The bubblegum theory •° втѕ

Chapitre 28 : Celle qui représentait une menace

Il n'y a rien de pire qu'une femme qui se sent menacée par l'une de ses compères. Elle adopte alors soudainement un comportement totalement différent, et a tendance à guetter son ennemie. Les femmes ont beaucoup de manières de réagir face à la menace. Certaines jouent de leurs atouts physiques pour surpasser leur concurrente en sortant leurs poitrines et en arrangeant leurs cheveux tandis que d'autres restent discrètes, prêtes à bondir au moment opportun pour littéralement terrasser leur rivale.
On retrouve ce comportement dans la nature, à vrai dire c'est tout a fait normal de vouloir protèger ce qu'on considère comme nous appartenant, d'autant plus lorsque que l'on parle d'un garçon.

Soojin, ne sachant pas comment interpréter ce qu'elle avait vu quelques jours plus tôt, ressentait le besoin de se confier de toute urgence avant qu'elle ne craque face à son petit ami, le bombardant de toutes questions qui lui étaient passées par l'esprit, tous les soirs depuis ce fameux jour.

Alors, lors de l'une des pauses méridienne de la semaine, alors que tous les élèves étaient entassés dans le réfectoire tant il faisait froid dehors, la brune retrouva son amie blonde, qui ne semblait pas avoir beaucoup dormi, pour discuter quelques temps et lui faire part de ses inquiétudes. Néanmoins, la jeune femme devait faire attention à ce qu'elle ne révèle aucun détail compromettant qui aurait pu suggéré sa relation avec son professeur.

«J'ai vu une fille qui traînait autour d'un garçon que j'aime beaucoup et je ne sais pas comment réagir, je me fais sûrement des films après tout...» Soupira la brune qui commençait finalement a trouver son petit cinéma ridicule.

Étrangement, Yebin s'identifiait bien plus que voulu aux paroles de son amie. Elle pensa soudainement à Jimin puis a cette Chaewon qui était de retour en ville. Elle aussi avait ressenti ce petit pincement au cœur en voyant son voisin discuter avec cette charmante jeune femme plutôt que de le faire avec elle.

«Non... Non ne pense pas que c'est dans ta tête. Moi aussi, enfin je veux dire, je suis dans le même cas que toi et honnêtement j'ai beau tenter de me dire que cela ne signifie rien, c'est plus fort que moi.» la blonde remonta des chaussettes hautes et passa ses mains sur sa jupe avant de poursuivre : «C'est qui, cette fille en question ?»

Suite à cette interrogation, Soojin ne sût pas vraiment si elle devait avouer, ou non, la véritable identité de sa potentielle "ennemie".
Elle regarda aux alentours, et se rapprocha de son amie, comme si elle allait prononcer un mot défendu et tout bonnement imprononçable pour le bien de tous.

«Chaewon, la fille qui vivait dans ta maison. Celle qui était morte jusqu'à la semaine dernière... C'est elle, enfin si elle est bien ce qu'elle prétend être.»

Et, comme frappée par une coïncidence qui ne pouvait plus en être une, Yebin écarquilla les yeux et entrouvrit la bouche.

«Le garçon que tu apprécies, ce ne serait pas Jimin par hasard ? Demanda rapidement la blonde.

_Absolument pas ! Pourquoi ?» Rétorqua la plus grande, surprise de cette interrogation qui lui semblait étrange.

Et, une fois de plus comme si cette conversation était d'une confidentialité vitale, Yebin se rapprocha de Soojin et lui murmura quelques paroles.

«J'ai vu cette Chaewon, l'autre soir devant chez moi, elle a longuement parlé avec Jimin, elle semblait proche de lui, commença la blonde, ça voudrait dire quoi ? Qu'elle s'amuse à faire venir voir tous les garçons à la nuit tombée ? Pour quoi faire ?»

Soudainement les deux cerveaux des jeunes femmes se mirent à fantasmer, et pas forcément positivement, et inventèrent des histoires toutes farfelues les unes que les autres.
Elles commençèrent à ruminer et se sentirent toutes deux menacées dorénavant, et c'était sûrement la pire des choses qui pouvait advenir.

Les deux jeunes femmes savaient qu'elles devaient mener leur enquête et elles ne le feraient pas toutes seules.

«Je vous rappelle que c'était mon idée de base hein ! Donc si on découvre quelque chose, c'est mon nom qui doit apparaître en gros et en gras en haut de la première page.» exigea Jennie, contente que ses camarades aient enfin réagi à ses interrogations de l'autre jour.

Les deux jeunes filles avaient rejoint la troisième, qui se faisait une joie d'avoir à ses côtés ses deux plus proches amies afin de commencer à enquêter sur le mystérieux retour de celle qui était censée reposer au cimetière.

Toutes réunies chez la blonde après les cours, elles honoraient pour la toute première fois un petit rendez-vous qui deviendrait par la suite quasiment quotidien.

«J'ai quelque chose à vous avouer.» commença Yebin visiblement peu sûre d'elle.

Elle indiqua le chemin de sa chambre à Soojin et Jennie et, une fois toutes les trois dans la pièce, elle ferma la porte à clé afin de s'assurer que son frère ne viennent pas les perturber.

Elle saisit sa petite règle en fer et marcha longuement, dans le silence, l'oreille tendue en direction du parquet.
Puis, soudainement, elle s'agenouilla et plaça son instrument dans le sol, l'utilisant comme un pied de biche afin de soulever une latte.

Soojin et Jennie la regardaient, sans vraiment comprendre ce que leur amie était entrain de trafiquer.

Puis, avec une grande délicatesse, Yebin se saisit de l'arme qui n'avait pas bougé de sa cachette et la montra, comme une pièce à conviction, à ses deux invitées.

Toutes deux sursautèrent et prirent peur face à ce pistolet qui représentait un danger potentiel.

«Qu'est ce que tu fous avec ça ?» cria Jennie, les yeux grands ouverts.

Yebin posa l'arme à terre dans un mouvement des plus contrôlés.

«Elle était déjà là quand je suis arrivée, elle n'est pas à moi.»

Les deux brunes échangèrent un regard inquiet. En examinant l'objet, on pouvait clairement voir l'usure autour du canon, il avait tout vraisemblablement déjà servi.

Et si un crime avait été commis dans les environs ?
Et si la coupable était de retour, se pensant désormais hors d'atteinte ?

Subitement des milliers d'interrogations se bousculèrent dans la tête des jeunes filles, et personne n'était là pour y répondre.