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Nous sommes assis devant nos cafés, un petit silence gênant pointant le bout de son nez. Il est pas encore là, mais il arrive. Nos classeurs de math ont été négligemment jetés sur un coin de la table, ayant jugé avoir assez travaillé comme ça. C'est bien sûr à ce moment là que je décide de poser la fameuse question qui casse l'ambiance.

ㅡ Hum, Sicheng? T'es plus quoi, toi? Mecs ou meufs?

Il relève la tête vers moi, assez surpris de ma soudaine question. Il laisse son regard divaguer pendant un court instant, l'air de réfléchir, puis il replonge finalement ses yeux noisettes dans les miens.

ㅡ À vrai dire, j'en sais trop rien.

Malgré moi, un sourire se dessine sur mes lèvres, et mes mains ne cessent de gigoter sous la table du café.

ㅡ Mais, je t'avoue que je pense avoir quelques vues sur quelqu'un en ce moment...

Je me fige.

ÉVIDEMMENT.

ㅡ Oh, et qui est-ce?

Ma voix a tremblé. De rage ou de tristesse, j'en sais rien. Mais il n'a pas semblé s'en rendre compte. Tant mieux. Pleurer devant lui - ou n'importe qui d'autre, non merci.

ㅡ Yuta Nakamoto. Il est dans la classe en face de la nôtre.

Ses yeux se perdent sur la vue que l'on a de la grande rue à travers la vitre du café. Il commence à déblatérer des éloges envers ce Yuta, les paumettes empourprées. J'acquiesce de temps à autre, tentant de retenir les larmes que les nuages semblent déverser à ma place.

C'est qu'une amourette, je sais que ça va passer. Mais un rateau, indirect ou non, ça fait toujours mal. Très mal.

+++

ㅡ Alors, ce rendez vous?

ㅡ M'en parle pas.

Je m'affale sur le lit de Johnny, me retrouvant à plat ventre sur celui-ci. Je l'entends fermer la porte puis s'asseoir à mes côtés.

ㅡ C'était si horrible que ça, cette session révision?

Je grogne en guise de réponse, me redressant à ses côtés, au bord du lit.

À vrai dire, je ne sais plus trop quoi en penser. Je ne sais même pas comment je me sens. C'est mon tout premier amour, et mon tout premier râteau.

ㅡ Tu ne veux pas m'expliquer ce qu'il s'est passé?

Suis-je déçu? Sûrement, mais je n'en ressens pas la moindre sensation. Choqué? Sur le coup, je l'ai été; mais plus autant, maintenant. Je me sens juste...
Vide.

ㅡ Il en aime un autre.

C'est sortit tout seul. Mais, prononcer les faits ainsi, de but en blanc, ça m'a frappé.

ㅡ Il en aime un autre. Je répète, la voix un peu plus tremblante.

Sans que je ne m'y attende, Johnny cale ma tête sur son épaule, alors qu'il sait très bien que je n'aime pas les contacts physiques que je n'engendre pas moi-même.

"Avoir une épaule sur laquelle pleurer". Je trouvais ça riducule, comme expression. Franchement, qui avait besoin d'une épaule pour pleurer?

Et bien, j'viens de réaliser que j'en avais bien besoin.

■■■

J'essaie d'écrire sous un autre "format" on va dire, plus détendu, plus tranquille. J'espère qu'il vous plaît ♡

PS: j'ai également changé d'arobase, je suis passée de @WarOfVmin à @wanmeie
;)

ʙᴇᴛᴡᴇᴇɴ | ᴊᴏʜɴɪʟ (ᴇɴ ᴘᴀᴜꜱᴇ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant