6. ADRENALINE

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YANN

Ça c'était la meilleure. Il était 8h47. 25minutes s'étaient déjà écoulées et j'étais toujours devant mon écran à regarder le suivi de la grève. La voiture dans laquelle se trouvait Jo' et ses frères ne bougeait pas. Il n'y avait plus moyen d'avancer, et la foule devenait de plus en plus violente. On montrait quelques uns qui frappaient sur les portières, les pneus, le capot... Mais monsieur ARRI, son père, n'était toujours pas sur les lieux. À cette allure le pire pouvait très vite se produire, et le fait de voir la police rester indifférente à un tel spectacle laissait vraiment transparaître que cela n'était qu'un complot. Mais à qui le dirais-je si même les autorités sont impliquées. J'étais impuissant face à tout cela, je ne pouvais qu'observer, aux côtés de William qui était aussi là, près de la télévision...

Soudain quelque chose me traversa l'esprit. Mais non,... je pouvais pas juste observer. Il y'avait bien quelque chose que je pouvais faire..., non. que William et moi pouvions faire. Et tandis que je le fixais il su que quelque chose venait de me traverser l'esprit...

-a quoi tu penses Yann ?!

-je sais que c'est vraiment de la folie, mais dis moi... Ton père a t-il laissé sa voiture avant de sortir ?.

-oui, comme hier d'ailleurs.

Avant qu'il ne continue je cherchais déjà dans ma tête tous les arguments possibles que je pouvais trouver pour essayer de le convaincre de prendre cette voiture pour qu'on aille faire sortir Jo' de là..., la voiture de son père.
Mais il m'epargna cette tâche.

-si tu veux qu'on aille sur les lieux avec, Ça ne me dérange pas, c'est pour un ami, ça vaut le coup.

Il le dit tout sec, mais c'est moi qui me sentait mal à l'aise, j'avais l'impression de le contraindre de le faire,... Mais Jo' était notre ami et dans cette situation avec la police qui ne réagissait pas et son père qui ne se présentait toujours pas, il fallait bien que quelqu'un fasse quelque chose. Et bien que notre tentative fut désespérée, nous avions la volonté de le faire.

...J'aurais réussi au moins à éviter de porter ces tenues de clown en manquant ce mariage...

Ailleurs en meme temps, la grève avait pris une tournure habituelle, c'est à dire chaotique, selon le journal.
Les truands profitaient du mouvement de grève pour voler des supermarchés, incendier les routes, braquer les microfinances, etc. Et la population se remontait encore de plus en plus contre la cause de cette grève, M. ARRI. Les violences prirent très vite de l'intensité dans le sud de la ville de Bamara. Dans un quartier appelé kissam, ou était située une autre agence de la NFA, on parlait de violences qui venaient d'éclater entre policiers et civils ; un policier, -sûrement le héros du jour-,(car étant le seul qui avait eu le courage de réagir), tenta d'empecher le braquage d'une boutique de la place mais fut copieusement tabassé par des truands qui comptaient bien profiter du chaos matinal pour <faire leurs courses>.
Ce geste ne fut pas toléré par les troupes armées des hommes en tenues, qui déciderent enfin de donner l'assaut. Cette grève n'etaient donc pas en fin de compte, différente des autres.

Nous avions ''emprunté" clandestinement la voiture du père de William et nous nous étions mis en route pour rejoindre Jo' . William prit le volant tandis que moi je lancai donc un appel pour Jo'

-jo'??

-oui.

-ton père il est toujours pas la?

-ca va faire plus de 30minutes bientôt. Et il es toujours pas la, j'essaie de l'appeler sans succès. Les gars deviennent hyper violents ici frère , ils essayent de casser la pare-brise au moment où je te parle.

-je ne crois pas que ce sont encore les grévistes frère.

-je sais, je sais... Mais RASHAD nous a dit de ne pas bouger, de ne pas sortir de la voiture.

-ok .ne bougez pas, je suis en route avec William.

Je ne savais vraiment pas ce que je comptais faire lorsque j'arriverai mais je n'avais que ça en tête, ... Arriver.

-Tu viens ? Reprit-il
Comment ?? Ça ne servira à rien, ils nous ont déjà crevé les pneus ici. On peut plus bouger

-on a prit la voiture du père a William. On va essayer de venir vous récupérer.

Puis j'entendis RASHAD qui parlait à côté :
-c'est Yann? Il est véhiculé ?? Dis lui de venir, et qu'il se gare juste au niveau du carrefour derrière la ... À l'entrée de service de la NFA. On va sortir en courant des qu'il sera la. Je vais essayer pour ma part de forcer la voiture, voir si je peux nous garer à proximité malgré les roues percés.

J'avais déjà saisi le message. On se quitta au téléphone, je donnais les consignes a William et il accéléra la cadence. Mon cœur s'emballait, battait comme si j'étais sur le point d'aller en mission pour sauver le président de la République. Ça faisait longtemps je n'avais pas ressenti une telle adrénaline, mais j'avais peur de ce qui se passerait si tout ne marchait pas comme prévu...

6min après, on était arrivé. William s'était garé sur la place indiquée par RASHAD comme convenue....
La police avait déjà rejoint les lieux et les manifestations se faisaient dans un chaos total. De la vitre à ma droite, je voyais la petite voiture ou se trouvaient Jo', Arthur, Sophie et RASHAD, qui se débattait pour sortir de la foule malgré les pneus crevés.
<<Vous allez nous donner notre argent..!>> Disaient ces gens en essayant d'arracher la pare-brise arrière de leur véhicule, et de l'autre côté de la scène s'affrontaient avec des policiers...
: les grévistes avaient laissé place aux racailles.

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