Chapitre 7 : Unique

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Ce ne sont pas deux mais bien quatre gardes qui sont chargés de me conduire dans ce fameux harem. Passer d'esclave à putain, je ne sais pas trop quoi en penser. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose, voilà ce que j'aimerais savoir. En tout cas, mes nouveaux gardiens n'ont pas l'air d'en avoir quelque chose à foutre, et m'entourent comme si j'avais une chance de m'enfuir d'ici. Au bout de quelques minutes, je me rends compte que ce palais correspond bien à toute la capitale de Sîn, un véritable labyrinthe impossible à retenir. 

Les deux gardes juste devant moi s'arrêtent devant une porte tout aussi grande que toutes les autres, mais la seule n'ayant pas de dragon majestueux. A la place, une simple couronne dorée ornée d'émeraudes. A vue d'oeil, je dirais que cette pièce fait partie des appartements de ce prince arrogant et vicieux. Bizarrement l'un de mes geôlier n'entre pas directement, mais préfère frapper et attendre qu'une magnifique jeune femme aux longs cheveux argentés lui ouvre. Cette dernière lui adresse un sourire éclatant avant de la fusiller du regard, sûrement déçue de ne pas voir quelqu'un d'autre. 

... : On peut savoir ce que vous faites ici? Vous savez que vous n'avez pas l'autorisation pour être devant cette porte. 

Garde : Pardonnez-nous Mirajane, mais le prince nous envoie pour la ramener chez vous. 

Il me désigne d'un geste de la main, visiblement irrité par l'accueil dont vient lui faire la dénommée Mirajane. Elle me scrute de haut en bas, comme si j'étais une véritable bête de foire, avant d'afficher à nouveau son énorme sourire, essayant de cacher sa surprise. Elle franchie enfin la porte, se place à côté de moi pour me prendre par le bras. 

Mirajane : Dans ce cas, vous pouvez partir maintenant. 

Et sans un mot de plus, elle me traîne à l'intérieur avant de leur claquer la porte au nez. Dans le petit vestibule où nous nous trouvons à présent, le silence est roi. A croire que ce palais ne connait que ça. 

Mirajane, se tournant vers moi : Bon, on ne va pas te laisser dans cet état lamentable pour te présenter aux autres filles. Au fait, moi c'est Mirajane, mais tu peux m'appeler Mira.

Moi : Lucy. Je fais si peur à voir que ça? 

Non pas qu'à cet instant je me soucie réellement de mon apparence, enfin tout de même mais je ne sais toujours pas depuis combien de temps mon frère est au pouvoir à ma place alors... Je ne sais pas non plus depuis combien de temps je n'ai pas pris un bain.

Mirajane : Ma pauvre, depuis combien de temps n'as tu pas vu de miroir? 

Moi, haussant les épaules : Je ne sais pas quel jour nous sommes alors...

Elle pose soudain un regard nouveau sur moi, non pas un regard de pitié comme je m'y attendais, mais elle m'observe d'un oeil fascinée. Enfin, selon moi.

Mirajane : Nous sommes le 2 juin X782. 

Alors ça fait 8 mois que Sting m'a volé ma vie, et autant de temps que je me suis faite torturer puis réduite en esclavage. Je me demande ce qu'il fait de mon pays, finalement je reste une reine, à penser à mon peuple avant ma propre existence. Mais pour l'instant, il n'y a qu'une chose que je puisse faire. Suivre cette Mirajane pour me rendre un peu plus présentable. Après tout, je vais rejoindre un harem. Qu'a bien pût penser ce prince débile pour m'envoyer là? J'aurais mieux fait de lui répondre convenablement, enfin peut-être. 

Je suis Mirajane dans la pièce se trouvant sur ma droite qui s'avère être un genre de vestiaire. Elle me demande de me déshabiller et d'aller dans la salle suivante mais l'argentée ne reste pas avec moi, me laissant de l'intimité. J'enlève le sac qui me sert de vêtement et me retrouve nue. Un miroir attire mon attention et j'ai soudain très envie de voir à quoi je ressemble. C'est drôle, on se focalise sur notre apparence à la moindre occasion, pourtant à cet instant, tout ce qui m'importe c'est de savoir quelles sont les traces qu'Heilem m'a laissé. Et je ne suis pas déçue. Je remarque des plaies commençant à peine à se refermer sur mes deux jambes, des cicatrices rouges vif parcourent toute la surface de mon dos. En temps normal, je pourrais facilement les faire disparaître, mais pas sans mes pouvoirs.

Mais ce qui me fait le plus horreur ne sont pas mes cicatrices. Je comprends maintenant pourquoi Sting me parlait tant de mes yeux. Car ceux ci ne sont plus verrons. Les deux sont bruns. Je ne suis plus du tout une mage, je n'ai plus aucun pouvoir. Je n'ai plus rien.

Ma contemplation terminée, j'exécute les conseils de Mirajane et me rend dans la pièce d'à côté qui s'avère être une immense salle d'eau, avec un bassin plus grand que tout ce que j'ai vu. Décidément, les gens de ce palais doivent avoir quelque chose à compenser. L'eau à l'intérieur est déjà chaude, dégageant assez de fumée pour faire de cet endroit un véritable hammam. Beaucoup trop attirée par cette eau, je ne me fais pas prier pour y entrer directement. Le contact de la chaleur sur ma peau me fait frissonner, et je me délecte de cette délicieuse sensation.

... : Tu ferais mieux de te réveiller Lucy ou tu vas finir comme ma grand-mère.

Je reconnais la voix de ma bienfaitrice et me réveille doucement. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais suffisamment pour que la peau sur le bout de mes doigts devienne ridée. Mirajane me fait signe de sortir de l'eau tout en me montrant des vêtements qu'elle avait cherché pour moi. Je me sèche rapidement avant d'enfiler une sorte de pantalon bouffant quasiment transparent et un haut de la même matière et de la même couleur, laissant tout de même apparaître mon nombril. Il faut reconnaître à Hélios qu'ils savent faire de magnifiques vêtements. Une fois habillée convenablement, je m'attache les cheveux en une simple queue de cheval, Mirajane m'assurant que quelqu'un s'en occuperait plus tard. Ce n'est que maintenant que je me demande ce que je vais réellement devenir maintenant que je n'avais plus rien d'autre à me mettre dans la tête. 

Moi : Et maintenant ?

Mirajane : Maintenant ? Tu appartiens au harem du prince. Enfin, au harem puisque tu es la seule personne que Son Altesse ait choisi personnellement. On peut dire que tu es unique. Les filles vont être folles de jalousie. 

Elle me sourit. Je ne sais pas si c'est une très bonne chose. Que fait le prince des filles de son harem ? Si c'est la même chose qu'à Fiore, je risque regretter amèrement mon arrogance. 

La reine guerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant