Amisa

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C'est dans la chambre 346 que le corps glacé de Lucas se décomposait petit bout par petit bout. Des morceaux de peau moisissaient, il troquait sa peau pâle de blond pour une peau noirâtre ou verdâtre et puante.

Personne ne savait quoi faire. Tout le monde était perdu, ils se disputaient sans arrêt sur les choses à faire, criaient dès la moindre petite chose effrayante. Ils étaient déboussolés, ils n'y connaissaient pas assez à la vie pour savoir quoi faire mais ils en connaissaient déjà trop pour imaginer une Amélie courant dans la ville en voulant tous les tuer, car il leur était devenu évident à tous que c'était elle, elle qui les harcelaient, elle qui avait pendu julien, elle qui avait lâché Mady du haut des arbres, elle qui avait poignardé Lucas.

Est ce qu'il vous arrive parfois de, par manque de concentration, que tout devienne flou, que vos yeux se perdent dans le vide, que plus aucune parole n'ai de sens et l'impression que votre corps ne vous obéit plus à vous mais à un contrôle invisible, un employer du monde tenait les ficelles de leur corp ? Et bien c'est ce qu'ils étaient devenus, des marionnettes. Trop lasses pour essayer de fuir, trop effrayé pour sortir, trop triste pour garder espoir.

Ils avaient à manger : les cuisines de l'hôtel étaient remplies à ras bord de nourriture en tout genre : de la viande, des légumes, des féculents. Ils se servaient dans ce qu'ils savaient cuisinés et les préparer sur les plaques électriques qui fonctionnaient encore par un quelconque miracle. C'est ce qu'il semblait les maintenir en vie, des miracles. Des miracles qui les laissés en vie pour voir les autres mourir.

Andréa fut la première à mettre un pied dehors. Armée d'un couteau de cuisine elle s'aventurait là où aucun d'entre eux ne voulait mettre les pieds. Lorsque l'on sortait, on faisait face à une longue avenue dont les réverbères étaient tombés et où des trous et des fissures décoraient la chaussée qui partait à droite et se perdait derrière une colline. À gauche, il y avait la ville, d'un calme de mort, pas un chat, pas un oiseau, seul le souffle du vent qui courait entre les immeubles gris sombres et faisant craqueler les fenêtres de plus en plus fragile, un décors d'apocalypse. Andréa prit donc à gauche. Léa était restée sur le pan de la porte, essayant de la faire revenir avant de finalement la rattraper en trottinant, ne voulant pas la laissée seule face à l'inconnu:
-Andréa c'est pas prudent ..
-Ah bon ? parce que tu penses que personne pourrait rentrer ? C'est les portes ouvertes là-dedans si Amélie veut rentrer, elle rentrera.
Elle prononçait son nom comme si il lui était devenu familier. Léa ouvrit la bouche pour riposter, mais elle ne savait que dire, mentir en disant que les secours arriveraient un jour ou l'autre ? Non, alors elle détourna son regard de son amie sûre à l'extérieur, terrifiée à l'intérieur, puis regarda les bâtiments recouverts de mousse, délabrés à n'en plus finir, par des tempêtes, sans doute. En marchant, elles virent plusieurs ruelles à gauche comme à droite qui s'avérèrent être toutes des culs-de-sacs alors elles retournaient sur leurs pas et continuaient leur avancée le long de l'avenue, passant devant d'anciennes boutiques présentant dans leurs vitrine de poussiéreux vêtements sur des mannequins de plastiques blanc prenant la pose, des souvenirs comme des bols avec des noms écrit d'une belle écriture bleue, des dés à coudre en céramique.

À présent, deux choix s'offraient à elles: continuer dans les avenues ou monter dans les petites rues du centre ville avec sans aucun doute de plus anciens bâtiments, moins de boutiques mais sûrement un endroit depuis lequel on pourrait voir toute la ville et ses alentours. Le choix fut vite fait, et elles prirent une rue plus petite qui allait en montée. Le vent glaçait, leurs joues rougissaient, puis lorsqu'elles vues que le terrain redescendait elles passèrent à travers une porte de bois, montèrent les marches qui se présentaient à elles, se hissèrent par une fenêtre sur le toit de l'immeuble. Face à elles, les avenues commerçantes et elles pouvaient deviner le toit de leur hôtel. De grands immeubles plus modernes d'un blanc sale sortaient du sol. La végétation avalait les rues là bas mais le lierre n'était monté qu'aux deux tiers deux maisons. Autour, rien, à des kilomètres et des kilomètres à la ronde. Aucuns villages, aucunes villes, que des arbres.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 11, 2018 ⏰

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