ᴛᴇ́ɴɪᴀ | ʲᵏ ˣ ᵗʰ

ｓｉｘｔｅｅｎ

- Dayoun !

- alors, tu l'as trouvé ?

- carrément ! Il m'faut l'antidote, c'est quoi ?

- j'y connais rien, mais apparemment c'est un mélange d'antidotes. Sont petit nom c'est BHHT. Je crois que tu peux pas en trouver en pharmacie.

- Sérieusement ? J'fais comment moi ?

- Tu connais pas quelqu'un de doué en chimie et médecine ?

Je réfléchis. Bingo. Je raccroche sans préavis et appelle Namkia, la chimiste de mon repère.

- Kia' ?

- en personne.

- BHHT tu connais ?

- ça me dit vaguement quelque chose. Pourquoi ?

- c'est un antidote contre les balles CF, il m'en faut un avant ce soir.

- ohhh ouais c'est largement jouable, peut-être même avant midi. Je te le fais porter par drone, t'es où ?

- envoies le au plus vite au royal building. Je m'y rends.

- OK, à plus.

- Salut.

Je range mon tel et marche d'un pas rapide vers la grande tour que je vois au loin. À ce rythme, j'y suis dans deux heures. Aller, courage.

J'arrive enfin, et me pose en bordure de la place. J'attends peut-être une petite heure, somnolant de plus en plus, puis mon téléphone vibre.

- Ouais ?

- manifeste toi que je te dépose la substance.

Je raccroche et me dirige vers le milieu de la place, jetant une mouche rouge dans les airs. Le drone a repéré la lumière et il se dirige vers moi. Il se pose par terre, je détache le paquet en carton et me casse.

C'est parti pour le chemin inverse. Sur la route, j'ouvre le paquet par curiosité, et y trouve un flacon entouré de billes en polystyrène. Y'a un liquide vert dedans. J'espère que c'est bien du BHHT et que je vais pas le tuer. Pourquoi je veux absolument le ramener à la base, moi ? Ce n'est qu'une option que je prends de temps en temps, j'en suis pas obligé. Je peux juste le tuer.

Après deux heures et demi de marche, je m'engouffre de nouveau dans le sous-sol. J'allume la lumière et me dirige vers le fond.

- je suis de retour ! M'exclame-je avec entrain.

- ta gueule... Murmure le brun en me regardant m'agenouiller devant lui avec un grand sourire.

Il a tourné de 90 degrés mais a peu de chose près son corps n'a pas bougé. Par contre du sang part de sa bouche jusqu'au col de son t-shirt.

- ohhh... Ça fait mal ? Demande-je avec cynisme.

- ta gueule ! Hurle-t-il, une larme orpheline traversant sa joue.

Je l'observe trembler. Un fois j'avais tremblé comme ça à cause d'une bonne fièvre, et au bout d'une heure j'avais eu extrêmement mal au dos et aux épaules, les muscles se contractant de plus en plus douloureusement. Lui, ça fait combien d'heures au juste qu'il a ces spasmes ?

Je l'empoigne par le col et l'assois contre le mur, sa tête le frappant dans un bruit sourd. J'ouvre la boîte et débouche le tube vert que j'approche de ses lèvres.

- v-vas crever... Murmure-t-il difficilement.

- quoi, t'en veux pas ?

- j'te fais pas confiance...

Je le regarde. Il soutient mon regard avec difficulté, la douleur montant par vagues dans son organisme affaibli.

- tu préfères crever p't-être ?

- qui me dit que... tu m'mens pas... et que j'vais pas crever...

- ah je vois.

J'referme le tube et l'agite devant son visage. Son regard n'est pas très réceptif à mes gestes, des soupirs de douleur lui échappant. J'reprends posément.

- si je voulais te tuer je t'aurais flingué imbécile. Alors ?

Il semble hésiter puis laisse un grognement de douleur sortir de son corps tremblant. Sa respiration devient rapide et ses yeux se ferment à moitié. Une convulsion violente lui fait cogner la tête contre le mur en béton, et un deuxième filet de sang s'échappe de sa bouche entre-ouverte.

- donne... Fait-il si bas que je dois lire sur ses lèvres.

Je secoue la tête de droite et gauche, lentement.

- on va jouer un peu d'abord.

▸  S A D I Q U E    V A S   😌