16. LE BRUIT DE L'INQUIÉTUDE

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YANN

Il était déjà près de 22h, j'étais assis sur le rebord de ma fenêtre, la vue sur la route. Le ciel était d'un bleu nuit profond, centré par une lune dont la beauté était indescriptible ce soir là. Elle illuminait les rues de KANA dépouillées de lampadaires a plusieurs endroits, miroitant son reflet sur les pare-brise de voitures abandonnées qu'on apercevait ça et là. Cette beauté nocturne était digne d'être peinte de l'angle sur lequel je l'observais, mais une peinture ne vous plongera jamais dans l'ambiance sonore d'une pièce, d'un lieu. tant mieux car ce soir là, on entendait rien.
Ni chants d'hibou, ni bruit de vent qui soufflait sur les toitures, ni sifflement de grillons ne se faisaient entendre, la nuit avait étouffé toute source de bruit. Ou etait-ce moi qui ne les percevais pas.

Oui, ça devait être ça. J'étais inquiet, Jonathan n'était toujours pas rentré du travail. Il finissait d'habitude a 17h, ça faisait 5h de plus qu'il était absent. Lorsqu'il tardait il n'hesitait jamais a m'écrire pour m'avertir, mais là je n'avais eu aucune nouvelle.

Je lui avais pourtant dit que j'aurais eu besoin de lui pour m'aider sur mes devoirs de statistiques, qu'il ne devait pas tarder pour qu'on puisse avoir le temps de travailler. Et de même, Jo' depuis qu'il avait arrêté d'aller en cours, ne manquait aucune occasion d'étudier sur mes notes, afin d'être toujours a la page comme il disait.
Mais ce soir là, rien. pas même un coup de fil, ni même un décrochage sur les multiples appels que je lui avais passés.

Je laissai passer un moment puis je l'appelai encore une nouvelle fois, cette fois j'étais tombé sur la messagerie.
Que se passait-il ? Avait-il renvoyé mon appel ? Son téléphone se serait-il déchargé a cause des multiples appels que j'avais effectué ?

J'étais perplexe, je ne savais plus quoi penser, plein de choses me vinrent a l'esprit, et celle qui me taraudait le plus était l'idée qu'il avait été victime de représailles a son tour, pour le raid qu'ils avaient organisés a BETO.
C'était le scénario le plus plausible, mais n'étant pas sûr de moi, je préférais d'abord aller vérifier a son travail, peut être s'était-il endormi là bas, ou alors peut être les gardiens de l'entreprise l'auraient vu, c'était une autre possibilité, Alors je me mis en route, mon téléphone a la main, ayant déjà composé les numéros de William et A4 en appel conférence, au cas où les choses auraient mal tournées...

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