Chapitre 4

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Toujours coincée sur l'épaule de l'abruti, j'essaye de repérer tout objet, fenêtre ou porte capable de me sortir de cette situation. J'ai trouvé un balais, une fenêtre à peine de la taille de mon bras et des meubles en ferrailles rouillées fermés  m'empêchant de savoir si quelque chose pourrait m'intéresser à l'intérieur. Rien de bien satisfaisant en soit. Quoique, si j'arrive à l'assommer avec le balais, je peux l'enfermer dans un des meubles et prévenir la police par un mot lancé par la fenêtre.

Comme pour me contredire sur cette idée, qui aurait pu être une belle réussite, des voix résonnent dans le couloir. Zut, il se dirige vers elles, j'ai vraiment pas de veine aujourd'hui. Mais est-ce que l'on est toujours aujourd'hui ? Cela se trouve j'ai dormi plus de quelques minutes, il faut que je demande :

"J'ai dormi combien de temps ?

- Tu dormais là maintenant sur mon épaule ? C'est pour ça que tu ne bougeais plus ? m'interroge-t-il narquoisement.

- Quoi ? Non bien sûr que non enfin ! Je parlais de votre tentative de noyade sur ma personne qui m'a fait m'évanouir de votre faute ! je lance en insistant sur les "votre".

- Ça va, j'ai compris que tu m'en voulais, et je m'en fiche, je n'ai aucun remord et je n'en aurais pas. Alors calme toi, la duchesse.

- Je ne suis pas une duchesse ! Et je m'en moque aussi de votre remord, tout ce que je veux c'est que vous retourniez bien gentiment dans votre cellule ! je vais finir par lui mordre le dos s'il continue, même si cela entache mon honneur, au moins mes nerfs seront calmés.

- Que je retourne gentiment en cellule ? demande-t-il en riant jaune. Tu ne crois tout de même pas que si je me suis évadé, c'est pour y retourner avec plaisir dès que tu me le demanderas ?! T'es vraiment une gosse pourrie gâtée en plus d'être chiante..."

Désolée petit honneur, je te rattraperais plus tard, mes nerfs en ont vraiment trop besoin. Avant qu'il est pu dire "ouf", je plante mes dents sur ses côtes. Il laisse échapper un gémissement et j'en profite pour m'échapper aussi de ses bras. J'attrape le balais qui n'est pas si loin. Finalement l'idée de l'assommer n'est pas si mauvaise.

Il me lance un regard noir, puis son regard se pose derrière moi. Son regard se change alors en moquerie pure et dure. Qu'est-ce qu'il a pu voir qui le rende si heureux de s'être fait mordre. Maudite curiosité, je veux savoir aussi ! Je lance discrètement un coup d'œil et reste figée à moitié retournée.

Derrière moi se trouve environ cinq hommes baraqués et armés... C'est vrai qu'un seul danger potentiel c'était trop facile...

"C'est quoi ce bordel encore... demande d'une voix lasse un homme en costard classe et cheveux long attachés

- Hey Alexei ! lance gaiment le triple P. Regarde ce que j'ai ramené de prison !"

Qu'est-ce qu'il a ramené de prison ? Il n'avait rien dans les mains pendant son évasion. Je ne comprend rien. Mais pourquoi est-ce qu'il met son bras sur mes épaules ? Je l'enlève en grognant et en m'éloignant du mieux que je peux de chaque personne présente sur ce bateau.

"Une gamine, oui je vois ça. Mais merde pourquoi tu ramènes une gosse de ton évasion ? jure l'inconnu

- Vous avez tous un problème de langage, c'est dingue... Attendez, c'est moi qui viens de parler à voix haute ? Oh non, non, non, c'est pas possible ! Il fallait qu'ils entendent tous mes pensées... Tout mon sang a quitté mon visage, je dois être blanche transparente devant  tous leurs regards mitigés entre colère et rire.

- J'l'ai trouvée marrante, rigole triple P.

- Lazard, sérieusement ? Tu enlèves une gamine et tu nous fais risquer des années de prison en plus à cause d'une mioche que tu trouves marrante...

- Ouais ! lance triple P aka Lazard tout sourire."

Et là je crois que mon cerveau vient de me lâcher, l'homme classe vient de prendre triple P dans ses bras en disant qu'il n'avait pas changé et qu'il était heureux que Lazard rentre à la maison.

"Tu te débrouilles avec la gosse ou t'as besoin qu'on cache tous les couteaux ou armes potentiels ? demande l'homme que je considère de moins en moins classe en lorgnant sur mon balais.

- Je ne suis pas une gamine ! Et arrêtez de parler de moi comme si je n'étais pas là !

- Je devrais me débrouiller mais planquer les couteaux seraient une bonne idée, rit l'idiot de service. N'est-ce pas gamine, me dit-il en appuyant sur son dernier mot."

En quelques instants, je lui fais une balayette et tapant l'arrière de ses genoux avec mon balais, il finit à terre abasourdi. Celui-là en tout cas il ne l'a pas vu venir. Un sourire fière m'échappe, ce ne sera peut-être pas si dur de le ramener en prison.

Ses complices se marrent de sa situation puis s'éparpillent sur le navire, ne laissant plus que Monsieur à moitié classe, un autre homme, triple P et moi. Bon finalement si on prend en compte les autres gars qui trainent sur ce bateau, il va falloir que je la joue fine.

Je détourne mon regard des autres bonhommes pour le reporter sur ma victime. Um ? Pourquoi sourit-il comme un idiot ? Je me retourne, il n'y  a quand même pas plus de baraqués qui sont arrivés. Non, personne. Tout à coup je sens mes jambes se dérober sous moi. Mes bras se retrouvent bloqué derrière de ma tête et Lazard est juste au-dessus de moi. Il affiche une sourire narquois. Saleté de triple P, il m'a complètement immobilisé.

Mes membres se mettent à trembler, je viens de réaliser dans quel situation je me trouve. Je suis prisonnière d'un groupe hors-la-loi, dont un membre m'a gardé car je suis "marrante". Vu la facilité avec laquelle il a réussi à m'immobiliser, j'imagine que lorsque j'aurai dépassé le point de non-retour il me tuera... Et sans aucun problème...

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 27, 2018 ⏰

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Le Condamné D'AlcatrazOù les histoires vivent. Découvrez maintenant