Promesse.
Un bruit se fait entendre de l'autre côté de ma fenêtre, pourtant la maison est bien insonorisée. Je grogne de mécontentement, je sais que je ne peux rien faire, si je vais voir à la fenêtre, je vais devoir ouvrir les volets, puis crier, or si je reste dans mon lit douillet et que je mets ma couette sur ma tête avec un supplément oreiller, je ne vais sans doute plus rien entendre.
Mon choix est fait ! Je vais rester dans mon lit douillet, de toute manière je suis sûre qu'ils vont bientôt avoir terminer, du moins j'espère...
Des cris se font entendre, et merde... Voilà des gosses maintenant, je n'ai plus eu de voisin depuis le déménagement des tous premiers propriétaires, et voilà qu'un samedi matin, en plein mois de septembre, des idiots viennent emménager, ils ne peuvent donc pas me laisser en paix ?
Comme dirait Sephora, c'est le retour du karma ! Tout ça parce que je n'ai pas voulu donner ma place dans le rang au self à Marylise Kiuns qui avait sport dix minutes plus tôt que moi... Si c'est mon karma, il est pourri !
Enfin, le bruit dehors a l'air de s'être estompé mais bien-sûr quand je dis quelque chose, le contraire se produit instantanément ! Non d'un babouin ! Le vacarme est encore plus fort !
À contre cœur, je me lève et vais vers cette maudite fenêtre pour essayer d'arrêter ce maudit bruit incessant qui vient me réveiller d'un doux rêve d'enfant. La fenêtre et le volet ouvert, je mets quelques instants pour m'habituer à la lumière du Soleil, je n'ai même pas pensé à regarder l'heure sur mon réveil.
Je tombe en arrière sous le coup d'un choc. Je crois que je me suis cassée le nez, boudin frit ! Je vais devoir aller voir la voisine pour lui demander de l'aide, reboudin frit !
Elsa est très gentille mais elle est parfois un peu trop étouffante, mais bon, elle est ainsi et je l'apprécie telle qu'elle est. Je me lève et fixe l'objet de mon désarroi et surtout de ma douleur au nez, c'est un ballon bleu à pois jaunes. Sans doute, celui d'un des enfants des voisins.
La sonnerie de la porte d'entrée se met à tinter, je grogne comme un ours, d'ailleurs c'est mon activité favorite. Je me lève, et descends en bas.
J'ouvre la porte et vois... personne. Je souffle, voilà c'est fait, ils font venir sonner à ma porte tous les jours pour rigoler entre frères et sœurs. Je commence à refermer la porte quand, une voix aiguë mais délicate, me surpris.
— Je peux récupérer le ballon de mon frère ?
Mes yeux descendent automatiquement vers la petite bouille, un petit homme de 5 ans grand maximum, je pense, me fixant de ses yeux verts, je souris malgré qu'il m'ait cassé le nez avec son foutu ballon bleu, même si cela me pense impossible de sa part, avec son gabarit de petite grenouille. Mais il ne faut pas juger sur l'apparence ! Mais j'ai quand même de grands doutes.
— Je te le redonne plus tard, je dois aller soigner mon nez que toi ou ton frère ont cassé, enfin je crois.
— Non, je le veux maintenant !
Voilà que le gosse me pique une crise, s'il croit qu'il va me faire craquer, c'est raté, j'ai des parents je sais comment ça fonctionne ! Alors je ne vais pas me faire avoir par une grenouille qui vient d'emménager et, qui plus est, m'a réveillée !
Je ferme la porte à clés, je ne suis pas folle au point de laisser ma porte ouverte avec cet enfant capricieux. Et me dirige vers ma voisine Elsa qui parle avec la nouvelle voisine sans doute, qui plus est, la mère de ce mioche. Je vais vers elles, puis prends la voix de gamine que j'adore faire pour faire craquer quelqu'un. Je sais, c'est un peu près pareil que le gosse grenouille de toute à l'heure mais moi c'est pas pareil ! Et oui, cela fait très fille qui veut être mignonne alors qu'elle ne l'ai pas, mais c'est pas grave pour le peu de fois que cela arrive. Et de plus, je ne le fais pas devant n'importe qui.
Donc, je vais vers ma tendre Elsa et me mets à parler de ma voix de bébé.
— Elsa ! Je me suis cassée le nez ! Aide-moi ! S'il te plaît !
Elle s'approche de moi, et m'inspecte sous tous les angles pour voir la catastrophe. Puis souffle, Elsa est médecin donc elle sait tout ce genre de truc.
— Tu n'as rien de cassé ma sauterelle mais tu auras un joli bleu, viens à la maison, je vais te mettre de la crème et des glaçons sur le nez. Pour essayer au moins de diminuer la douleur.
Je la suis, sous le regard de la jeune femme qui était quelques instants plutôt avec Elsa.
Gaston me sourit et embrasse sa femme, puis m'embrasse le haut du crâne comme à chaque fois, qu'il me voit. J'adore Gaston, il est comme un second père. Et Elsa est comme une seconde mère, pour moi. Gaston est chirurgien, il travaille très souvent le week-end. J'ai grandi entouré de leur deux enfants, Gabriel et Lésa. Gabriel est parti à la fac de médecine pour faire puériculteur, mais revient tous les week-ends et pendant les vacances scolaires, quant à Lésa, elle est mariée avec un boulanger et fait une fac de gestion. Elle revient quand elle peut, chez ses parents.
— Comment tu t'es fait ça ?
— Eh bien, un ange dormait comme un ange sur un doux nuage, puis les hommes de la Terre ont voulu faire la fête, l'ange voulu dormir tel un ange encore, comme le veut la logique, mais la fête sur Terre fut plus grande encore, alors l'ange décida d'aller parler aux hommes pour qu'ils ne dérangent plus l'ange qu'elle était et qu'elle voulait reposer ses petites paupières d'ange. L'ange sortit la tête de son nuage, pour voir les hommes, mais celle-ci n'eut le temps de chanter de sa voix ensommeillée, que les hommes la firent taire en lui lançant une pierre précieuse bleue, sur le nez de cet ange qui ne voulait que dormir. L'ange tomba de son nuage et fut recueilli par une femme qui eut la bonté de l'aider à se soigner et l'aida à retourner sur son nuage, tout en promettant à l'ange que les hommes feraient moins de bruit.
— C'est magnifique, tu as su enjoliver un moment banal de la vie en histoire pour enfants magnifiques, tu devrais écrire des livres pour eux. Mais sinon, tu dormais, les voisins ont fait du bruit, tu as voulu crier, mais tu t'es pris un ballon bleu dans la figure et tu t'es fait mal au nez, tu es venue me voir pour te faire soigner et tu crois que je vais aller menacer les voisins pour qu'ils ne fassent plus de bruit parce que tu veux dormir ?
— Oui, tu as tout résumer et compris, c'est très bien Elsa !
— Tu as beau me faire les yeux doux, je n'irai pas voir les voisins pour que l'ange puisse dormir en paix.
— Pfff...
VOUS LISEZ
La fenêtre de ma chambre
Teen FictionTous les jours, depuis que je suis petite, je me retrouve à la fenêtre de ma chambre, soit en montant sur un tabouret ou même un jouet. Pour voir de l'autre côté le petit garçon qui a le même âge que moi, tous les jours à la même heure, on se voit...