Ses mains sont fortes et plus grandes que les siennes. Elle aime les comparer lorsque leurs paumes se plaquent l'une contre l'autre. Ses doigts sont longs et habiles. Quand il les presse sur les touches de leur piano, elle ne peut pas s'empêcher de trouver ça subjuguant.
Gerald sait être minutieux, soigneux mais ça n'empêche pas sa peau d'être abîmée. Elle est rugueuse mais elle apprécie ce détail.
Lorsqu'il parcourt son corps avec délicatesse, un gémissement se fraie toujours un chemin et fait écho à son bien-être. C'est bon, électrisant, comme la première fois. Ses paumes peuvent glisser vers ses cuisses pour la soulever avec aisance. Elles balaient le bureau pour y enlever tout ce qui est gênant – ils ont le temps pour ça –. Elles savent être partout, appuyer là où il le faut, parcourir un endroit sensible.
Et puis il y a cette chaleur, aussi. Il est comme le feu.
Après son passage – même éphémère – ses membres ont fondu. Ses touches sont brûlantes et ciblées. Il connaît ses faiblesses – aussi bien les petites que les grandes – pour qu'elle finisse perdue dans un tourbillon de sensations aussi exquises les unes que les autres.
Lors d'un effort sous une température conséquente, elle voit ses veines sous son épiderme. Elle les suit des yeux, partant de son biceps jusqu'à son avant-bras, pour finir sur sa main. Celle qu'il lève pour caresser sa joue d'une manière si tendre qu'elle ne résiste pas.
Elle oublie parfois que ce sont ces mêmes mains qui ont ôté plus d'une vie. Qu'elles ont été couvertes de sang. Qu'elles sont capables de créer ses pires souffrances comme ses plus délicieux désirs. Ça lui échappe si naturellement qu'elle ne s'en soucie plus – elle ne l'oublie pas, sait ce qu'il a été –.
Erza est juste plus intéressée par la manière dont il s'en sert.
Désormais, ils ne les utilisent plus pour se battre – sauf lors de leurs entraînements quotidiens –. Elles viennent sécher ses larmes et non faire couler son sang, ou même être témoins de sa douleur. Ses mains la hissent, la bercent, chassent ses peurs. Elles lui montrent comment cuisiner. Elles lui apprennent à jouer d'un instrument. Elles lui insufflent du courage. Elles l'aident à se relever.
Elles portent avec amour leur enfant.
Alors la partie de son corps qu'elle affectionne le plus ?
Ses mains, définitivement.
