Chapitre 10

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Lorsqu'il fut totalement plaqué contre moi, et que ses bras entouraient enfin ma taille, le garçon soupira de plaisir avant de me souhaiter une bonne nuit.


Je me réveillai, encore dans les bras du garçon. Il dormait toujours, avec sa tête attendrissante. Je décidai d'aller lui préparer un petit-déjeuner, mais lorsque je fis le premier geste, il ronchonna et resserra encore plus son étreinte. J'essayai encore, sans succès.

« - Pourquoi tu veux partir... il fait bon ici, et puis j'suis bien...

- Je voulais te préparer à manger...

- Ça attendra Mad... »

Et il recala sa tête sur ma nuque et je me rendormie. Une heure plus tard, je mourrais de chaud, et me tournai sur le dos, malgré les nombreuses protestations du jeune homme. Il en profita pour s'allonger de tout son long sur moi, sa tête bandée sur ma poitrine.

Puis nous changeâmes encore de position plus tard. Il soupira : « Putain.... que c'est bon... d'enlacer quelqu'un, et qu'il te le rende... ça rend heureux de pouvoir serrer contre lui un petit être chaud... »

Je me gardais bien de lui faire des réflexions ironiques du genre 'Hé hé le serial killer prend goût aux câlins !' J'étais très attendrie. Je ne réussis que tard dans la matinée à me dépêtrer de ses bras, ainsi qu'à me pousser hors du lit.

Après tout ce qu'il m'avait dit, je ne savais plus comment lui parler de notre arrangement avec la femme. J'allais devoir le quitter, vers un endroit que je ne connaissais pas, seule contre tous, sans aucune idée du moment où je pourrais rentrer...

Je redoutais le moment où quelqu'un viendrait à la porte. C'était vers 14 h. Je commençai à me lancer pour en parler lorsqu'on toqua à la porte. Mon cœur oublia de battre pendant une seconde. Je posai ma tête entre mes mains, dépitée de la tournure de la situation.

C'était un garçon de mon âge qui entra. Un blondinet plutôt mignon, avec un sourire d'ange. Zack grimaça. Le garçon se présentant comme étant Adrien, ne perdit pas de temps pour exposer les choses : « Tu viens Madleen ? »

J'avançai vers la porte en baissant la tête, n'osant pas affronter le regard de Zack. « C'est quoi cette histoire ? »

- Il faut que j'y aille, je reviens ce soir.

- Comment ça tu t'en vas ? Où ? Et avec lui ??

- La femme qui vient te voir m'a donné rendez-vous aujourd'hui, elle a à me parler.

- Encore ? Et tu comptais m'en parler quand ? Sa voix augmentait en colère.

- Je...

- Tch

- Zack... c'est juste pour l'après-midi...

- Et s'ils te laissent pas repartir ? Je fais quoi moi hein ? Je reste ici à t'attendre comme un con ? Pendant que tu te fais peut-être tuée ?

- Ça n'arrivera pas...

- T'en sais rien Maddy.

- Tout va bien se passer, je reviens ce soir ne t'en fais pas pour moi. Et j'ai gardé ce que tu m'as donné hier. »

Je m'éloignai de la maison, en regrettant ma décision. Mais je n'eus pas le temps d'en changer qu'Adrien m'enfonça une aiguille dans le cou. Je sombrai instantanément dans l'inconscience.


***


Je rentrais, épuisée. Zack était assis sur le lit et m'attendais. « Alors ?

- Quoi alors ?

- Bah raconte !

- Écoute il est tard je suis fatiguée, on en parlera demain. » Je mis court à la discussion, et m'allongeai dans le lit, sous son regard perplexe.

Le lendemain, lorsque Zack se réveilla, je n'étais déjà plus là. Adrien était passé, et m'avait endormie, un peu plus loin dans les rues. Je ne revins que le soir. Zack s'empressa de venir me trouver devant la porte. Je lui mentis que j'étais partie explorer la ville. Bien sûr il n'y crut pas, mais ne posa pas plus de questions.

Pendant toute une semaine, se fut le même schéma. Je partais à l'aube, avant que Zack se réveille et revenait lorsqu'il était tant de se coucher. Je dormais très peu, ne mangeais plus grand chose.

Une nuit, il me surprit à pleurer. Je refusais de lui en dire la cause. Énervé, il avait fini la nuit sur le fauteuil. J'avais encore réussi à m'échapper. La situation devenait insupportable pour le Faucheur. Il savait que ça n'allait pas, mais n'arrivait pas à savoir pourquoi, et ça le rendait fou.

Chaque matin, il stressait de ne pas me sentir à ses côtés dans le lit. Chaque soir, il avait peur de ne pas me voir rentrer. Il ne faisait plus rien de ses journées, et les passait à m'attendre. Un mélange de peur et de colère montait en lui, chaque jour un peu plus.

Il n'en pouvait plus, et la colère l'envahit quand je lui annonçai que j'étais trop crevée pour lui raconter ma journée. Alors il s'exclama :

« - Maddy ça suffit. Parle moi maintenant. J'en peux plus ! Dis moi ce qui se passe là-bas ! Qu'est ce que vous faîtes hein ? Oh ! Tu crois que je n'ai pas remarqué que tu ne mangeais pratiquement plus ? Tu ne fais jamais une nuit complète et tu reviens chaque soir épuisée... c'est horrible de ne pas savoir ce qui ne va pas chez toi ! Dis moi ! (devant mon silence, il explosa et tapa du poing sur la table) PARLE ! J'EN AI MARRE ! CA ME TAPE SUR LE SYSTÈME DE TE VOIR COMME CA ALORS PARLE MOI !

Sa réaction me choqua. Je le regardais avec des yeux ronds. Je ne m'étais pas rendue compte qu'il était si touché par la situation... je lui tournai le dos. JE NE SAVAIS PAS QUOI FAIRE ! Lui raconter ? On me l'a interdit sous peine de représailles. Ne pas lui raconter ? Il péterait les plombs dans très peu de temps.

Que faire ? « Qu'est ce que je dois faire ? Chuchotai-je les larmes aux yeux.

- Explique-moi ! Dis moi ce qu'il se passe là où tu vas !

- Mais je ne peux pas ! Dis-je en me tenant la tête. Il attrapa sa faux et la planta dans le mur en bois.

- RACONTE-MOI ! »

Sans réponse, il partit dehors, visiblement hors de lui. Il avait explosé et il laissait sa colère se déverser sous forme de folie et de violence. En effet, il défonçait et détruisait chaque objets sous sa main, ravageant même quelques habitations. Il ne rentra pas de toute la nuit.

Jusqu'au matin, Zack réfléchit à une solution. Il ne savait plus quoi faire. Il ne voyait plus le sourire rayonnant sur mes lèvres, il n'entendait plus les rires éclatants toute la journée... il en avait marre. Il adopta une nouvelle tactique. Il ne supportait plus mes yeux vides et décida donc de remettre du bonheur à l'intérieur.


:)

A la Fauxlie !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant