A la Fauxlie !

Chapitre 4

Il approchait. Je n'arrivais plus à retenir ma tête. L'intensité du bruit de ses pas augmentait. Ma tête bascula en avant sous le poids de l'épuisement. Il était tout prêt...

«Ah ! Enfin je te retrouve ! (je levai les yeux vers lui, sa faux toujours posée sur son épaule.) Dis moi tu résistes vachement bien ! J'ai cru que t'étais morte ! Dit-il d'une voix mélangée de défi et d'amusement. On aurait dit celle d'un adolescent.

- J'avoue que je m'impressionne moi-même. Ricanai-je.

- Pff ! Rit-il en s'asseyant en face de moi. Il installa son arme entre ses jambes, prêt à s'en servir. T'es quand même mal en point là ! Il ricana.

- Tu as un sens de l'observation très développée je vois (il parut piqué de la remarque mais se contenta se répondre :)

- Ouais, je trouve aussi.

- Bon, tu me tues ou quoi ?

- Te tuer ? Maintenant ? Mais tu rigoles ! Ce serait vraiment pas drôle ! Et il partit dans un fou rire.

- Drôle... ?

- Bah ouais t'as la force de rien faire là !

- Bah justement... je te résisterais pas cette fois-ci.

- Bah justement, reprit-il, c'est pas drôle si tu cries pas, ne pleures pas, et que tu pries pas le bon dieu ou que tu n'as pas peur pour ta vie... tu comprends ? (il continua à rire)

- Oh je vois t'es le genre de psychopathe fêlé jusqu'à la moelle toi ! (ses yeux s'illuminèrent)

- On m'a jamais dit ça tient ! Merci du compliment !

- Mais de rien, j'en ai pleins d'autres en réserve si t'as envie.

- Garde-les pour plus tard ça vaudra mieux. Me dit-il avec un clin d'œil.

- Je suis pas sûre de pouvoir te les ressortir...

- Pourquoi pas ? Fit-il étonné

- Tu vois dans quel état je suis non ?

- Et toi tu crois que je vais te laisser mourir comme ça ! Dès que tu seras rétablie on reprendra la chasse et cette fois-ci, je te tuerais.

- T'es cinglé en plein...

- Toi aussi tu t'y connais en folie non ?

- Pff comparée à toi c'est rien

- Tu rigoles (il s'esclaffa) j'ai presque eu peur quand j'ai vu ton regard changé !

- Ah tant mieux ! Je rigolai doucement. Mais les légers mouvements créés par mon rire me tordirent de douleur. Le goût du sang imprégna ma bouche. Le liquide coula des bords de mes lèvres et j'en crachai un peu.

- Bon allez, tu viens ? Me lança t il en se relevant.

- Ouais c'est ça j'arrive ».

Je ne pouvais que le suivre, ça vaudrait toujours mieux que de crever là. Je commençai à gigoter pour me lever. La souffrance de mes côtes irradiait dans mes jambes. Le garçon souffla mais arborait un sourire amusé.

Il s'approcha de moi, se baissa à ma hauteur et m'attrapa sous les bras. J'étais debout en moins de deux ! Il me tourna le dos et me lança « allez hop ! Grimpe ! ... Allez, bouge avant que je change d'avis... ».

Je passai alors farouchement mes bras autour de son cou, il se releva et attrapa mes jambes au vol. Il commença tout de suite à marcher.

Je le tenais fermement avec mes bras, sans l'étrangler, et posai ma tête sur son épaule. Malgré ce que l'on aurait pu penser, une odeur douce et chaude émanait de son cou.

Le mouvement régulier de sa démarche me berça, et je m'endormis rapidement sur le garçon, totalement épuisée et incapable de résister plus longtemps à la fatigue. Oui, sur ce garçon fou allié qui avait essayé de me tuer, et qui retentera encore.

:)