidé la mère. Il la regardait avec curiosité.
« Vous êtes finalement réveillée? J'ai attendu longtemps pour vous voir. »
Freya frissonna. C'était l'homme avec qui la mère voulait la marier. Déjà la chaleur de son amie lui manquait.