Chapitre 8

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Et c'est ainsi que je passai la journée, passant de la tristesse à une grande colère, puis des réflexions intenses à la frustration de n'avoir aucune réponse. Et je recommençais encore et encore à m'embrouiller le cerveau, et le cœur.


Il faisait déjà nuit, quand un vent fort se leva. La pluie ne tarda pas. J'étais trempée et je tremblais de froid. Je décidai de retourner chez Zack, je n'avais pas d'autre endroit où aller, et je voulais m'excuser.

A la seconde où je poussai la porte, deux bras m'enveloppèrent et me serrèrent fort. « Excuse-moi... pardon, pardon, pardon.. jamais tu..pardonne-moi... » Je ne répondis pas à son étreinte. Il recula, l'air abattu, ses yeux s'embuèrent. « Je m'en veux tellement, tellement si tu savais... je t'en prie, ne t'en va pas...

- Tu as déjà oublié ? Je t'ai dit que je ne voulais pas partir, parce que j'étais bien ici, avec toi. Dis-je d'un ton un peu sec

- Oh mon dieu merci ! Et il laissa une larme s'échapper et se jeta dans mes bras. Je lui caressai doucement le crâne pour le réconforter : je m'en voulais aussi par rapport à la dispute. Après cinq minutes comme cela, il était calme et soulagé, toujours posé sur mon épaule, et moi la sienne

- Zack... je suis trempée... tu vas être mouillé aussi... »

En effet, j'étais gelée, je frissonnais. C'est alors que Zack se retourna et me demanda d'enlever mon T-shirt et mon pantalon. Je rougis à l'idée même. Il s'éloigna pour ramasser quelques choses au pied du lit et revint. Je commençais alors. Il fermait les yeux et me tendit son pull.

Il était très mignon ainsi. Il fermait les yeux obstinément pour être sûr de ne pas les ouvrir. On avait énormément de mal à penser que le garçon tuant des dizaines de personnes pour le simple plaisir de les voir souffrir et ce garçon tendant son pull, était le même.

J'enfilai le sweat, évidemment trop grand pour moi. Il me retombait au milieu des cuisses. Zack ouvrit les yeux, il ne pouvait plus attendre. Le jeune homme me fixa d'un air satisfait, s'avança vers moi, et me souleva.

Il alla s'asseoir sur le fauteuil et me déposa sur ses genoux, en entourant ses bras autour de moi pour me réchauffer. Ma tête posée sur son torse, nous sommes restés au moins une demie heure, comme ça, collés l'un à l'autre, sans un mot. Puis il s'excusa encore.

« - Je m'en veux vraiment... pardon..

- Arrête... tout va bien maintenant, non ?

- Oui, mais je regrette d'avoir pu penser une chose pareille. »

Je me relevai et vis qu'il était tout penaud. Je lui fis mon plus grand sourire, et levai les yeux au ciel. Il rigola avant de se lever et d'aller s'allonger dans le lit. Avant de le rejoindre, j'allais voir le temps à la fenêtre. Le vent s'était intensifié, ainsi que la pluie.

A peine je posais un genou sur le lit, qu'une lumière éblouissante s'insinua dans la pièce et un boucan infernal fit trembler la maison. Zack se releva, les yeux affolés. Je m'assis tranquillement en tailleur devant lui. « Qu'est ce qu'il y a ?

- Ne te moques pas

- Ou la la raconte-moi ! Dis-je avec un sourire sadique.

- J'ai... j'ai peur de l'orage. Mais genre vraiment beaucoup très fort. Depuis que je suis tout petit... ça me tétanise.

- O noooon.. le petit Zazou a peur du tonnerre... Je pris une voix comme si je parlais à un enfant, c'était tellement attendrissant !

- Madleen... »

Je l'allongeai donc, sa tête sur mes jambes. Un autre éclair jaillit, il attrapa ma main. J'utilisai l'autre pour jouer avec ses mèches de cheveux en bataille.

Son corps se contractait à chaque grondements, et il serrait fort ma main. Je lui rendais une petite pression.

Plus tard, on s'allongea doucement sur le lit. Je l'amenai vers moi et il s'approcha le plus possible de mon corps. Il plaqua sa tête sur mes poumons, nichée entre l'oreiller et ma nuque. J'apposai la paume de ma main dans ses cheveux bruns. Pour finir, Zack entoura ses bras autour de mon dos, me serrant contre lui.

Petit à petit, il se contractait de moins en moins lorsque le tonnerre résonnait : il sombrait doucement dans le sommeil. Avant de s'endormir, il bredouilla « Merci, Maddy... ». Je souris, ravie de ce surnom.

Et c'est comme ça qu'on passa la nuit, collés l'un à l'autre. J'avais mis longtemps à m'endormir... je réfléchissais : ce garçon violent était si vulnérable et apeuré, face à un simple orage... Cela me faisait sourire. Dans un moment pareil, il ressemblait à un petit enfant, abandonné, seul et terrifié.


Je le trouvais de plus en plus mignon, de jour en jour. Je tombai dans un sommeil profond, dans les bras du Faucheur, son odeur remplissant mes narines.



:)

A la Fauxlie !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant