Chapitre 6

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Le Continent, une semaine plus tard

Le navire accoste près d'un port abandonné, je descends la première l'échelle et je saute à pied joints sur le sol inconnu.

Un vent lourd et chaud balaie mes cheveux et s'engouffre dans mes vêtements, je frissonne et regarde autour de moi, quelques bâtiments abandonnés et en ruines, une plage morose et d'énormes tours en verre et d'acier détruites au loin, le paysage est dévasté par un sable brulant et sec, on pourrait croire qu'il n'y a pas plut depuis des années et pourtant, au dessus des sables, d'épais buissons et quelques brins d'herbes poussent ici et là, le soleil levant éclaire légèrement les lieux.

Evan me rejoint également et nos voix se mélange pour ne former qu'une :

-Incroyable, soufflons-nous.

Bientôt nous sommes rejoints par les autres équipés de leurs sac à dos respectifs, Thomas regardent le paysage avec les yeux brillants, je secoue son épaule légèrement et son regard tombe sur mon regard et mon sourire.

-La terre brulée, chuchote t'il avant de relever la tête devant nous.

Clay donne un léger coup de pied dans un caillou et trottine jusqu'au bâtiment.

-Attend! intervient Thomas;

Clay s'arrête et c'est Thomas qui le rejoint difficilement .

-On ne sait pas s'il y a des fondus, d'abord écoute à la porte, si tu n'entends rien, allume la lampe torche et pousse la porte, conseille t'il.

Clay colle son oreille contre le bois et secoue la tête, il allume la lampe et pousse la porte qui s'ouvre toute seule.

Après deux minutes de silence, je décide de passer devant tout le monde et d'aller voir ce qui se trame à l'intérieur, à peine ais-je passé le seuil que l'odeur qui règne dans la pièce vient titiller mes narines, je plaque ma main devant mon nez en réprimant une grimace de dégout, j'allume ma lampe torche et balaie la pièce.

J'enjambe des objets sur le sol sans regarder ce que c'est. Mon regard s'attarde sur la silhouette debout et immobile près de moi, je fronce les sourcils et rejoins Clay qui peine à respirer.

-Qu'est ce qu'il y a ? questionnais-je.

Il pointe du doigt le sol et presse ses lèvres ensembles.

Je dirige mon faisceau lumineux sur le sol et je découvre avec effroi que des centaines de corps déchiquetés, ensanglantés et horrible jonchent le sol, l'odeur , c'est la mort.

Je saisis sa main délicatement et je le tire vers moi pour l'entrainer en dehors du bâtiment mortel.

-Alors, questionne Mia.

-C'est jonché de cadavres, déclarais-je.

Le regard de Thomas s'assombrit pour laisser place à l'incompréhension, il fronce les sourcils et m'observe, interloqué.

-C'est des fondus, comme tu m'as dit à quoi ils ressemblaient, ça ne peut pas être autre chose, annonçais-je.

Thomas reprend son énergie inhabituelle pour une personne qui a son âge et se rend jusqu'au bâtiment, il revient quelques secondes plus tard, on attend sa confirmation, suspendus à ses lèvres.

-C'était bien des fondus, déclare t'il fermement.

-Mais comment ils ont pu mourir comme ça? questionne de nouveau Mia tandis que Junior se contente de  baisser les yeux au sol.

-J'en ai aucune idée, admet Thomas.

-Le soleil se lève, annonçais-je, nous ferions bien de commencer à marcher, nous avons récupérer tout la nourriture que nous avions prise, nos lampes torches sont intactes nous devons trouver un endroit où dormir, si il y a de l'herbe, l'atmosphère est respirable donc il y a des arbres.

Tous hochent la tête et se pressent devant moi, Thomas vient poser une main sur mon épaule tandis que nous escaladions la colline.

-Je te l'avais dit, tu aurais été une excellente leader et ils croient en toi, sourit Thomas.

-Comme les blocards ont crus en toi Thomas avant de s'élancer dans la terre brulée et peu de temps avant à travers le Labyrinthe, sourie-je également.

Je sert le pendentif-lettre dans la paume de ma main et ajoute avant d'entreprendre de grimper :

-Newt était fier de toi, incroyablement fier et admiratif.

Il m'observe monter avant de s'engager à son tour contre la pente.

***

Plus tard dans la journée, La Terre Brulée.

-Hé! regardez là-bas! s'exclame Junior en pointant un point invisible au loin, je lève la tête et découvre des lignes brunâtres et des formes touffues exagérée verdâtre.

-Une forêt, chuchote Thomas, choqué.

Je souris, j'en étais sûre que la Terre Brulée était devenue vivable!

Dans un élan d'espoir je finis de grimper l'énième pente et je découvre en effet une fôret au loin, Junior me jette un regard tandis que j'arque un sourcil, un rictus amusé prend place au coin de mes lèvres et la seconde suivante, nos jambes à tout les deux s'élancent rapidement jusqu'à notre Utopie.Nous sommes rejoints par le reste de la troupe et je regarde Thomas :

-On devrais s'installer ici pour cette nuit, on cherchera du bois pour faire du feu et les arbres nous protégeront de la pluie s'il y en aura ce soir, proposais-je.

-J'suis pour! lance Lindia.

Je lui souris et annonce :

-ok, Thomas et Mia, vous installer le camp, Junior et Lindia vous allez chercher du bois, Evan je te laisse chercher des feuilles pour les lits et Clay et moi on part chercher une source d'eau.

Ils hochent tous la tête mais je fronce les sourcils.

-Où est passé Junior? demandais-je.

Tout le monde regarde autour de soi quand la voix de notre amis s'élève sur la droite, je m'élance vers la source du bruit et je me stoppe quand je découvre notre ami, torse et pieds nus en train de nager dans ce qui ressemble fortement à une rivière.

Je ris et on décide de s'installer au bord de la rivière contre les troncs d'arbres.

On pose nos sacs sur le sol et en moins de deux, je quitte mes chaussures de course, ainsi que mon short, je rejoins Junior en plongeant la tête la première dans l'eau.

Peu de temps après, ils nous rejoignent tous et on rit aux éclats, lorsque je remarque qu'il est tard, je sors de l'eau j'attache mes cheveux avec un élastique de corde.

-Allez, il faut se dépêcher sinon on aura pas de lumière cette nuit! déclarais-je.

On s'affairent tous et finalement, Clay et moi cherchons ce qui pourrait nous être utile.

Bien éloignés du camp, il me plaque soudainement contre un tronc d'arbre et plaque ses lèvres contre les miennes, je souris contre ses lèvres et ferme les yeux, mes mains se placent derrière sa nuque tandis que les siennes on rejoints le creux de mes reins.

Je finis par m'écarter de lui et chuchote :

-Ils vont se demander ce qu'on fait, ça fait déjà plus d'une demie-heure.

Il me fixe déçu et avec une moue bien trop craquante.

J'arque un sourcil en riant légèrement, je dépose un chaste baiser sur ses lèvres charnues et je reprends les feuilles qui se sont échappées de mes bras lorsqu'il m'a plaquée contre le mur.

On rentre au camp et je remarque que mon frère a récolté le triple de ce que nous avons dans les bras, je lève les yeux au ciel et commence à créer les lits de fortune avec l'aide des filles.

Junior a encore disparu mais ce dernier revient bien heureusement avec des baies.

Je lui ordonne de ne pas en manger une seule, il m'obéit et les déposent devant le feu, ce dernier brule et les flammes nous illuminent tous, la nuit tombe et des étoiles viennent prendre place dans le ciel à la place des nuages blancs.

Et un sourire vient prendre place sur mon visage, je pense à mes parents mais pourtant je ne regrette pas d'être partie du Refuge.

Le Labyrinthe: Au Delà du RefugeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant