Chapitre 1.2 Clément

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« Eh mec, j'suis désolé que tu l'apprennes comme ça mais.. mec allez. »

Kévin avait fait taire Margaux car il voyait bien que Clément allait mal, et que sa « copine » n'aidait pas. Comme on ferait un massage cardiaque, Kévin essayait de lui parler pour le garder ici, avec eux, avant qu'il ne parte loin.. Kévin savait ce qu'il ressentait.

Kévin s'approcha de Clément, essaya de lui faire une petite tape amicale sur l'épaule, mais Clément l'écarta brusquement : « Toi me touches pas ! Tu oses me parler alors que tu viens de baiser ma meuf ? »

Les larmes coulent, mais sa voix ne tremble pas, Clément pousse Kévin et avance d'un pas rapide et sûr vers Margo, les poings serrés. Kévin lui attrape le bras, avant qu'il ne commette l'irréparable. Clément ne pouvant plus avancer, se retourne. Kévin le regarde droit dans les yeux, presque implorant :

« Je suis désolé, ok ? C'est pas non plus comme si j'étais allé la chercher, et puis on couchait ensemble bien avant qu'elle ne soit avec toi. »

Oui, c'est sa manière de calmer Clément... Kévin n'est pas très doué pour c'est chose là... Ces mots n'ont fait qu'empirer les choses, Clément avait le sang qui bouillonnait, il n'était pas de nature violente, mais ça, c'était trop. Kévin le voyait bien, il essayait réellement d'arranger la situation, il parlait à voix basse, doucement, comme à un animal sauvage :

« Mec, calme toi, réfléchis un peu, tu fais pas le poids contre moi, ok ? Puis tu veux vraiment te vénère pour elle ? C'est une pute merde - il se tourne vers Margo indigné - une bonne pute certes, mais quand même ! Viens, j'me fringue et je vais t'amener te mettre de l'eau sur le visage aux chiottes. "

La tension de Clément retombe petit à petit, comme fatigué de la haine qui le submerge et de son impuissance à se battre, il se laisse tomber sur une chaise.. Il s'avachit, et sans même faire attention à ce qui l'entoure, il regarde le plafond, et verse une larme, lourde de peine, et lourde de sens, plus que de la tristesse, elle est pleine de détermination, de destruction, et de haine pour celle qui la détruit.

Ce mal dans sa poitrine il voudrait l'éradiquer, l'arracher, il glisse sa main vers son cur, pour s'arracher la peau de rage ! Tout l'espoir qu'il avait donné à cet amour vient de s'évanouir.. Kévin se précipite vers lui :

« Oh oh oh, calme toi mec, sa va aller calme toi - il retire la main qui lui déchirait la peau - ok on va aux chiottes et après on prend l'air, ok ? Allez sa va aller, il y en a plein des bonnes meufs, qui elles sont sympas, le retrouvera ton bonheur, t'inquiètes pas, ok ? »

Clément avait les cheveux mouillés, avec toute cette histoire, il avait loupé l'heure de la cantine. Kévin est parti, le laissant seul un instant. Pour le mec avec qui sa copine le trompait, il est plutôt sympa, même si c'est sûrement pour se racheter de ce qu'il a fait. Clément regarde au loin, le regard plus froid. Sa silhouette grande et fine se découpait dans le paysage glacial de ce début d'hiver. Ses cheveux un peu plus long que la plus part des garçons, noirs comme la haine qu'il portait ce jour, flottaient avec le vent. Ses yeux noisettes, un peu ambrés, étaient encore mouillés. Sa bouche, qui à l'habitude portait un large sourire rieur, était crispé. Ses longs doigts fin de pianiste et dessinateur, toujours en mouvement d'habitude, retombé comme inerte le long de son corps. La tristesse et la colère sont passés. Maintenant il n'a plus qu'une idée en tête :

« Je me vengerais, je sais pas comment mais je lui ferait ravaler sa langue à cette salope ! Oh oui, et ce jour là, c'est elle qui sera en pleure, oh que oui. En attendant, je ferais comme si de rien n'était, comme si tout allait bien, jusqu'au moment où »

La E10Where stories live. Discover now