La E10

Chapitre 0.2 Prologue

Elle laissa Robin partir comme si elle n'avait rien vu. Le regard de Madame Servilla se tourna alors vers la personne la plus proche d'elle. Et d'un geste de la tête autoritaire mais surtout hautain elle lui fit comprendre qu'elle attendait qu'il parle.

- « Ensuite toi ! »

- « Je m'appelle Lafontaine Margaux, je suis en terminal L, et je viens... »

Son premier réflexe fut de penser au moment intense de désir qu'elle partageait avec de multiple partenaire... pouvoir enfin avoir un endroit insonorisé et qu'on puisse fermer à clef, dans le lycée même ! Un rêve qui se réalise pour cette toute jeune dépendante des pêchées capitaux.

- « Pour dessiner, je suis en option art. Et à l'occasion travailler bien sûr. »

Elle lança un regard plein de complicité au garçon qui avait été insolent tout à l'heure. Il lui rendit avec encore plus de « chaleur », comparable à celle d'un mâle en rut. Puis elle vit le regard accusateur du jeune homme à l'air bien frêle qui était en face d'elle. Son regard, bien qu'incertain, était accusateur.

- « Je suis Frilant Clément, deuxième année de DUT, pour un diplôme d'art, je suis donc là pour dessiner, et travailler avec ma copine, Margaux. »

Et oui, cela faisait 4 mois que Margaux et Clément étaient en couple. On pourrait se demander comment le jour et la nuit pouvaient être ainsi ensemble ? Une beauté incarnée rebelle, et un garçon banal, pour ne pas dire fade. Eh bien, Margaux n'était, au regard des autres, qu'une jolie et raffiné petite première de la classe. Une catholique dans l'âme, qui ne voie que la beauté intérieure. Et Clément en était fout amoureux de cette Margaux de façade. Il aurait tout fait pour elle. Mais cela faisait quelque temps qu'il voyait bien que quelque chose clochait, et ce regard avec CE garçon confirmait ses soupçons. « Non, sa Margaux ne pourrait pas lui faire ça ! » Voilà ce qu'il se dit sans cesse pour se rassurer...

- « Temps que vous ne faites pas de conneries vous deux, ça me va. Ensuite ? »

- « Je me présente : Riss Alix. Je suis en STDAA, et je viens pour l'art. Je viens aussi aider mon frère pour ses devoirs. »

« ALIX ! Je suis plus un gosse ! Je sais me débrouiller seul ! »

- « Ça, c'est ce que tu dis.... »

Pendant que Guillaume, honteux de la façon dont sa sur le traitait, essayait de se faire tout petit, les autres observaient avec plaisir la beauté enchanteresse de l'autoritaire d'Alix, loin de celle de Madame Servilla, beaucoup plus séduisante, attirante, on aurait aimé ce laissé glisser vers elle. La voix de Guillaume qui se présentait réveilla les quelques âmes perdues, tel des papillons obnubilés par la lumière d'une ampoule à nue, ils s'étaient déconnectés du monde réel.

- « Donc je suis Guillaume Riss, j'ai 14 ans, je suis en terminal S option SI avec Camille, je suis là pour travailler. SEUL. "

La ressemblance entre eux deux était frappante, on aurait dit qu'il ne formait qu'un seul et même être. L'air efféminé de Guillaume, lui donnait un air attendrissant qu'on ne trouvait pas souvent chez les garçons de son âge, et l'air masculin de sa sur lui donnait un air de femme forte à la Lara Croft.

- « Euh oui, je suis Camille Moulard, en terminal S option SI, et euh je suis venue pour bosser. »

A l'appel de son nom, il sorti de la lune, ceci fit rire une ou deux personnes. Gêné, il se mit encore plus à l'écart qu'il n'était déjà. Il était visiblement timide et insociable. Et sous sa mèche de cheveux qui tombait sur ses yeux, on ny voyait pas grand-chose. Mais si on regardait bien, si on faisait attention, il y avait un je ne sais quoi de...

- « J'ai un Moulard mais pas de Camille sur ma liste. »

- « Euh oui. Euh, je pourrais vous voir après si ça ne vous dérange pas ? »

- « Si ça me dérange, je ne veux pas perdre plus de temps ! C'est bon, de toute façon il ne doit pas y avoir une centaine de Moulard en terminal S option SI, donc c'est bon, je corrigerais. »

- « D'accord, euh merci... »

- « Oui bon bref, ensuite toi ! »

Elle pointait du doigt une fille, un peu spécial, qui était en train de discuter avec une petite qui avait l'air plus qu'introvertie. Elle se retourna, regarda de haut la CPE, pris le temps de sasseoir sur le bord de la table, et tout en balançant c'est jambe comme ferais une petite fille innocente, se présenta :

- « Bonjour »