« Alors, comment était ta journée ? », se renseigne-t-elle après une minute de silence.
Ils sont installés dans un coin de la guilde, protégés des regards indiscrets des autres mages un peu trop curieux. Elle a envie d'intimité et sait que ce lieu n'est pas le meilleur endroit – elle ne veut pas bousculer les choses entre eux par peur de le brusquer –.
« Longue, soupire-t-il en réponse. Le voyage était plus épuisant que prévu. »
Erza l'écoute parler tout en dégustant distraitement sa part de gâteau – une première, parce que tout le monde connait sa débordante passion pour la pâtisserie –. Elle est au courant de la délicieuse saveur explosant dans sa bouche mais son attention est soudain trop braquée sur les deux joyaux verts la dévisageant. Du mieux qu'elle le peut, elle soutient son regard pétillant.
Il reprend la parole de cette voix suave qui le don de la subjuguer – grave, rocailleuse, remplie d'une tendresse à peine voilée désormais –. Il y a sa main qui effleure la sienne et ce sourire en coin trop craquant qui la fait fondre. À l'intérieur d'elle, c'est un véritable feu d'artifices. Ça explose, picote. C'est bon et enivrant et elle en devient accro.
Elle a le feu aux joues et l'estomac tordu – tordu d'une façon exquise –. Quand Gerald se met à rire, elle se demande encore comment elle arrive à ne pas se liquéfier sur place. Il est beau et séduisant. Sa manière de flirter est peut-être maladroite mais elle fonctionne – alors elle hoche mollement la tête pour accepter son invitation –.
Une nouvelle fois, son cœur bondit dans sa poitrine sous l'anticipation. La guerrière ne s'est pas vêtue d'une armure lourde et scintillante mais plutôt d'une robe sobre et légère. Quand il décale son bras pour lui permettre de glisser le sien, elle ne peut pas empêcher ce ridicule sourire. C'est si différent de tout ce qu'elle a connu – pas de guerres, pas de conseil de la magie pour tout ruiner, pas de péchés –. Elle s'y habitue lentement mais sûrement, tout comme lui qui y prend goût.
Et lui, est-ce qu'il a aussi ces papillons dans le ventre ? Ceux qui remuent inlassablement sous la moindre de ses actions ?
Elle en soupire presque d'impatience. Le désir est une flamme insidieuse qui menace de tout dévorer, si ce n'est pas déjà pas le cas – parce qu'elle sent toutes ses terminaisons nerveuses devenir électriques –. Ses pensées deviennent incohérentes. Un tas de scénarios se forment dans son esprit embrumé.
Dans son imagination, il est là avec elle dans son lit. Il la comble et prend tout ce qu'elle lui donne. Elle passe ses mains sur son torse qu'elle sait musclé et imberbe puis sur ses abdominaux saillants. Alors elle se met à gémir sous ses taquineries, se plie à ses désirs, abdique. Son corps puissant se presse contre le sien et ses hanches claquent sous des mouvements fluides capable de lui ôter la raison – comme il fait toujours –.
Mais dans la réalité, Gerald se tient devant elle à une distance d'un demi-pas. Il y a son souffle contre sa joue. Elle mord sa lèvre inférieure et gigote – elle a la folle envie de savourer sa bouche et de mordre l'impulsion à son cou qui la nargue sous sa peau halée –. Ses doigts de pieds se tordent dans ses chaussures. La mélodie loupe un ou deux accords quand il murmure son prénom. Audacieuse, elle plaque ses paumes sur le devant de sa chemise noire pour les remonter vers ses épaules.
« Embrasse-moi. » chuchote-t-elle.
Ses mains prennent en coupe son visage pour lui relever la tête. Il est proche maintenant. Son espace vital est détruit. Son nez touche le sien. Encore un peu. Ses paupières chutent sous la délicate caresse. Sa respiration est lourde et irrégulière. Elle n'en peut plus.
Son rire chatouille ses oreilles et elle bat des cils.
« Pas encore. »
Gerald dépose un baiser près de sa bouche, en veillant à ne pas la toucher. Un contact trop petit.
Pourtant, alors qu'elle est cachée sous son drap, Erza se met à y repenser telle une jeune fille, incapable de ressentir autre chose qu'un cœur pulsant énergiquement et aux somptueuses sensations dans le creux de son ventre.
