Il ne doit pas être loin de midi, il fait bien jour quoi. J'attends que le groupe de civils passent puis saute sur la façade que j'escalade facilement jusqu'à cette fameuse fenêtre du cinquième. Je bloque discrètement les volets avec une petite lame en aiguille qui les soude ensemble.
Je descends rapidement de mon perchoir et m'engouffre dans les lieux. Je monte les escaliers quatre à quatre. Je suis à 90% sûr que la personne qu'a touché à ces volets est Ténia. En vrai c't enfoiré m'impressionne. Il est particulier, et particulièrement fort dans ce qu'il fait. C'est un pro celui-là, pas un fou furieux. Il est froid et réfléchi, il agit avec adresse et précision. Comme on se ressemble, dis donc. Mais ça ne va pas m'empêcher de le descendre s'il faut. Le mieux se serait que je le ramène vivant histoire de lui soutirer quelques infos. Eh puis au pire je peux le faire moi-même.
J'arrive enfin sur le palier. C'est le dernier étage, il n'y a qu'un appartement. Ça va aller plus vite comme ça. Je souffle et prends un flingue en main gauche, puis baisse la poignée. La porte s'ouvre dans un vieux bruit pas très rassurant, j'allume rapidement la lumière. Eh merde ça s'allume pas. Ok. Je ferme la porte derrière moi en priant pour qu'il n'est pas de lunettes infra-rouge, me retrouvant dans le noir complet.
J'écoute, restant dans le minuscule vestibule qui me semble vide. J'entends des bruits d'eau, ce sont les conduits. Mais à part ça c'est le silence. Je m'avance en garde jusqu'au mur d'en face à tâtons. Une poignée. Je l'abaisse avec une lenteur inouïe, entendant mon pouls s'accélérer. Vais-je l'avoir ce coup là ?
C'est le noir absolu aussi, je referme derrière moi. Je me fige à un bruit suspect, tendant l'oreille. Il est dans la pièce… J'entends des frottements dans l'air, il se déplace doucement… vers la gauche. Je tente un effleurement du mur pour trouver l'interrupteur que j'enclenche. La lumière s'allume et…
Personne. Putain y'a une autre porte à gauche ! Je me précipite et l'ouvre à la volée, me plaquant contre le mur à l'intérieur, le flingue tendu. Je fais des gestes circulaires avec mon bras gauche et de la main droite j'allume la lumière.
Bingo. Il est torse nu et pointe un couteau de cuisine vers moi. Son bras droit est recouvert de bandes rougies par sa plaie qui suinte encore. Il est peut-être un peu plus sculpté que moi niveau abdos... Ça contraste avec ses yeux presque innocents. Je débloque la gâchette dans un bruit métallique.
- On t'a jamais appris qu'on s'battait pas à la lame face à une arme à feu ?
Il ricane, dis donc c'est une habitude chez lui. Il a la figure découverte, j'ai Ténia, le même que sur le portrait, en face de moi. Il me scrute avec ses grands yeux, un sourire en coin animant ses traits.
- Oublies, ok. Je suis sûr que je peux faire le poids, monsieur l'as.
- C'est à voir…
- D'ailleurs, c'est quoi ton nom, toi ? Me demande-t-il avec détachement.
- L'as, c'est mon nom, toi c'est Ténia. On s'arrête là ok, j'ai pas envie qu'on fasse plus ample connaissance. Maintenant tu lâches ton couteau de merde et tu mets les mains sur la tête.
Il perd son sourire et me regarde bizarrement. Puis il éclate de rire. Mais whaaat.
- Tu sais que j'peux te descendre quand j' veux mon lapin ? Lui lance-je alors.
Il arrête son rire froid et tend sa lame devant lui, l'examinant.
- Tu sais que moi aussi ? Chuchote-il.
- Je crois que t'as pas compris. Réponde-je. Je tire où, tu préfères l'épaule, le flanc, l'autre bras peut-être ?
Il se fige.
- Comment tu m'as retrouvé, sale traqueur…
C'est à mon tour de sourire.
- Je te traquerai jusqu’à ce que tu sois à genoux devant moi en train de me supplier de t'achever, ok ? Toi tu t'es bien volatilisé et je te demande pas comment t'as fait.
- Dis-moi ce que t'en pense… Dit-il en faisant tourner la lame entre ses doigts. Si c'est toi que je descends.
J'esquive de justesse son couteau qui se plante dans le mur. Je rigole, il est désarmé maintenant ce con. Je m'empare lentement de la lame.
- Tu sais pas viser ? Ironise-je en lui lançant un regard joueur.
- Oh si t'inquiète pas pour moi. Par contre, fais gaffe, ça pique.
Je le vois qui se dirige vers une porte à gauche.
- Eh eh tu crois aller où comme ça ?
- Vers ma prochaine cible, pourquoi ? On se retrouve en enfer ?
Je comprends rien à son petit jeu. Alors qu'il ouvre la porte comme si de rien était et sors, je tire. J'entends la déflagration et un cri étouffé puis une chaleur et plus rien.
▸ 😪😪😪😪 que se passe-t-il tin tin T I N ! L'auteur que ne prend pas son histoire au sérieux 😂
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ᴛᴇ́ɴɪᴀ | ʲᵏ ˣ ᵗʰ
Adventureᴛᴇɴɪᴀ s'ᴇᴄʜᴀᴘᴘᴇ ᴛᴏᴜᴊᴏᴜʀs. Un traqueur, un traqué, reste à savoir lequel des deux l'est vraiment. Jk + th = ♥ F I C T I O N F I N I E