Je ne voyais rien ; je suis tombée d'un coup. J'ai eu de la chance de ne pas m'être blessée. L'enthousiasme et l'envie de reprendre des forces venaient tout à coup grâce au son que ma chauve-souris faisait.
Sans voir nous faisions des bêtises, car nous voulions tout faire, mais nous ne pensions pas que nous ne voyions pas, ou que nous voyions flou, comme dans mon cas.
Subitement, je me suis levée trop vite, j'ai perdu l'équilibre et je suis retombée en me cognant la tête ; je me suis évanouie. Quand je me suis réveillée, je ne pouvais pas du tout bouger même si j'essayais avec toutes mes forces. Ces personnes, qui me cherchaient, m'entouraient avec des ustensiles magnétiques qui me bloquaient et qui ne me laissaient pas me lever, ni faire un geste.
Je n'avais jamais vu ces ustensiles. Ils avaient une forme de demi-cercle métallique avec une lumière jaune tout autour. À chaque extrémité une boule émettait des flux magnétiques qui me retenaient.
Je ne savais pas quoi faire, j'étais mal, j'avais mal partout, je souffrais sans cesse. La rage prit possession de moi. Crier était ma seule option, pour expulser tout ce que j'avais dans mon âme. Ma bouche n'émit aucun son. La seule chose que mon corps put faire fut pleurer, jusqu'à ce qu'ils se rapprochent. À ce moment précis j'ai subitement arrêté de pleurer. Comment pourraient-ils croire que je suis forte et rien ne peut me vaincre si je pleure ?
Les personnes robotiques m'ont prise et enfermée dans la même salle blanche où j'étais au début.
Je m'inquiétais pour Micongra, mais comme je savais que je ne pourrais pas sortir si facilement de la chambre je n'ai pas cherché une issue. J'ai n'ai fait que ma spécialité : chanter pour oublier tous les bagages que je portais sur moi.
Ma première priorité était de retrouver mon cher animal de compagnie, car c'était la clé pour retrouver mon ami Chris. Comment allais-je faire pour les retrouver ?
Tout à coup, une partie du mur s'ouvrit et un plateau imagé apparut avec un verre en silicone qui se tenait par-dessous, suspendu avec un liquide orange. Je l'ai regardé, j'ai hésité, je l'ai pris et senti, puis je l'ai bu lentement comme une fille qui a peur d'être empoisonnée.
S'asseoir, laisser la boisson descendre dans mes organes lentement me donnait de la force et assouvissait ma faim. Quel miracle, je n'avais plus besoin de manger !
Si chaque fois ils m'enfermaient dans cette salle sans âme, comment allais-je faire pour trouver Christopher et retrouver le bonheur ?
Je me suis mise à dormir pour tuer le temps.
« Je me suis levée du lit et j'ai marché vers le mur blanc, là d'où le verre est sorti. En appuyant plusieurs fois, la cavité est réapparue avec un verre d'eau. Avant de le prendre, et d'en boire l'eau, j'ai bougé le lit avec toutes mes forces jusqu'à arriver à l'endroit où était le trou. Je suis montée sur le lit, j'ai déplacé le verre et je suis montée dans la cavité. L'espace était si étroit que la seule option pour traverser ce sous-toit sans aucun problème était d'être à quatre pattes. »
Subitement, je me suis réveillée en me cognant la tête. Je me trouvais au même endroit que dans mon rêve, ce couloir minuscule avec les murs faits d'un matériau que je ne reconnaissais pas. Bref. Continuer à avancer était la seule solution possible pour pouvoir échapper à cet ennemi puissant.
Sans savoir à quel instant précis, je tombais et me relevais le plus vite possible pour essayer de ne pas me faire repérer. En tournant la tête, là, je l'ai vue, prisonnière dans un cylindre de lumière au centre de la salle limpide.
Essayer de la faire sortir, en passant les mains à travers le manchon de lumière était une mauvaise idée. Quand j'ai pu passer la main, j'ai senti une couche visqueuse qui m'a repoussée quelques mètres en arrière.
À cet instant précis j'ai tout compris. Retourner dormir, rêver, ferait que je puisse extraire la chauve-souris.
Cette fois-ci, hélas, ça ne marcha pas. Je ne me souvenais pas de ce que je venais de rêvasser. Pourquoi cela ne fonctionnait pas ? C'était bizarre. Rien ne se déroulait comme prévu.
Entrer dans le cylindre de lumière semblait la meilleure option, pour le moment, pour la sauver. Je l'avais réalisé. Rentrer et passer par cette couche dégoutante qui m'engloutissait était écœurant, mais en même temps j'avais envie de la toucher. Cette pellicule était comme le Slime. La voir, la prendre et en sortir à toute vitesse était ce qui venait d'arriver. Tout cela se fit tellement vite que je me sentis déstabilisée. La joie s'empara de moi. Il fallait que j'agisse à toute vitesse pour passer inaperçue aux yeux de ces personnes et retrouver mon camarade, Christopher.
Je l'ai suivie ; elle m'a fait aller d'un couloir à l'autre. Je ne comprenais pas pourquoi nous traversions tous ces couloirs. Mais au fond de moi je savais qu'elle me rapprochait de lui. C'était comme quand les personnes robotiques m'ont amenée dans cette tour : à gauche, puis à droite, et une autre et une autre fois encore, jusqu'au moment où nous sommes arrivés dans une salle, identique à celle des tubes qui m'ont aspirée et amenée dans la salle blanche sans porte et avec un lit au milieu.
Le désespoir était tout ce que je sentais. Je m'étais laissée tomber sans aucune chance, à ce que je pensais. En réalité, au moment où je me laissais aller et que mon corps descendait et arrivait au sol, je l'ai vue voler en direction d'une porte, que Micongra n'arrivait pas à ouvrir. À cet instant précis j'ai tout compris : elle me conduisait droit à la sortie de ce complexe. Chris ne se trouvait pas ici, c'était ce que ces personnes voulaient me faire croire, mais elles avaient échoué grâce à mon cher animal de compagnie.
J'ai ouvert la porte et je l'ai suivie de nouveau vers la plateforme où j'étais arrivée. Il fallait que je trouve un moyen de m'enfuir sans être vue par les personnes qui étaient sur le plateau métallique. Sur cette estrade, un homme se situait vers l'ambulance volante et deux autres vers la porte. Passer vers là-bas et prendre l'engin volant serait trop périlleux, je pouvais me faire repérer à tout moment, même s'ils semblaient de ne pas êtres pas armés.
Continuer tout droit me fit échapper à leur regard et me permit de ne pas me faire repérer. Devant moi, je vis une boule transparente qui semblait pouvoir voler. Un vaisseau en forme de boule, formidable ! Je me mis à courir, entrai dans la boule avec ma guide et nous avons décollé. Envolé pour en finir avec tout ça et vivre la vie que nous méritions.
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L'illégal
Science-FictionImaginez que vous n'êtes pas accepté dans la société et que en plus c'est illégale d'être qui vous êtes.