The bubblegum theory •° втѕ

Chapitre 6 : Demain la sonnerie retentira

La veille de la rentrée des classes, il y en a pour qui ce jour est une réjouissance, celle de reprendre activement les études, apprendre de nouvelles choses, enrichir son savoir... Il y en a pour qui ce jour est simplement synonyme d'un réveil qui sonne beaucoup trop tôt et le retour de journées beaucoup trop longues à attendre que cette fichue sonnerie retentisse une bonne fois pour toute.
Pour certains, c'est le retour des entraînements de football américain, ou encore les répétitions des cheerleaders qui reprennent, d'autres se font une joie de retrouver leurs amis alors que certains mettent déjà en place les pires plans pour venir à bout de leurs ennemis.

La veille de la rentrée des classes n'était jamais un jour comme tous les autres.

«Si des garçons t'embêtent tu sais que tu peux compter sur ton grand frère hein, et puis, vous deux faites en sorte de bien vous intégrer et d'être respectueux, nous ne voudrions pas avoir de problèmes avec nos nouveaux voisins n'est-ce pas ?»

Madame Kim avait réunis ses deux enfants dans le salon afin de pouvoir discuter calmement avec eux de la terrible épreuve qu'ils semblaient avoir à surmonter : la rentrée dans leur tout nouveau lycée. Elle souhaitait de tout cœur que Taehyung et Yebin s'intègrent au mieux et se fasse rapidement à cette vue inédite qui s'ouvrait à eux.

Elle n'aurait pas dû être si soucieuse car sa fille avait déjà fait connaissance avec de nombreux lycéens de la ville, elle était déjà bien entourée avant même d'avoir mis un seul pied dans l'établissement scolaire. Quant à son grand frère, âgé de seulement une année de plus, son physique avantageux et sa belle gueule suffiraient amplement à ce que personne ne lui cherche des ennuis. Il ne restait plus qu'à prier que lui n'en provoque pas.

«Pourquoi doutes-tu de nous chère maman ? Nous sommes si ravis d'être ici, on ne gâcherait cela pour rien au monde ! Lança avec une ironie débordante Yebin, la blonde aux cheveux décolorés.

_Oui c'est vrai ça, de plus il y a pleins de beaux garçons dans les parages.» Ajouta Taehyung, comme s'il souhaitait lancer un avertissement à sa petite sœur.

Madame Kim, qui sentait la tension entre ses deux enfants, coupa court à la discussion pour changer rapidement de sujet et demanda à sa fille et son fils de mettre la table pour le dîner.

Tandis que certains étaient entrain de prendre leur repas, d'autres couraient dans tous les sens afin de réunir les derniers papiers nécessaires pour la demande de bourse des sportifs ou encore pour trouver quelque part un crayon de papier dont la mine n'était pas complétement cassée.

Jimin, le garçon qui habitait deux maison plus loin que les Kang, était en pleine conversation téléphonique avec l'un de ses meilleurs amis.

«Tu es certain de ne pas vouloir venir habiter à la maison, je t'ai déjà dit que ça ne dérangeait pas ma mère...

_Ne t'inquiètes pas pour moi Jimin. Je suis habitué à l'internat, ce n'est pas ma première année. Et puis, au moins je ne serai pas distrait, déclara l'homme à l'autre bout du combiné.

_J'espère que tu es prêt à endosser ton rôle de capitaine hein, bon, on se voit demain au lycée.» avait-il dit avant de raccrocher quelques secondes plus tard.

Jimin n'était pas de ceux qui avaient une boule au ventre le jour de la rentrée. Non, comme chaque année il abordait ce moment plutôt positivement, en ce disant que chaque année qui passait le rapprochait de la fin des études.

Alors qu'il était vingt et une heures passées, le châtain clair aux reflets dorés quitta son domicile sans rien dire à personne, étant donné que sa mère n'était pas présente, une planche au skate sous le bras et bientôt sur le bitume.
Il faisait des tours dans le quartier, sous les yeux des voisins vigilants, sûrement terrorisés au moindre bruit qu'ils entendaient près de chez eux.

Le son des roues qui prenaient de la vitesse attira également l'attention d'un autre jeune homme, qui vint se poster à sa fenêtre, comme Juliette à son balcon, sauf que lui semblait nettement moins inclin à une déclaration d'amour.
Depuis le premier étage, Taehyung observait Jimin d'un air pas très accueillant. Depuis que ce dernier avait discuté avec sa petite sœur, il s'était fait une image peu valorisante du garçon d'en face, le voyant davantage comme un ennemi plutôt qu'un possible ami.

Il faisait des tours et des tours dans le quartier mais il cessa net lorsqu'il reçu un projectile en plein visage, provenant d'un lieu surélevé. Jimin examina les environs et remarqua seulement une fenêtre ouverte, mais personne ne se trouvait à son rebord. Il garda le projectile avec lequel il avait été visé, qui était une bague imposante, et le rangea dans sa poche avant de juger qu'il était peut-être temps de rentrer, qu'il y avait école le lendemain.

Il n'y avait pas que les élèves qui étaient préoccupés par le jour qui suivrait. C'était aussi un grand jour pour celui qui ferait son tout premier jour en temps que professeur dans le lycée. Celui qui était venu jusqu'ici pour exercer pour la toute première fois son métier, lui qui sortait à peine des bancs de l'école.
Il était nerveux ce nouveau professeur, nerveux de ne pas faire le poids, nerveux de ne pas intéresser ses élèves, nerveux de mal s'entendre avec ses classes.
Il débarquait à peine et ne connaissait rien à cet établissement qui avait ses institutions, ses lois, ses traditions mais aussi ses secrets et ses légendes. Il était sûrement bien plus tendus que ces futurs élèves dont il allait devoir retenir tous les noms sans se tromper n'y même en écorcher un. Ce professeur n'allait sûrement pas dormir de toute la nuit, ruminant sans cesse à tous les scénarios catastrophes possibles et imaginables.

Oui, la veille de la rentrée des classes est toujours un jour particulier, peut-être moins que celui qui suit, en apparence, mais tout aussi primordial. C'est le jour où la plupart des gens imaginent avec hâte le lendemain en l'idéalisant. Le jour où certains prennent de nouvelles résolutions pour l'année qui s'annonce.

Seulement, rien ne se passe jamais comme on l'imagine n'est-ce pas ?
Parce que peu savent que même si l'on prépare tout la veille, cela n'empêche pas la catastrophe le lendemain.