Après avoir fait plusieurs fois le tour, d'ailleurs le garde de l'aile sud m'a gentiment demandé d'arrêter mon manège, je décide d'attendre la nuit. Je me planque dans une rue étroite, à quelques centaines de mètres de là.
Assis à même le sol près d'un lampadaire tordu, je sors mon carnet de dessins. Je finis par arrêter mes gribouillis pour sortir le portrait de ce mec canon que je croque rapidement. Il a une tête toute ronde.
Lui, pourquoi fait-il ça ? A-t-il une motivation personnelle comme moi, ou obéit-il aux ordres de son camp, sagement et gentiment. Je me le demande bien...
Quoi qu'il en soit, il est cuit dans peu de temps, j'en fais mon affaire personnelle justement. Les carottes sont cuites pour lui. Je soupire et range rapidement mon carnet. Je lève la tête vers le ciel gris, tenant ma capuche pour ne pas qu'elle tombe de ma tête.
Alors que la nuit tombe enfin en quelques dizaines de minutes, je me relève rapidement, accélérant le pas à travers les rues. Je me retourne furtivement, ouais, j'ai bien raison, y'en a un qui m'suit. Un gars dans un grand châle marronâtre. Aller Kim, soit tu le sèmes soit tu le descends. L'as est connu dans le pays. Les gens ne me veulent pas que du bien. Je suis un peu une légende noire et dorée. Après tout, je suis un assassin. Mais bon, moi je dégomme pas des hommes à la chaîne sur les fronts. Je tue ceux qui le méritent.
J'entre-ouvre le haut de mon manteau pour sortir un canif que je déplie d'un geste brusque qui fait un bruit métallique évocateur dans l'air. J'attends que le gars soit tout près puis je le plaque contre le mur sale, la lame sur la joue. Ouais, j'ai remarqué que ça leur faisait plus peur près de l'œil que de la jugulaire, malgré le fait que ce soit moins dangereux.
- tu veux quoi, toi ? chuchote-je alors qu'il s'agrippe à mon poignet.
- je vous en supplie aidez moi, j'ai besoin de vous...
Je le regarde, hébété. Je secoue la tête de droite à gauche.
- je règle pas les problèmes de voisinages. Rajoute-je en me reculant de quelques pas.
L'homme se mets à genoux et joint les mains.
- je me suis fait jeté de chez moi par un gars pas commode, je vous ai trouvé sur ma route, s'il vous plaît c'est pas loin.
Je soupire, exaspéré en jetant les yeux vers le haut.
- mais je viens de dire quoi... Je règle pas les problèmes de voisinages ! Maintenant en dehors de ma vue.
- mais...
- t'es sourd ma parole ! Lance-je, évitant tout de même de crier à la tombée de la nuit. C'est qui ce gars pas commode ?
- il est bizarre... Il fait vraiment peur... Il a l'air si jeune et il est si froid...
Je me fige à sa description. Ça me fait penser à Ténia. Je dois trop me focaliser sur lui mais bon, je décide d'aller voir quand même. On ne sait jamais après tout.
- t'habite où ? Demande-je avec exaspération.
- oh merci monsieur l'as, merci...
- épargne moi ça tu veux ? Dépêche de me montrer le chemin, dans dix minutes je suis parti.
L'homme acquiesce et court vers le sens opposé à ma marche. Il souffle de nouveau. J'espère tellement que ce soit Ténia tout en sachant que ce serait bien trop facile.
Je finis par me retrouver devant un immeuble lugubre. L'homme m'indique que c'est au cinquième étage. Il a tellement peur qu'il dit préférer rester en bas. Je monte les marches quatre à quatre, restant sur mes gardes.
Je sens l'adrénaline monter, j'adore ça. Ça faisait longtemps à mon goût. J'arrive enfin au cinquième, je garde ma lame courte dans ma main droite et en sors une deuxième un peu plus longue dans ma main gauche. Je toque ou pas ? Y'a deux apart sur le palier. Aller, j'ouvre direct, on verra bien. La porte fait un grincement lent, puis le parquet grince sous mes pas. J'allume la lumière.
- Roh c'est pas vrai ça pue ici... Murmure je en m'avançant lentement.
Je referme derrière moi. Le couloir mène sur deux portes. Encore ? Sérieux j'ai l'impression de jouer à ''laquelle tu vas ouvrir entre les deux ?''. Choix qui se termine très vite par une porte qui s'ouvre à la volée et un flingue qui se pointe sur moi.
- on bouge pas... Murmure l'homme sous son masque noir semblable au mien.
Il est habillé d'un pantalon vert kaki bouffant et d'une veste en cuir fermée. Je ne fais pas un geste. La capuche de son sweat noir sous sa veste cache ce que son masque ne cache pas.
- qu'est-ce que tu fais avec un flingue d'unité toi ? Murmure-je à mon tour.
Il a une arme que seul les soldats bien gradés manipulent, pourtant ce n'en est pas un. Dois-je m'inquiéter ?
▸ .... Relax, take it easy ? C'est pas comme si t'avais un flingue pointé sur ta gueule mdrrr 🔫
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ᴛᴇ́ɴɪᴀ | ʲᵏ ˣ ᵗʰ
Adventureᴛᴇɴɪᴀ s'ᴇᴄʜᴀᴘᴘᴇ ᴛᴏᴜᴊᴏᴜʀs. Un traqueur, un traqué, reste à savoir lequel des deux l'est vraiment. Jk + th = ♥ F I C T I O N F I N I E